Le président de la République Abdelmadjid Tebboune a effectué une importante visite d’Etat au Qatar, à la fin du mois de février écoulé. Une visite qui succède à deux autres effectuées dans des pays arabes, la Tunisie et l’Egypte.
Mais celle de Doha revêt une importance toute particulière avec sa participation au 6ème sommet des chefs d’Etats et de Gouvernements du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF).
Par Azzouz Koufi
u plan éminemment politique et en dehors des relations bilatérales avec le ‘’super’’ petit Etat du Golfe, l’on perçoit la volonté du Président de promouvoir son initiative de convoquer un sommet de la ligue arabe à Alger qu’il entend novateur et résolument placé au- dessus de toutes les contingences pour lui garantir un maximum de réussite. Le moment ou jamais, doit penser le chef de l’Etat, en ces moments de grands bouleversements géopolitiques à travers le monde, encore plus sur l’échiquier régional arabe dont la grande arme reste encore les ressources pétrolifères.
Dans sa quête d’un incontournable consensus autour de son initiative, Tebboune a eu, déjà, à engranger des dividendes probants ; à travers les assurances des présidents tunisien et égyptien.
A Doha, il a encore vendangé, quand son hôte, l’Emir de l’Etat du Qatar, cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani n’a pas manqué de de saluer les efforts et l’attachement du président de la République, à faire réussir le prochain sommet arabe en Algérie, affirmant la disposition de son pays à soutenir cette démarche et à contribuer à la réalisation des résultats escomptés.
Surtout, l’Emir du Qatar a assuré de la disposition de son pays «à soutenir ces démarches louables et contribuer à la concrétisation des résultats escomptés, notamment dans le contexte des défis communs auxquels font face les pays arabes à tous les niveaux», peut-on lire dans la déclaration conjointe, à l’issue des entretiens entre les deux chefs d’Etat.
Prolixe encore, cheikh Tamim Ben Hamad al-Thani, a par ailleurs encensé les relations entre l’Algérie et son pays, affirmant qu’ « Au Qatar, nous sommes fiers de nos relations fraternelles avec nos frères en Algérie. Nous œuvrons avec mon frère, son excellence le Président Abdelmadjid Tebboune, à la promotion de la coopération bilatérale à la hauteur des ambitions des deux peuples frères », a-t-il écrit sur Twitter, le jour d’après ; ajoutant avoir examiné avec son illustre invité « l’action arabe commune et les moyens de la renforcer et de relever les défis auxquels sont confrontés la région et la nation arabes ».
Mémorandums d’entente et accords de coopération
Au niveau de coopération bilatérale, la visite d’Abdelmadjid aura été également fructifère, avec la signature de plusieurs mémorandums d’entente et accords, dont notamment une convention pour la réalisation d’une étude de faisabilité pour l’extension du complexe de la société algéro-qatarie de sidérurgie dans la région de Bellara, à Jijel.
Plus en détail, il s’agit d’un accord, le premier du genre, portant sur l’établissement de concertations politiques et la coordination entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays, ayant trait à la coopération juridique et judiciaire en matière pénale entre les deux gouvernements. Des accords également dans le domaine du développement social et de la famille et, enfin, la signature du deuxième programme exécutif en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique et technologique.
« L’Algérie, un fournisseur de gaz fiable »
A l‘international, le président de la République a saisi l’opportunité de la tribune du 6e sommet du Forum des pays exportateurs du gaz (GECF) auquel il participait à d’abord à rappeler que l’Algérie était un fournisseur «fiable » en matière d’approvisionnement en gaz naturel et « compte le rester », a-t-il rassuré.
Il expliquera que l’Algérie était pionnière dans le développement et la valorisation du gaz naturel, et à la tête du progrès réalisé dans l’industrie du gaz naturel liquéfié (GNL).
Comme telle, poursuivra- t- il, elle n’a eu de cesse, en sa qualité de membre fondateur du forum, de mettre en avant l’importance du gaz dans le développement durable, «qui s’est confirmée», a-t-il noté, lors de la crise sanitaire induite par la pandémie (Covid-19) « où le monde entier a recouru à cette ressource pour satisfaire ses besoins énergétiques», a- t- il rappelé.
Etalant davantage sa vision dans ce domaine, il a estimé que ce Forum restait en mesure de jouer un rôle plus efficace dans la promotion des usages du gaz naturel à travers l’instauration d’un dialogue constructif et fructueux entre les différents acteurs sur le marché gazier, et devenir ainsi «un acteur plus présent et plus dynamique dans toutes les questions ayant trait au gaz naturel, notamment en matière de promotion de la coopération entre les pays membres dans ce domaine», a soutenu Tebboune.
Le chef de l’Etat a conclu son intervention en appelant à tirer profit de l’expérience du GRI algérien pour développer cette énergie.
A. K.