Avec des activités hétérogènes, le Holding ACS intègre une multitude de spécialités à travers ses 31 filiales. En quête de performance économique, ACS, qui a réalisé un chiffre d’affaires enviable en 2022, ne compte pas rester en si bon chemin et relève le défi de la performance managériale, axant ses efforts de développement sur des choix stratégiques de départ, des compétences avérées et une capacité d’anticipation, désormais indispensable, pour se projeter dans l’avenir. Cela surtout quand il s’agit de gestion financière des entreprises du Holding qui ont bénéficié, de la part des pouvoirs publics, de programmes d’assainissement financier et de développement. Pour intégrer le champ de la recherche et développement tout en optimisant sa gestion et ses coûts, le Holding est sur le point de créer un centre de recherche des industries chimiques (CRIC) pour soutenir sa compétitivité et l’attractivité de ses produits au niveau local et à l’international sur un marché mondial favorable, y compris en matière de partenariat et d’investissement étranger. Dans cette interview qui suit, le PDG du Holding ACS, Samir Yahiaoui, revient sur les principaux axes de la stratégie de développement du Holding qu’il dirige.
Interview réalisée par B. Titem
Pouvez-vous nous faire une présentation de votre holding ?
Le Holding ACS est l’un des groupes industriels publics, né après la restructuration des anciennes SGP en date 23/02/2015, il active dans l’industrie des spécialités chimiques, des dispositifs médicaux et de la distribution des médicaments en détail et ce, à travers (04) quatre groupes, ENPC avec ses 11 filiales, ENAD avec un complexe et une filiale, GIPEC avec ses 5 filiales et ENAVA avec 4 filiales, ainsi que (06) six entreprises rattachées directement au Holding qui sont : ENAP, SOCOTHYD, TONIC Industrie, DIPROCHIM, 3R santé et ENDIMED ; l’ensemble forme 31 entreprises affiliées au Holding ACS.
On présente souvent le Holding ACS comme étant le plus hétérogènes des groupes industriels, car il active à travers ses filiales dans diverses spécialités, les détergents et produits d’entretien avec le groupe ENAD et sa filiale SHYMECA, le verre et abrasifs avec le groupe ENAVA et ses filiales, le plastique et caoutchouc avec le groupe ENPC et ses filiales, le papier et carton avec le groupe GIPEC et ses filiales ainsi qu’avec l’EPE TONIC Industrie, la peinture et vernis avec l’EPE ENAP, les dispositifs médicaux avec l’EPE SOCOTHYD. Le holding ACS dispose aussi de trois autres filiales l’EPE DIPROCHIM qui fait dans la distribution des produit chimiques, l’EPE 3 R santé qui active dans le traitement des produits spéciaux et spéciaux dangereux ainsi que la filiales EPE ENDIMED qui active dans la vente en détail des médicaments.
Le Holding ACS emploie près de 9000 travailleurs et réalise un chiffre d’affaires de plus de 28 Milliards de dinars (2022)
Le ministère de l’Industrie a annoncé, récemment, que le holding ACS a pu réaliser, en 2022, un chiffre d’affaire en augmentation de 20% par rapport à 2021. A quoi est due cette performance ?
Sincèrement, parmi les objectifs qu’on s’est fixé au niveau du Conseil d’Administration à mon installation en début de l’année, c’était la réhabilitation du volume d’activité du holding ACS après un passage à vide durant les deux années COVID, sachant que l’instruction de Monsieur le Président de la république est de faire de l’année 2022, une année économique par excellence ; Donc, il a fallu au moins retrouver le chiffre d’affaires de l’exercice 2019 ou 2018 et créer de la richesse, notant que certaines entreprises auraient pu beaucoup mieux faire durant les années de la crise sanitaire de par leur nature d’activité. J’avoue que j’avais pas beaucoup de temps pour m’adapter au poste, donc j’ai commencé tout d’abord par libérer les initiatives et de décliner cet objectif à l’ensemble des filiales par des mécanismes orientés vers l’amélioration de la productivité, je les salue au passage car la plupart ont adhéré à la nouvelle stratégie en mettant en place les instruments qu’il faut pour y arriver, mais après, il a fallu faire face à un autre dilemme qui est l’anticipation des conséquences des différentes crises conjoncturelles mondiales et leur impact sur l’acquisition de la matière première, car ça a coïncidé d’abord avec la hausse des prix du pétrole ayant provoqué des pénuries et ensuite de fortes hausses des prix des intrants en national et à l’international, et plus tard, les autres crises politiques ayant carrément chambarder certaines filières à l’instar du papier, le carton et la peinture.
