Plusieurs organisations patronales se sont regroupées pour remettre aux pouvoirs publics un document commun comportant des propositions d’un certain nombre d’actions et de mesures devant encadrer les éléments d’une nouvelle politique économique à mettre en place. Le document a été remis à l’occasion de la conférence nationale sur «le plan de relance pour une économie nouvelle», tenue les 18 et 19 du mois d’aout écoulé à Alger, sous la présidence du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Par Kamelia Berkaine
Regroupant une quarantaine de propositions, le document d’une dizaine de page est signé par : la Confédération algérienne du patronat algérien (CAPA), Club des entrepreneurs et industriels de la Metidja (CEIMI), Confédération algérienne du patronat (CAP), Union nationale des entrepreneurs publics (UNEP), Confédération algérienne du patronat citoyen (CAPC), Association générale des entrepreneurs algériens (AGEA), ainsi que la Confédération des industriels et producteurs algériens (CIPA). Les suggestions sont axées sur quatre chapitres à savoir : des reformes structurelles, l’entreprise algérienne, l’entreprise publique, ainsi que des mesures d’urgences pour l’entreprise nationale.
Au titre des reformes structurelles, les organisations patronales ont proposé notamment la définition d’une vision économique du développement en précisant les missions de régulation et de contrôle de l’Etat, ainsi que la réforme du système fiscal par un élargissement de l’assiette fiscale, une réduction des taux et sa numérisation. La poursuite de la réforme du système banquier et financier, la promotion du crédit à long terme, la révision et l’encadrement des différentes formes de subventions, l’allègement des procédures de création d’entreprises et la poursuite de la lutte contre l’économie informelle, l’amélioration du climat des affaires, ainsi que l’édiction d’une loi encadrant le partenariat public-privé étaient également parmi les propositions phares du patronat aux pouvoirs publics. S’agissant de l’entreprise nationale, les organisations patronales ont suggéré la révision de la réglementation des marchés publics et la délégation du service public pour réadapter les conditions d’éligibilité de l’entreprise nationale à la préférence nationale au niveau des cahiers des charges notamment. Les signataires du document ont aussi proposé l’établissement d’une loi relative à la protection de la production nationale, une règlementation relative à l’activité de la sous-traitance nationale et étrangère, ainsi que le renforcement des missions économiques au sein des représentations diplomatiques à l’étranger pour accompagner à l’export les entreprises nationales.
Pour ce qui est de l’entreprise publique, les patrons d’entreprises ont souligné que les propositions pour l’entreprise nationale s’appliquent également à elles, précisant que vu son mode de fonctionnement et de gouvernance actuelle, il est suggéré certaines mesures spécifiques aux entreprises publiques. Parmi ces mesures, une nouvelle loi relative au secteur public marchand devant préciser les modalités de sa gestion, son fonctionnement et son contrôle, ainsi que la poursuite de la mise en place du dispositif favorisant la libération des initiatives des cadres gestionnaires publics jusqu’à son aboutissement. Concernant les mesures d’urgences pour l’entreprise nationale, notamment pour l’atténuation de l’impact de la pandémie du Coronavirus, les organisations patronales et aux fins de soulager la trésorerie des entreprises nationales et la prise en charge des travailleurs confinés, ont réitéré la nécessité de créer un fonds ad-hoc de solidarité et de soutien aux entreprises. Les organisations ont aussi demandé l’annulation des charges fiscales et parafiscales au titre des employeurs et employés pour la période de confinement, la prise de mesures financière et fiscales en faveur des entreprises touchées par la crise sanitaire, le rééchelonnement des échéances de remboursement du principal des crédits octroyés aux entreprises, ainsi que l’annulation des intérêts sur les emprunts contractés par les entreprises pour une durée à déterminer. Dans une déclaration à l’APS, le président de l’UNEP, Lakhdar Rekhroukh, a expliqué que les organisations patronales se sont réunies pour unifier les avis et présenter aux pouvoirs publics des propositions pour l’amélioration de l’économie nationale et la levée de certaines contraintes qui entravent la relance économique, précisant que l’avantage de cette plateforme est qu’elle a été décidée par la plupart des organisations patronales qui «ont presque toutes les mêmes problèmes et mêmes positions».
Pour sa part, le président de la CAPC, Sami Agli, s’est félicité de ce document commun «historique» qui regroupe sept patronats, précisant que tous les acteurs économiques, publics ou privés, se sont rassemblés pour rapprocher leur vision, car ils sont «alignés sur le nouveau modèle économique qui demeure indispensable».
B. K.