Le traditionnel débat du Forum des chefs d’entreprise (FCE) s’est penché, lors de sa dernière édition, sur la situation économique du pays et celles des entreprises en cette période de crise sanitaire.
Par Hacène Nait Amara
ntervenant en visioconférence, le président du FCE, Samy Agli a dressé un tableau des plus inquiétant de la situation des entreprises algériennes, particulièrement celles qui risquent de mettre la clé sous le paillasson. Selon lui, beaucoup d’entreprises sont gravement touchées par la crise, notamment celles activant dans le secteur de la communication et des services, employant pas moins de 200 000 travailleurs. Le président du FCE a souligné que cette crise est sans précédent et a vu le jour en raison de la propagation du virus COVID-19 et du confinement imposé les autorités du pays, ainsi que la limitation de la circulation et la suspension de la quasi-totalité des activités économiques, rappelant que « 50% du personnel de ces entreprises a été mis au chômage technique ». Le FCE, qui se dit mobilisé durant cette crise sanitaire, a affirmé que malheureusement, « ce virus a tué beaucoup de citoyens, mais aussi un grand nombre d’entreprises parmi les TPE (très petites entreprises) et les PME (Petites et moyennes entreprises) fragilisées par cette situation », soulignant que «la crise s’installe d’une manière transversale, dans l’ensemble des activités ».
Quand aux entreprises qui semblent êtres plus ou moins épargnées, notamment celles relevant des secteurs de l’agroalimentaire ou pharmaceutiques, « l’impact de cette crise est beaucoup plus ressenti, non pas en terme d’activité, mais plutôt en terme d’approvisionnement en matières premières », a expliqué le président du FCE, avant d’appeler à « tout mettre en œuvre pour maintenir l’emploi le plus longtemps possible ». A ce propos, Samy Agli a estimé que « le gouvernement a eu la sagesse de ne pas élaborer une loi de finances complémentaire, parce que la visibilité sur la situation n’est pas encore totale ». Cependant, des mesures s’imposent pour venir au secours des entreprises en difficulté, a-t-il indiqué. Les techniques utilisées habituellement en de pareilles circonstances sont, selon lui, « connues et largement utilisées, à savoir les moratoires sur les impôts et les charges sociales, mais aussi les facilitations pour les entreprises toujours en activité quant à l’accès à des trésoreries et vis-à-vis de l’administration ». S’agissant du recours au financement non conventionnel, le FCE estime qu’il s’agit d’une option à prendre au sérieux et que « l’argent imprimé devrait être destiné au paiement des salaires, mais également dans le but d’aider et de soutenir les PME à poursuivre leur production et à rester sur le marché ». Faudrait-il aussi allez vers un moratoire fiscal et parafiscal au profit des entreprises ? Selon le FCE, cette démarche est plus que nécessaire, en plus du report des paiements et des échéances fiscales, d’autant que cette démarche a été appliquée dans plusieurs pays touchés par la crise. « Les soldats de demain sont les entreprises qui sont appelées à se mobiliser pour la période de l’après crise sanitaire », a affirmé Samy Agli. A ce propos, le président du FCE a salué l’initiative prise par la DGI qui a annoncé une série de mesures d’allégements fiscaux à l’adresse des entreprises touchées par la crise. Sami Agli n’a pas manqué, non plus, d’exprimer sa satisfaction après que l’ABEF ait décidé d’intervenir, afin de limiter les difficultés rencontrées par les entreprises et de les soutenir face à la faillite.
H. N. A.