La pénurie de l’eau potable qui sévissait aux quatre coins de l’Algérie avait imposé aux décideurs de l’époque une vision et une stratégie dans le secteur de l’hydraulique, celle qui consiste en la mobilisation de la ressource hydrique.
Chose faite, puisque des énormes investissements qui se chiffrent en milliards de dollars ont été consentis par l’Etat, à travers la réalisation des barrages, des stations de dessalements d’eau de mer, les grands transferts… etc.
Un tel investissement s’avère judicieux puisque d’aucuns estiment que la bataille de la mobilisation de la ressource hydrique est définitivement gagnée. Le H24 assuré à Alger ainsi dans certaines autres wilayas est une réalité que personne ne peut occulter.
Oran, la capitale de l’ouest où l’eau dans le robinet était quasiment une chimère pour ses habitants est devenue une wilaya exportatrice de la ressource hydrique, puisqu’elle alimente plusieurs wilayas limitrophes.
A contrario, l’amélioration du service public de l’eau demeure toujours un chantier ouvert, où beaucoup reste à faire, de l’aveu même des responsables en charge du secteur. D’où la priorité accordée à ce volet par le nouveau ministre du secteur des Ressources en eau, Arezki Berraki.
De fait, ce dernier n’a eu de cesse de rappeler, à chaque occasion, que l’accès à l’eau potable était un droit garanti par la constitution à tous les citoyens.
Le reportage- vidéo diffusé lors de la rencontre Gouvernement-Walis tenue les 16 et 17 février dernier à Alger a rappelé, comme de juste, à l’opinion public l’ampleur de la misère qui frappe les populations de certaines régions de l’arrière-pays. Commentant ces images, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait alors donné des instructions fermes aux membres du gouvernement et aux walis, présents au conclave, d’en finir avec le bricolage qui caractérisait, jusque-là, la gestion des collectivités locales, pénalisant à plus d’un titre le citoyen.
Dans ce contexte, et faisant de l’amélioration du service public de l’eau son cheval de bataille, Arezki Berraki ne manquera plus de recadrer ses cadres, pointant l’impératif de veiller à la réalisation de cet objectif.
Par ailleurs, et lors de la rencontre nationale des cadres centraux et locaux du secteur et des directeurs des entreprises en charge du service public des eaux, tenue le 24 février dernier à Alger, le ministre des Ressources en eau a fixé des objectifs plus clairs.
La réduction des fuites à 7% d’ici la fin de l’année en cours et la lutte contre les piquages illicites ainsi que la réduction du volume des eaux non facturées (ENF).
Face aux cadres de son secteur, le ministre s’est interrogé sur la dégradation du service public de l’eau depuis ces dix dernières années alors que les investissements de l’Etat dans le secteur de l’eau étaient de l’ordre de 2500 milliards de dinars pour la même période.
«Vous êtes et nous sommes comptables devant Dieu et le citoyen», a-t-il, ainsi, lancé à l’adresse de ses cadres, expliquant qu’il ne servait à rien d’investir davantage dans la réalisation de projets si 50% de l’eau produite ou mobilisée se perdaient au cours de son transfert, faisant remarquer que, suivant une logique toute simple, augmenter la quantité d’eau mobilisée induira systématiquement, dans ce cas, l’augmentation de la déperdition de la ressource hydrique.
Igmir Farid