Cependant, ça n’a pas été l’unique chantier qu’on a abordé, car comme je l’ai dit, le Holding ACS est un groupe hétérogène avec des filières diamétralement opposées, en statut, en situation financière et en taille ; donc un plan d’actions minutieux devait être mis en place en prenant en considération tous les aléas et dont les résultats devaient se sentir tout de suite pour réconforter toutes les parties intéressées. Mais voilà, à la fin Alhamdoullah, avec la fédération des efforts de tous, on a pu comme même réalisé le meilleur chiffres d’affaire depuis la création du holding ACS avec une évolution de 20% par rapport à l’exercice précédent, mais surtout, il faut le souligner, l’augmentation de la valeur ajoutée de plus de 30% ; donc, on peut dire qu’on a réellement fait de l’exercice 2022, une année économique par excellence. Là, je ferai une distinction en saluant les dirigeants ainsi que tous les travailleurs des cinq entreprises ayant réalisé les meilleures évolutions en matière de chiffre d’affaires en 2022, je cite le groupe GIPEC (49%), le groupe ENPC (30%), le groupe ENAVA (21%), l’EPE ENAP (20%) et l’EPE ENDIMED (33%) ; l’exploit leur revient intégralement. Vous savez, nos entreprises sont ancrées dans la société, dirigeants et travailleurs connaissent parfaitement leurs métiers, il faut juste leur faire confiance et ils vous le rendront si bien.
Je comprends que cet exploit a été réalisé en un temps record qu’en est-il de l’avenir du Holding ACS, de son plan d’actions ?
Tout d’abord, laissez-moi vous exposer la démarche stratégique adoptée durant l’exercice 2022, car si le premier objectif assigné était l’augmentation du volume d’affaire, néanmoins une démarche devait être mise en place pour qu’à la fin, le holding ACS disposera d’une stratégie permettant, non seulement d’endiguer les effets de la pandémie traversée durant les exercices 2020 et 2021, mais aussi de faire face à la nouvelle cartographie économique mondiale induite par l’augmentation des prix du gaz et du pétrole et surtout, répondre aux nouvelles orientations des pouvoir publics en matière de consolidation des acquis économiques; donc, une nouvelle démarche a été arrêté dans ce sens.
Je crois que la meilleure action prise à mon arrivée est de sursoir à l’exécution de toutes les décisions stratégiques prises auparavant du fait du changement de la donne économique, sinon on aurait bouleversé inutilement le fonctionnement des filiales, en deuxième lieu, mettre en place des études économiques spécifiques et individuelles pour les entreprises en difficulté et analyser les anciens crédits de développement (PLD) octroyés aux entreprises tertio, engager des études sectorielles en parallèle pour les filières industrielles du Holding ACS au nombre de six, l’objectif étant de cerner non seulement l’environnement économique et le marché de chaque filière où activent nos entreprises mais aussi, superposer la taille du marché et les volumes d’importation sur les capacités réelles dont disposent nos filiales ; A la fin, les neufs études ont servi au réexamen du plan de développement du Holding ACS et la mise en place de nouvelles orientations stratégiques et de nouveaux axes de développement.
