Ça y est ! C’est acté ! Le Fonds National d’Investissement (FNI) et la société qatarie Baladnavient de signer la convention des actionnaires qui déblaye enfin le terrain pour la concrétisation du projet intégré de production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar. Baladna avait annoncé, voici quelques semaines, son intention d’implanter un important site industriel en Algérie pour la production de lait en poudre.
Par Ali T.
La convention des actionnaires a été signée par le Directeur général du FNI, Kamel Mansouri, et le membre délégué de la société qatarie Baladna, Ramez Al-Khayyat, en présence du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun, du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Youcef Cherfa, du ministre des Finances, Laaziz Faid, et du Directeur général des Douanes, Abdelhafid Bakhouche. Ont également assisté à la cérémonie de signature, l’ambassadeur du Qatar en Algérie, Abdulaziz Ali Al-Naama, et le président du Conseil d’administration de la société Baladna, Mohamad Moutaz Al-Khayyat. A l’échelle mondiale, la poudre de lait, considéré par la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture) comme étant un produit de base, tandis qu’en Algérie, il s’agit -faut-il le souligner- d’un produit stratégique auquel l’Etat accorde une importance première, à l’image des céréales. Le ministre des Finances, Laaziz Faid a indiqué, à juste titre, que l’importance de ce projet résidait dans « son impact direct sur la sécurité alimentaire, l’autosuffisance en lait en poudre, la réduction de la facture d’importation de cette matière, l’approvisionnement du marché local en viandes rouges et la création de 5.000 emplois directs ».Le ministre des Finances ne veut pas en rester là, mais entend mettre à profit la présence des Qataris de Baladna pour discuter et quêter d’autres opportunités de partenariat, invitant toutes les parties prenantes,algériennes et qataries, « à élargir les consultations en vue de prospecter de nouveaux domaines innovants de coopération bilatérale ». Le ministre a assuré, à la même occasion, « les projets qui répondent à nos ambitions économiques et à nos objectifs stratégiques seront accueillis à bras ouverts ». Pour le gouvernement, l’enjeu est de taille, car, il est question de doter le pays de moyens industriels et des capacités de production capables de l’aider à réduire, voire à s’affranchir carrément, à plus long terme, des importations des produits de base, dont les cours à l’international évoluaient crescendo sous l’effet de facteurs, essentiellement géopolitiques et climatiques. Le projet Baladna et bien d’autres de la même nature participeront à la concrétisation de cet objectif stratégique. C’est désormais signé et cela peut aller vite, puisque tous les aspects techniques du projet sont arrêtés ; d’une superficie totale de 117.000 hectares, ilest composé de trois pôles contenant chacun une ferme de production de céréales et de fourrage, une ferme d’élevage de vaches et de production de lait et de viande, ainsi qu’une usine de production de lait en poudre. Ce projet d’une valeur de 3,5 milliards de dollars sera concrétisé en quatre (4) phases, la première débutera à l’horizon 2026 et la dernière aura lieu neuf (9) ans après le lancement du projet. Le financement du projet est conjoint, à hauteur de 51% de la part de la joint-venture et 49% de crédits de banques algériennes.La joint-venture qui gérera le projet sera détenue à 49% par le FNI et à 51% par la partie qatarie. Le projet permettra de produire près de 194.000 tonnes de lait en poudre par an. Dans la première phase, une ferme sera aménagée pour répondre aux besoins en fourrage, une autre d’une capacité d’accueil de 50.000 têtes bovines sera conçue et des lignes de production modernes de lait en poudre installées. A la neuvième année du projet, le nombre total de têtes bovines devrait atteindre 270.000, avec une production de près de 1,7 milliard de litres de lait par an. La société investira dans la création de complexes dans différentes régions du pays, chacun comprenant une ferme où seront cultivés les produits de fourrage, une ferme d’élevage de bovins et une usine de lait en poudre.
L’investissement de Baladna élargi à la production du lait infantile
Elle s’appuiera aussi sur des fermes modernes pour fournir du fourrage, du maïs et du blé, ainsi que sur un système avancé de gestion de la santé des bovins.C’est un projet d’envergure qui ouvrirait d’importants débouchés commerciaux et permettra au pays de réduire considérablement les importations de produits de base acheminés -jusqu’ici- des marchés extérieurs à coups de plusieurs milliards de dollars. En ligne de mire ; l’autosuffisance en poudre de lait, en blé et en viandes. Mais pas seulement ! Il est prévu également d’élargir l’investissement de la firme qatarie Baladna à la production de lait infantile. Le projet a été évoqué lors qu’une audience accordée par Ali Aoun, le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique, auprésident du Conseil d’administration de la société qatarie Baladna, Mohamad Moutaz Al-Khayyat. Cette rencontre de haut niveau a été l’occasion idoine pour le ministre de l’Industrie et de la production pharmaceutique de souligner l’importance de ce projet. Qualifié de « vital », à juste titre d’ailleurs, Ali Aoun n’a pas manqué de mettre l’accent sur l’impératif de se conformer aux standards internationaux de qualité, étant donné les exigences normatives et de sécurité dans de pareils domaines industriels. Comme à son habitude, le ministre a exprimé « la disponibilité du secteur à accompagner le projet et à apporter le soutien et les facilités nécessaires pour sa réussite, en coordination avec les différents secteurs concernés ». L’appétit croissant des investisseurs qataris pour l’Algérie a été salué par le ministre, évoquant des relations bilatérales excellentes, entre l’Algérie et le Qatar, lesquelles « se renforceront davantage », selon lui, avec « la concrétisation d’autres projets dans les domaines de l’industrie pharmaceutique, de la sidérurgie, de l’emballage et autres ». La partie qatarie a accueilli favorablement l’idée d’élargir la coopération dans le secteur de l’industrie à d’autres domaines. Le président du Conseil d’administration de la firme Baladna s’est ditd’ailleurs satisfait du « développement des relations algéro-qataries dans le domaine de l’industrie, notamment en ce qui concerne la réalisation de l’usine de production de lait infantile, dont le lancement est prévu après la signature d’un mémorandum d’entente ».Tout semble aller comme sur des patins à roulettes pour le projet algéro-qatari. Toutes les institutions de l’Etat concernées de près et//ou de loin par ce projet se sont mises en branle pour déblayer le terrain et garantir toutes les facilitations nécessaires à une impulsion de départ. Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a reçu, de son coté, une délégation de la société qatarie Baladna, conduite par le président de son Conseil d’administration, Mohamad Moutaz Al-Khayyat, pour examiner le volet relatif au raccordement à l’énergie du projet intégré algéro-qatari pour la production de lait en poudre dans la wilaya d’Adrar, « étant l’une des principales conditions du succès de ce projet stratégique », lit-on dans un communiqué diffusé par le département de Mohamed Arkab. En présence du Conseiller du président de la République chargé des finances, des banques, du budget, des réserves de change, des marchés publics et des règlements internationaux, Mohamed Boukhari, du PDG du groupe Sonelgaz et de l’ambassadeur du Qatar en poste à Alger, un exposé détaillé a été présenté, lors de cette rencontre, sur les projets programmés et les solutions proposées en matière de production, de transport et de transformation de l’électricité sur le court, moyen et le long terme, en fonction des besoins du projet. « L’importance stratégique » de ce projet a été mise en évidence par le ministre de l’Energie et des Mines, assurant que le groupe Sonelgaz a pris toutes les mesures nécessaires et lancé nombre de projets de réalisation de transformateurs électriques sur les lieux.
A. T.