La Société Algérienne de production de l’électricité (SPE) est aujourd’hui sur plusieurs fronts. Outre son métier de base qui consiste à satisfaire la demande nationale en électricité, la SPE veille à la protection de l’environnement, assure une intégration nationale dans la production de ses équipements et permet également leur maintenance par ses équipes. Son souci majeur est de répondre à la demande nationale en matière d’électricité. Elle projette de produire 24 150 MW à l’horizon 2025. Son président directeur général, Sabri Lazhari, revient, dans cet entretien qui suit, sur les principaux axes de développement de son entreprise, ainsi que sur les investissements consentis par la SPE pour répondre de répondre à la demande nationale en matière d’électricité.
Entretien réalisé par Lynda Mellak
Pourquoi SPE est considérée comme un acteur principal et historique sur la scène nationale de la production de l’électricité?
SPE demeure l’acteur principal et historique sur la scène de la production de l’électricité, de par son histoire, car, SPE Société filiale de Production a existé en tant que Direction de le Production (DPE) lorsque SONELGAZ était verticalement intégrée (avant la filialisation par métier après la promulgation en 2002 de la loi 02-01 sur l’électricité, le transport et la distribution du gaz par canalisation). Elle dispose, en outre, d’un capital expérience cumulée depuis des décennies ainsi que du plus grand parc de production installé avec plus de 18 000 MW en 2021 et une projection de 24 150 MW en 2025.
A noté que SPE assure la sécurité et la réserve du système électrique du pays ainsi que l’ensemble des services auxiliaires nécessaire pour un fonctionnement optimal (stabilité, régulation de la fréquence, démarrage en black – Start et fonctionnement des groupes au combustible de secours).
Il est à souligner, par ailleurs, que le parc de SPE est diversifié recelant des centrales cycles combiné, central turbine à gaz et central turbine à vapeur conçus pour un fonctionnement en base, semi base ou en pointe et ces dernières sont uniformément répartis sur le territoire national que ce soit, sur le réseau interconnecté nord ou bien le pôle Adrar, Ain Salah, Timimoune.
Comment se présente aujourd’hui la production électrique en Algérie ? Couvre-t-elle tous les besoins de développement socio-économique?
Les efforts consentis par les pouvoirs publics en matière d’investissement dans le domaine de la production de l’électricité qui demeure la locomotive du développement économique du pays avec un programme réparti en quatre phases à savoir le premier programme qui consiste à produire 2000 MW en 2008, suivi du programme de production de 4000 MW en 2021 ensuite le programme de production de 8000 MW et enfin le programme complémentaire d’urgence de 2000 MW en 2014.
La mise en service des moyens de production de ce programme à permet de démultiplier la capacité de production de SPE qui est passée de 6 316 MW en 2008 à 18 000 MW en 2021 avec l’objectif d’atteindre 24 150 MW 2025, en assurant l’accompagnement de l’évolution de la demande en énergie motivée par le développement des différents secteurs socio-économiques du pays (industries – transport – programme logement) avec bien sur une réserve confortable qui varie de 20% en pic à 80 % au creux.
La demande nationale en énergie électrique ne cesse d’augmenter, quelle est la stratégie adoptée par SPE pour faire face à cette demande?
A la fin des programmes cités plus haut, SPE sur orientation de la holding Sonelgaz a réussi de mettre en place une nouvelle stratégie visant une intégration nationale maximale à travers la concrétisation de plusieurs partenariats avec des leaders mondiaux qui ont donné naissance à des sociétés mixtes telle que le GEAT (General Electric Algeria Turbines le GEAT). Ce partenariat avec le géant américain (GE) a permis la construction d’une usine de fabrication de bloc de puissance d’une capacité de 1500 MW en 2013.
Il y a également avec le partenariat avec les coréens HUNDAI et DAEWOO pour l’engineering de détail et EPC (Engineering Procurment and Construction) ayant donné naissance à l’entreprise HYUNECO.
Ces deux acteurs seront chargés d’intégrer un maximum d’entreprises publiques (filiales de Sonelgaz et opérateur privé) pour la réalisation de futures centrales en projet au-delà de 2025.
Quelle est la part du numérique dans le fonctionnement des centrales de production électrique et autres installations gérée par la société?
La numérisation et la digitalisation des centrales électriques a connu une grande évolution ces dernières années et à toucher le cœur du métier de la société à savoir l’exploitation et la maintenance des installations. En effet les applications numériques ont pris une grande proportion, allant des systèmes de contrôle commande des blocs de puissance (MARK 6, EX2100, TELEPERM XP), des automates programmable des systèmes auxiliaires jusqu’à la maintenance assistée par ordinateur (GMAO).
>En 2018 avec la mise en service des nouvelles centrales, il y a eu la création d’un centre monitoring combinant les dernières techniques digitales et d’internet industriel qui permettent à la fois d’assurer un fonctionnement optimal du parc et la maintenance prédictive des groupes moyennant l’utilisation du logiciel de dernière génération ce qui a permet à SPE d’atteindre ces dernières années un niveau de performance au standards internationaux.
En matière de protection de l’environnement, comment SPE gère-t-elle les rejets atmosphérique et hydriques issue de la production de l’électricité?
La pollution de l’air par les rejets gazeux (CO2, CO, et NOx) engendrés par les centrales électriques sont réduites au minimum, et ce, grâce à un réglage parfait de la combustion, résultant de la répartition équilibrée à toutes les charges du combustible et de l’air au niveau des turbines.
Avec l’entrée en service des centrales cycles combiné, ces valeurs ont était réduites à des seuils encore plus faible.
Concernant les rejets liquides, ces derniers font l’objet d’un traitement systématique pour ramener des paramètres à des niveaux normaux et aurifier (PH….)
A noter, par ailleurs, que l’émission sonore des centrales électrique de dernière génération est au-dessus des valeurs tolérées par les normes internationales
Il est à rappeler que pour l’obtention du permet d’exploitation et les autorisations de construction de toutes centrales, une étude d’impact environnemental est obligatoire.
Nous avons appris auprès du Groupe Sonelgaz, que des équipes de maintenance appartenant à la SPE, ont réussi à entretenir des groupes de production, en l’absence de coopérants étrangers. SPE est-elle capable aujourd’hui de faire de la maintenance lourde avec ses moyens propres?
L’évolution de l’organisation qui a permis la création d’une équipe de maintenance dédiée à la maintenance lourde (ULM) spécialisée dans la maintenance niveau 3 des groupes de production toutes catégories confondus, combiné à un programme de formation et de coaching bien adapté a permis l’émergence de compétence interne capable d’assurer la maintenance de l’ensemble du parc par moyens propres et assurer aussi la prestation du service génératrice de richesse.
La SPE est- elle inscrite dans la feuille de route de Sonelgaz pour l’exportation de son savoir-faire?
Bien évidemment le SPE filiale à 100% du groupe Sonelgaz s’inscrit dans la feuille de route de la holding et à déjà commencé à mettre en œuvre ces orientations avec la réalisation de plusieurs opérations à l’international, avec principalement la compagnie GECOL (Libye), GE Field Corp (Libye et Irak).
L. M.