C’est une démarche qui a aboutie à la mise en place d’un nouveau plan de développement stratégique dans lequel toutes les entreprises du holding ACS vont se retrouver et y prendre évidemment part…
… Justement, à ce sujet, peut-on connaitre les principaux axes stratégiques du nouveau plan de développement du Holding ACS et ce qu’il apportera de plus ?
Absolument, d’abord, le nouveau plan de développement stratégique a été validé en date du 19/12/2022 par le Conseil d’Administration du Holding ACS, il est basé sur trois (03) axes principaux, le premier c’est la restructuration de la dette, l’optimisation du portefeuille et la génération de cash-flow, le deuxième c’est la mise en place d’une nouvelle politique d’investissements porteurs et prioritaires, issue des études de marchés et dont le levier intégration nationale des produits à substituer aux importations est au centre de cette même politique d’investissement ; j’ouvre la parenthèse pour vous donner un chiffre important, en effet, les études menées démontrent que notre nouvelle politique d’investissement pourra faire économiser annuellement à l’Algérie un minimum de 120 à 130 millions de dollars en matière d’importation et ce, hors plastique et caoutchouc et hors dispositifs médicaux, Le taux d’intégration nationale des filiales du Holding ACS, estimé actuellement à 20%, devrait être porté à 50% à l’horizon 2027 ; aussi le chiffre d’affaires atteindra 43 milliards de Dinars à l’horizon 2027 ; pour le troisième axe qui est vraiment trop important, c’est l’efficacité organisationnelle en ce qui concerne, la modernisation du management, la digitalisation, le système d’information et la centralisation des fonctions supports.
En résumé, notre nouveau plan de développement stratégique se repose sur quatre (04) piliers, (i) la restructuration de la dette, (ii) une nouvelle politique d’investissements porteurs et prioritaires, (iii) l’optimisation du portefeuille et (iv) l’efficacité organisationnelle.
Maintenant pour le contenu, Il y a aussi l’aspect marketing, figurez-vous que le Holding ACS ne dispose pas d’une filiale dédiée à la commercialisation de ses produits bien que les spécialités de ses activités soient diversifiées, donc il est prévu de dédier incessamment une filiale à la promotion et à la commercialisation des produits issus des activités des entreprises du Holding ACS et dont, la stratégie sera orientée en partie vers l’exportation qui constitue, l’un de nos objectifs majeurs durant l’exercice en cours, la plupart de nos produits sont éligibles à l’exportation. Figurez-vous que la nouvelle donne économique a transformé certains des fournisseurs de l’Algérie en clients potentiels, comme le cas du verre après l’augmentation des prix du gaz, les pays européens qui étaient auparavant des fournisseurs, actuellement ils veulent placer des commandes et investir en Algérie.
Il y a plusieurs aspects, même en matière de recherche et développement, on prévoit incessamment la réalisation d’un centre de recherche des spécialités chimiques, sous forme de groupement ou une filiale dans laquelle seront actionnaires toutes les filiales industrielles relevant du Holding ACS, en plus d’un autre aspect qui concerne la production de la matière première qui manquait dans l’ancien plan et que nous avons si bien pris en charge dans l’actuel plan de développement stratégique.
Enfin, il est évident, que l’actuel plan de développement sera accompagné incessamment par de nouveaux contrats de performance applicables à compter de l’année en cours pour garantir une amélioration continue et permanente, donc contrairement aux anciens contrats de performance basés uniquement sur des objectifs budgétaires, les nouveaux critères de performance seront orientés beaucoup plus vers l’évolution du chiffre d’affaires, l’amélioration des performances, l’efficacité managériale et aussi, les actions d’exportation ; en somme, L’augmentation du volume d’activité sera dorénavant hautement considéré.
Vous avez évoqué la restructuration de la dette, la politique d’investissement, vous semblez très convaincu, mais en parallèle d’autres plans ont été validés mais qui n’ont pas réussis, je parle de l’assistance de l’état dans le cadre des PLD de 2012, 2014, peut connaitre votre avis à ce sujet ?
