Le président de la République aura mis le doigt sur la plaie dans le secteur socio- environnemental de l’urbanisme. Et si Abdelmadjid Tebboune, qui a eu par le passé à gérer le portefeuille de l’habitat et de la construction, a eu à user, lors du Conseil des ministres de mi- avril, du mot «désordre»- réserve oblige- dans le domaine ; force est d’admettre que la réalité du fléau urbanistique en Algérie reste encore plus sombre.
Règles réglementaires d’urbanisme foulées au pied, dépassements outranciers et détournements polymorphes, le pays a fini par présenter, en guise de cadre de vie, des allures de jungle.
Une occurrence rendue possible par le laxisme et la permissivité d’une autorité locale ployant sous des pressions diverses, des malversations et, inévitablement, l’argent sale.
Aussi le chef de l’Etat a-t- il jugé de la nécessité de sonner la fin de la récréation pour, au moins, sauver ce qui peut l’être encore.
Avec cette première injonction de réhabiliter, de façon efficiente et effective, la police d’urbanisme ; en renforçant ses prérogatives par une batterie de mesures réglementaires et juridiques.
Soulignant l’impératif de contrer le désordre ambiant dans le secteur, le Président Tebboune a ainsi ordonné la mise en place d’une commission paritaire, «en urgence», a- t- il enjoint, entre le secteur de l’Intérieur et celui de l’Habitat et de l’urbanisme, afin de parvenir à une mouture finale d’une loi régissant le fonctionnement et les missions de cette police spéciale.
En fixant ses tâches principales au contrôle rigoureux des documents, des pièces et de leur conformité, aussi bien pour les nouvelles constructions dans les quartiers des communes, que pour les extensions urbaines, les autorités escomptent endiguer des pratiques anarchiques néfastes qui ont eu toute latitude à fleurir en l’absence de surveillance et de suivi, notamment en matière de détournement des terres domaniales.
Destinée à être placée sous tutelle ministérielle, ses membres être assistés par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Gendarmerie nationale, la police d’urbanisme new look tiendra- t- elle la gageure de
re- conférer à nos villes et villages ce cadre de vie où il fait bon y vivre ; loin des mastodontes qui vont jusqu’à masquer le soleil d’Allah et de la mafia du foncier apte à s’accaparer volontiers chaussées et trottoirs ?
Pièce incontournable du puzzle de cette grande anarchie, le citoyen est appelé à contribuer à donner la bonne réponse !
H. N. A.