La menace du stress hydrique fait constitue de plus en plus une hantise aussi bien pour les gouvernants que pour les gouvernés, ces derniers la mesurant suivant les caprices du robinet.
Il faut dire que le constat prête plus à une réalité cruciale qu’à des signaux alarmistes.
Par Azzouz K.
’est que d’année en année, les changements climatiques ont imposé un bouleversement des tendances pluviales, revues à une baisse drastique. Et si le phénomène vaut à l’échelle planétaire, il reste que l’Algérie est touchée de plein fouet. L’organisation Word Ressources Institute (WRI), la classe comme 29e pays le plus touché par la sécheresse.
Plus implacable, une étude récente de l’Institut de prospection économique en Méditerranée (Ipemed) la classifie parmi les pays les plus exposés à un stress hydrique, à l’horizon 2030, dans le pourtour méditerranéen, s’adossant à une prospective qui surligne et la croissance démographique et la raréfaction des ressources hydriques, deux facteurs qui préfigurent une pénurie d’eau en devenir. D’où le défi majeur, sur ce plan pour l’Algérie.
Et c’est ce qui explique l’importance de premier ordre accordé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, au chapitre de la ressource en eau lors de la réunion périodique du Conseil des ministres, tenu le 31 mai écoulé.
Le mot d’ordre du chef de l’Etat a consacré «la priorité absolue» aux projets de ressources en eau non conventionnelles et «la rationalisation» de la consommation de l’eau potable. Avec comme instruction subsidiaire, l’interdiction d’exploitation des eaux souterraines dans la plaine de la Mitidja et leur utilisation exclusive dans l’irrigation agricole dans la région.
Cap donc, vers une nouvelle stratégie de la production et l’exploitation de la ressource en eau, à présent que le bien-fondé des barrages tournant, au mieux, à moitié de leur production, soit devenue obsolète en raison des caprices du ciel.
Il est vrai que dans un pays doté de 1000 km de côté et près de 80% de la population implantée sur le littoral, le recours au dessalement de l’eau de mer et, accessoirement, l’épuration des eaux usée, via leur recyclage, se pose en panacée incontournable.
Raison pour laquelle, le chef de l’Etat a axé lors du conseil des ministres du 31 mai, sur la nécessité de la création d’une Agence de supervision de la gestion des stations de dessalement (ASGSD), devant œuvrer sous la tutelle du ministère de l’Energie, en raison du mode de fonctionnement technique des stations.
Dans le même sillage, Tebboune a insisté, à travers des instructions fermes, de s’activer à la réalisation de nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer, tout en s’astreignant à la rapidité de leur réalisation et du choix stratégique des sites.
Dans ce sens, il faut savoir qu’en plus des onze unités de dessalement actuellement en service dans 9 wilayas côtières, d’une une capacité de production totale de 2,1 millions de m3/j d’eau dessalée, de nouveaux projets sont en chantier, dont quatre stations destinées à Alger et ses environs ; implantées à Zeralda, Ain Benian, Plam Beach et Bousmail et qui auront pour vocation de renforcer l’alimentation en eau potable dans la Capitale, de loin la mégapole la plus importante en densité de la population du pays. Cela même si d’autres programmes similaire sont retenus, à long terme, au profit de wilayas côtières telles El- Tarf et Jijel.
Autre axe non moins important de la nouvelle stratégie du gouvernement a trait au traitement et l’épuration des eaux usées, avec comme objectif de porter le volume des eaux épurées, aujourd’hui à 450 millions M3 /an, à deux milliards M3/an, à l’horizon 2030.
A. K.