Effectivement, les entreprises du holding ACS ont bénéficié à l’instar des autres groupes industriels à travers tous les secteurs de l’assistance des pouvoirs publics en matière d’assainissement financier et de développement durant les année 2011 à 2014, néanmoins, si les investissements acquis dans le cadre des PLD ont réussi, on l’aurait remarqué dans le chiffre d’affaires après 3, 4 voire 5 années au maximum, or le contraire est perçu lorsqu’il est question d’analyser l’évolution des volumes d’affaires des entreprises ; malheureusement il n’y a ni création de la richesse, ni augmentation des volumes d’affaires, ni même l’augmentation du nombre d’employés au bout de plusieurs années, ce qui dénote de la non réussite de la plupart des PLD octroyés en 2012. C’est un constat !
Pour vous dire, qu’aujourd’hui, il est question d’une nouvelle ère économique que nous devons aborder sur la base des ‘’études et avis d’experts’’ et non sur la base de connaissance des dirigeants d’entreprises! c’est ce que nous renseigne la nouvelle démarche adoptée au niveau du Holding ACS ; donc, si aujourd’hui les études démontrent qu’il faut restructurer la dette et consentir de nouveaux investissements, on n’a pas d’autres choix, si on veut avancer on doit oser, le faire et vite. Je ne saurai vous exprimer ma déception quand je pense à ce que nos filiales auraient pu faire auparavant, maintenant si certains investissements sont faits en leur temps, le chiffres d’affaires de 43 milliards de Dinars pourrait être atteint avant 2027, je dirai sans hésiter, dans les deux prochaines années.
Un autre détail important, l’inefficacité des anciens PLD est le résultat de la mauvaise démarche adoptée pour la détermination des investissements. Je donne l’exemple de la filière verre ; une de nos filiales relevant du groupe ENAVA a investi dans les chaines de production en aval, alors que les fours étaient en souffrance en amont, mais comme même, tout le monde sait qu’on ne peut pas faire du verre sans ‘’four de fusion’’ ! bon, actuellement nos entreprises disposent de cellules de veille stratégique, donc certains outils peuvent être actionnés pour anticiper et réussir de bons investissements au bon moment et à des meilleurs couts.
En tous les cas, en ce qui nous concerne, le travail de la restructuration de la dette et la politique des investissements, certaines actions sont déjà anticipées en attendant d’introduire les dossiers au niveau des instances supérieures, à ce titre, des démarches ont été entamées avec notre banque partenaire la BEA avec laquelle nous avons signé une convention pour nous accompagner dans notre plan d’investissement, d’ailleurs je ne les remercie jamais assez, pour nous avoir accordé des facilitations pour le financement de plusieurs projets pour les filières verre et plastique, ainsi que l’assistance des entreprises moyennement instables financièrement, à l’instar de la filiale SHYMECA, certaines filiales du groupe ENAVA et celles relevant du groupe ENPC.
En évoquant justement vos filiales, certaines d’entre elles connaissent des difficultés notamment financières. A quoi sont dues ses difficultés et Pouvez-vous nous en parler davantage sur les mesures prises ou à prendre ?
Effectivement, les entreprises en difficulté ont été traitées séparément à travers des études économiques individuelles, d’ailleurs je rassure tout le monde que les conclusions des experts ont été introduites dans le plan de développement stratégique du Holding ACS. Pour ce qui est des origines des difficultés financières, elles différent d’une entreprise à une autre ; donc pour l’EPE TONIC Industrie par exemple, je dirai que c’est un cas unique, où son transfert au capital marchand de l’état a été réalisé d’une manière aléatoire après un assainissement financier colossale, mais sans être suivi par un assainissement organisationnel, physique et comptable, bien que la restructuration de la dette demeure nécessaire depuis quelques années du fait que le marché du papier et carton en Algérie pèse lourd; Actuellement tout le monde perçoit l’aspect stratégique de la filière carton, donc on a tous les arguments pour appuyer le plan et le défendre auprès des instances financières concernées.
