Par leur forte implication dans les domaines de l’efficacité énergétique, du recyclage de déchets et de l’innovation, les grandes entreprises et les start-ups tiennent un rôle clé dans le passage à l’économie verte.
La valorisation des déchets, la digitalisation et les process industriels permettant l’économie d’énergie, ainsi que les réseaux de compétences scientifiques constituent autant d’axes à privilégier pour accélérer la transition vers une économie verte. C’est en effet ce qui ressort d’un riche débat autour de « l’économie circulaire, le couplage des secteurs et la digitalisation », animé par d’importants acteurs des secteurs économique et environnemental, lors de la Journée nordique sur les solutions durables, qui s’est tenue le 29 novembre dernier à Alger. De prime abord, a fait valoir le représentant du groupe pharmaceutique Novo Nordisk Algérie, Mohamed Ouaguenouni, la recherche actuelle en vue d’une transition vers une économie circulaire cible en premier lieu « le remplacement du jetable par le durable ». Dans le cas de l’industrie pharmaceutique, a-t-il expliqué, « nous consommons beaucoup d’eau et d’énergie, ce qui nous oblige dès lors à revoir notre façon de faire pour réduire nos émissions de Co2 et instaurer des process permettant un passage à l’économie verte, qui devient ainsi irréversible ». Aussi, a assuré le même responsable, « nos filiales activent désormais fortement dans le recyclage, de même que nous travaillons à la mise en place d’une feuille de route basé sur une stratégie de développement durable ». Le groupe, a-t-il énuméré en ce sens, favorise actuellement les process et designs industriels répondant aux critères d’une économie circulaire, la digitalisation, la valorisation de l’ensemble de la chaine des déchets et enfin, les projets d’installation de panneaux solaires sur les sites de production. Dans cet ordre d’idées, Yacine Zerrouki, directeur général d’Ericsson Algérie, qui active dans les nouvelles technologies de télécommunications, relève pour sa part que parmi les objectifs que se fixe son groupe est de parvenir à terme à zéro émission de gaz à effet de serre. Actuellement, a-t-il indiqué, « nos produits et équipements sont conçus selon des critères favorisant l’efficacité énergétique et nous réalisons d’importants progrès dans le recyclage et la connexion des bâtiments pour mieux gérer leur consommation d’énergie ». Le géant suédois des télécommunications, a-t-il par ailleurs fait savoir, a mis en place un projet novateur d’une grande usine d’équipements 5G aux Etats-Unis « à 100% green ». De par leur forte implication dans les domaines de l’efficacité énergétique, du recyclage et de l’innovation, les grandes entreprises et les start-up tiennent en somme un rôle clé dans le processus de passage à l’économie circulaire. Evoquant en ce sens l’expérience de son pays, Nancy Strand, conseillère au sein de l’Association norvégienne de gestion et de recyclage des déchets, a insisté notamment sur l’importance du partenariat public-privé pour réussir le passage à l’économie circulaire. « Ce sont les entreprises et les start-ups qui apportent de nouvelles idées », a-t-elle résumé à ce propos. Un point de vue partagé également par le directeur central de la politique environnementale urbaine au ministère de l’Environnement et des énergies renouvelables, Karim Baba, pour qui « l’innovation est un levier essentiel de l’économie verte ». Et pour ce faire, plaide de son côté le fondateur du Réseau algérien d’économie circulaire (CALEC), Karim Louhab, la transition verte requiert « l’engagement de tous les secteurs et de tout un réseau de compétences scientifique et de veille technologique ».
A.Boabdil