Chargée d’attester la « déployabilité » des produits monétiques avant leur mise en exploitation sur le Système Monétique Interbancaire, la Direction de la certification et de la réglementation assure ainsi, au sein de la SATIM, une des plus délicates missions sur laquelle repose toute l’efficacité opérationnelle des moyens de paiements électroniques déployés. Son directeur, Toufik Chikaoui, affirme en effet que tout produit doit passer préalablement par le laboratoire de Pré certification délégué par le GIE monétique qui représente un ensemble de normes et de procédures auxquelles un moyen de paiement électronique doit répondre, avant d’obtenir la certification définitive délivrée par le GIE monétique et l’autorisation de son déploiement.
Le processus d’un demandeur de certification d’un produit monétique commence par le dépôt d’une demande au niveau du GIE Monétique, explique-t-il avant l’établissement, au niveau de la SATIM, d’un contrat de confidentialité et d’une convention de pré certification avec le prestataire propriétaire du produit sujet d’une certification. « Dans le cas où il s’agit d’un terminal de paiement électronique (TPE), les applications de paiement vont être développées selon les manuels des spécifications techniques et fonctionnelles de l’application interbancaire CIBPay et du serveur Terminal Management Système (TMS)», a-t-il expliqué. A la fin des développements et conformément à la convention signée, le propriétaire du produit introduit une demande d’ouverture d’un slot de tests sur les différentes plateformes techniques de SATIM pour vérifier le fonctionnement et le comportement des applications développées, précise encore le même responsable. Une fois que les développements s’avèrent conformes aux spécifications techniques et fonctionnelles, aux cahiers de recettes et aux procédures du GIE monétique, un PV de pré-certification est établi et envoyé au GIE monétique pour délivrer la certification du produit en autorisant son déploiement sur le système monétique interbancaire.
Le GIE procédera ensuite à la publication sur son site de tous les produits certifiés.
Il en est de même pour les Distributeurs automatiques de billets (DAB) et les Guichets automatiques de banques (GAB) dont les tests de pré certification sont pris en charge par une autre équipe spécialisée au sein de la Direction, avec un cheminement identique à celui consacré à la certification des TPE.
La Direction est chargée aussi de la qualification des prestataires de services pour assurer le déploiement des TPE chez les commerçants et le service après-vente TPE. Enfin, la Direction est chargée de suivre la mise en œuvre des procédures et des règles mises en place par le GIE Monétique, l’organe régulateur de la monétique dans le pays.
Additivement aux tests de certification des TPE et des DAB/GAB nous prévoyons d’élargir notre champs d’intervention pour s’occuper également, dans un avenir proche, de la certification des web-marchands et des cartes interbancaires (CIB) » indique Mr Chikaoui, le directeur de la certification et de la réglementation au niveau de la Satim. Les tests de pré certification de ces produits sont assurés aujourd’hui par une autre structure de Satim, en attendant son transfert à la direction certification et réglementation.
Il faut dire, enfin, que la politique de généralisation de l’utilisation des moyens de paiement électronique lancée par les pouvoirs publics devrait donner lieu à un déploiement massif des produits monétiques et entrainera très certainement, une charge de travail supplémentaire aux ingénieurs de la direction de la certification et de la réglementation de la SATIM.
Seront-ils en mesure de relever ce défi ? Certainement oui, au vue des compétences dont jouit le personnel de cette société, déterminée à ne pas lésiner sur les moyens pour assurer sa mission dans le strict respect des normes du métier. n
Yasmina Houadi