Concernant l’EPE AFRICAVER, un plan de redressement a été substitué au plan de restructuration du fait de l’aspect stratégique de la filière verre comme je l’ai déjà évoqué, d’ailleurs une action est en cours pour l’intégration de l’EPE SOVEST actuellement propriété de la BEA dans le portefeuille du Holding ACS et enfin, le groupe ENAD connaitra aussi, un plan de redressement pour le développement du site de SOUR EL GHOZLANE en vue de fabriquer la matière première ; sans m’étaler trop, je me contente de dire que le cas de ENAD SOUR EL GHOZLANE est né de la privatisation de 1999-2004.
Vous savez, je suis conscient que les travailleurs des entreprises en difficulté s’impatienter mais, je leur dis que les dossiers sont pris en charge et ils connaitront le dénouement qu’ils méritent, néanmoins ils doivent comprendre que le temps et les dégâts occasionnés, sont si fort et si lourd qu’un temps considérable s’est avéré nécessaire pour en assurer des solutions définitives à ses entreprises.
Le Holding ACS a récemment conclu une convention avec le groupe FERROVIAL pour l’acquisition d’un incinérateur fabriqué localement. Pouvez-vous nous parler de cette convention et des autres conventions signées ?
Là vous me donnez une bonne opportunité pour expliquer la nature de la convention signée, en effet notre filiale 3Rsanté est une entreprise qui a été créée depuis 20 ans et dont la vocation est la revalorisation des déchets spéciaux et spéciaux dangereux, néanmoins elle a besoin de l’activité incinération pour compléter sa chaine de valeur, car depuis sa création elle ne fait que dans le gardiennage des médicaments périmés au profit des EX PHARMS dissoutes ; d’où l’objet de la convention avec le Groupe FERROVIAL qui a pour objet de fédérer les efforts dans le cadre de la synergie intra secteur pour à la fin, (i) le groupe FERROVIAL procédera à la mise à niveau d’un incinérateur déjà disponible mais en panne au niveau d’une de nos filiales, (ii) le groupe FERROVIAL en bénéficiera de la technologie dudit équipement, (iii) il mettra à notre disposition les incinérateurs fabriqués pour essai, bien sûr après avoir décroché les autorisations d’exploitation nécessaires auprès des services du Ministère de l’environnement et à la fin (iv) l’Algérie disposera inchallah d’une nouvelle technologie de fabrication des incinérateurs ; à noter qu’un groupe de travail a été installé par les deux parties et l’exécution des termes de la convention est en cours. Au passage je tiens à remercier les services du ministére de l’environnement qui nous ont rassuré de leur disponibilité à nous accompagner jusqu’à l’aboutissement de ce projet.
Maintenant pour les autres conventions, je ne peux pas, peut être toutes les citer mais je dois dire que toutes ont des objectifs bien ciblés pour l’amélioration des performances des filiales du Holding ACS spa, je cite celle signée auparavant avec l’université USTHB pour la recherche et développement, que nous allons actionner à la mise en œuvre du nouveau plan de développement, une autre convention signée avec la banque BEA pour l’accompagnement des entreprises et du plan d’investissement d’une part et aussi pour faire bénéficier les travailleurs des filiales relevant du Holding ACS de crédits de consommation à un taux avantageux, sachant que la BEA est un choix stratégique du fait qu’elle accompagne 80% de nos filiales. Il y a aussi la convention qu’on va signer incessamment avec CTIAA pour l’utilisation des équipements de laboratoire pour les besoins de recherche de nos filiales, la convention avec le groupe des études GEE pour faire connaitre nos produits au secteur du bâtiment. Bon, je peux aussi citer des conventions en cours avec le groupe GATMA, ETUSA, GACU, CAGEX, SONATRACH…etc, dont on dévoilera le contenu au temps opportun.
