L’Algérie et les USA veulent donner un coup de pouce à leur coopération dans le domaine de l’agriculture. Pour booster cette volonté commune, le Conseil d’Affaires Algéro-Américain « USABC » et l’Ambassade d’Algérie à Washington, en partenariat avec le Forum des Chefs d’Entreprise (FCE), ont organisé, les 16 et 17 octobre à l’hôtel Aurassi, Alger, le 1e Forum de l’Agriculture Algéro-American.
Par Djidji Obayou
Des représentants du ministère de l’Agricultures, de l’ambassade US à Alger, du FCE ont participé à cette rencontre avec la délégation Américaine composée d’entreprises activant dans le domaine de l’agriculture à la recherche de partenaires algériens.
Les opportunités d’investissement en Algérie ont été présentées aux opérateurs américains qui, dans leurs interventions, ont exprimé le souhait d’engager des projets à long terme avec des partenaires algériens.
Pour l’Algérie, l’enjeu est de garantir sa sécurité alimentaire dans une conjoncture d’explosion démographique et pour les opérateurs américains, l’objectif est de conquérir de nouveaux marchés.
Le représentant du ministère de l’Agriculture du développement rurale et de la pêche, Moncef Yahyaoui, a expliqué aux hommes d’affaires américains que l’Etat algérien considère que le secteur est hautement stratégique, en ce sens qu’il s’agit de garantir la sécurité alimentaire du pays. Soulignant que l’Algérie couvre 70% de ses besoins en matière de produits agricoles, il a affirmé que le gouvernement soutient la création de grandes exploitations agricoles et encourage l’investissement privé, étranger ou en partenariat, dans le secteur. Selon lui, le gouvernement vise également le développement durable de filières agricoles stratégiques telles que le lait, les céréales et les aliments de bétails.
Le vice-président du FCE, Mehdi Benmeradi, a, lui aussi, évoqué la sécurité alimentaire du pays et les opportunités qu’offre le pays afin d’attirer les opérateurs américains.
Ce à quoi les membres de la délégation américaine ont répondu par leur disponibilité à venir investir tout en posant certaines conditions.
« Il est important de faire les choses de manière correcte et respecter nos engagements », a lancé un intervenant. « Quand on s’engage sur quelque chose, il faut respecter cet engagement, sinon, on ne va pas réussir », a-t-il ajouté, en guise d’engagement à contracter des partenariats avec des opérateurs algériens dans le domaine.
Un autre investisseur a indiqué qu’il était prêt à s’engager mais dans le cadre d’un partenariat à long terme.
Un opérateur dans la filière lait a affirmé que l’Algérie a un grand potentiel pour réussir.
« Ensemble, nous pouvons construire le meilleur secteur laitier du monde. Nous y croyons et nous sommes prêts à utiliser les technologies les plus développées. Mais nous voulons des partenariats à long terme », a-t-il lancé. Le représentant de l’entreprise DeLaval, une des plus importantes dans la filière lait aux USA, qui a des investissements dans plus de 40 pays dans le monde, projette de venir s’installer en Algérie.
Dans son intervention, il a déclaré : « Nous allons dans les pays qui veulent se développer comme l’Algérie. Nous cherchons des opportunités et cette synérgie et notre objectif est aussi d’exporter notre expertise ».
En somme, les entreprises américaines cherchent des marchés qui offrent les meilleures conditions d’investissement et ne veulent en aucun cas s’engager dans des projets à court ou à moyen terme. Ils visent le long terme dans un esprit qui fait que les deux parties soient bénéficiaires.
Quant au climat des affaires dans le pays, c’est le président du conseil d’affaires algéro-américain, Smail Chikhoun, qui l’a abordé en marge du forum. Il a appelé à l’assouplissement des lois régissant l’investissement étranger pour attirer les investisseurs.
« Pour un investisseur étranger, surtout, pour les américains, ils veulent toujours avoir une visibilité et savoir quelle est la politique (économique) en Algérie pour aller dans les 5 à 10 ans sans qu’il y ait trop de changements. C’est ça qui fait que le climat des affaires doit s’améliorer », a-t-il dit.
Smail Chikhoune estime que la rencontre est une opportunité pour les éleveurs laitiers algériens pour s’enquérir de l’expérience, appelant à la réalisation de grandes fermes laitières à l’instar des Etats-Unis qui possèdent des fermes rentables allant de 3 000 à 5 000 vaches. Ce sont les grands projets qui intéressent les américains, a-t-il affirmé.
Dj. O.