En évoquant justement SONATRACH, quel genre de convention souhaitez-vous signer, partenariat, commerciale ou autre, surtout au vu de l’aspect chimie qui lie les deux groupes ?
En fait, la convention avec SONATRACH existait depuis 2017 avant qu’elle n’expire à la fin de l’année 2022 et que je souhaite renouveler très rapidement, j’en ai déjà fait part à Monsieur Toufik HAKKAR, car elle est très importante pour les deux groupes du fait que le Holding ACS est le groupe industriel le plus proche de la SONATRACH de par l’activité chimique qui les lie, d’ailleurs on dispose de plusieurs projets qu’on souhaite leur proposer, nonobstant l’aspect commercial qui est évident surtout en matière de solvants que SONATRACH fournisse à nos filiales ; ce qui nous intéresse le plus c’est de passer à un palier supérieur en s’intéressant aux projets de développement qu’on souhaite murir ensemble, notamment en matière de peintures spécifiques dans le cadre de l’intégration nationale en substitution aux importations ainsi que certaines matières premières, vous savez nous disposons de très grandes compétences en matière de développement notamment en ce qui concerne les peintures et vernis que certaines filiales de SONATRACH importent certainement, les laboratoires de nos filiales peuvent développer de nouveaux produits qui répondront aux besoins des filiales de SONATRACH. Justement à ce titre, l’EPE ENAP a développé une peinture ignifuge qui retarde la propagation des feux pour les milieux industriels que SONATRACH pourra utiliser pour diminuer les risques d’incendies, je cite aussi, les produits plastiques, les détergents et produits d’entretien industriels ; en bref, nous mettons nos laboratoires de recherches au service de SONATRACH et vice-versa, dans le cadre du développement, bref, SONATRACH sera intéressée peut-être par notre projet de centre de recherche des spécialités chimiques et certainement par l’incinération des produits spéciaux et spéciaux dangereux, et on discutera aussi de la matière première plastique, sachant que le groupe ENPC était jusqu’à 2015 dans le portefeuille du groupe SONATRACH.
Des projets prévus courant cette année, ou un moyen terme ?
Notre stratégie de développement est très ambitieuse elle est comprise dans intervalle 2023-2027 et bien évidemment, tous les projets qu’on a inscrits sont prioritaires mais je vous cite quelques-uns que nous considérons vraiment urgents pour lesquels nous avons lancé des appels d’offres, deux grands projets au niveau de l’ENPC pour la production des éléments en plastique dont un prêt de 1 milliard de dinar est déjà contracté auprès de la BEA, les projets de rénovation et l’acquisition des fours pour la production du verre aussi en voie de concrétisation, deux (02) projets au niveau de l’ENAP dont un concernent la production de la matière première, un incinérateur pour l’EPE 3R santé et j’en passe, le projet de la matière première de SOUR EL GHOZLANE aussi. La stratégie d’investissement comme je l’ai expliqué est basée sur deux aspects, l’augmentation du volume d’affaires et la diminution de la facture d’importation, conformément à la politique des pouvoirs publics.
Maintenant pour les projets complexes, ils sont prévus pour la plupart en partenariat industriel ou financiers, d’ailleurs on a déjà lancé des avis à manifestation d’intérêt nationaux et internationaux pour certains projets, tel celui lancé pour l’EPE PAPCAS de Saida.
Comment vous avez abordez cette année 2023, y a-t-il des objectifs précis ?
Effectivement, beaucoup d’actions sont prévues pour cette exercice 2023, l’objectifs premier étant d’abord la confirmation des performances réalisées par nos filiales en 2022, ensuite plusieurs actions viendront en deuxième lieu à savoir, l’acquisition et la mise en service de certains investissements prioritaires et porteurs, l’augmentation du taux d’intégration nationale pour certains produits, l’augmentation du volume d’exportation, l’exécution des plans de redressement des entreprises en difficulté, la réalisation du centre de recherche des spécialités chimiques, le démarrage de l’activité promotion et commercialisation des produits ACS … etc.
B. T.