Le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé, le 02 juin écoulé, à Stockholm, que l’Algérie œuvre à la réalisation du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune pour le développement durable dans ses trois dimensions, à travers l’adoption d’une série de programmes et de plans gouvernementaux et sectoriels.
Par Mellak L.
Dans son allocution au débat général de la Réunion internationale de haut niveau sur l’environnement «Stockholm+50» à laquelle il prend part en tant que représentant du président de la République, Aïmene Benabderrahmane a souligné que l’Algérie fait face depuis des décennies à des crises environnementales accrues, à l’instar des changements climatiques, la perte de la biodiversité, la désertification et la dégradation des sols, outre la pénurie d’eau, les incendies de forêts et les inondations résultant de pluies torrentielles, qui confrontent les pays à de grands défis, réduisant leurs capacités à subvenir aux besoins croissants de leurs populations en eau potable et en nutrition et autres prestations sociales, comme la santé et l’emploi».
Il a cité, dans ce sens, «le plan d’action adopté par l’Algérie pour la réhabilitation du barrage vert algérien pour porter la couverture forestière à 4,7 millions d’hectares, ainsi que la réhabilitation des écosystèmes détériorés», soulignant qu’à travers ce projet pionnier, dont le lancement à coïncidé avec la première conférence de Stockholm, «l’Algérie a été parmi les premiers pays à s’intéresser à la problématique de l’environnement et du climat».
«La réhabilitation de ce barrage sera d’un grand bénéfice pour l’Algérie mais aussi pour son environnement immédiat», a-t-il soutenu.
L’Algérie a adopté à cet effet, ajoute le Premier ministre, une série de programmes, de stratégies et de plans gouvernementaux et sectoriels impliquant tous les secteurs concernés, comme les secteurs de l’énergie -y compris les énergies renouvelables- les transports, l’agriculture, l’industrie, l’habitat, l’environnement, les ressources en eau, les forêts, les déchets et la pêche, en vue de renforcer les capacités productives nationales pour répondre aux besoins du citoyen algérien, en tenant compte de la dimension environnementale».
Il a relevé, à ce propos, que pour satisfaire les besoins croissants de la population, ainsi que les besoins des secteurs économiques consommateurs d’énergie, «un programme ambitieux a été lancé pour développer les énergies renouvelables en vue d’atteindre une capacité de production de 15 gigawatts à l’horizon 2035».
Dans le cadre de ses plans pour relever les défis environnementaux, «l’Algérie a adopté une stratégie nationale de rationalisation de la consommation d’énergie, reposant sur un ensemble de mesures visant à réduire les niveaux de consommation dans différents secteurs, à travers la promotion de l’utilisation du gaz de pétrole liquéfié comme carburant, et la construction d’infrastructures énergétiques utilisant l’énergie solaire sans raccordement au réseau de distribution ainsi que le lancement de partenariats pour la production de l’hydrogène vert», a précisé M. Benabderrahmane dans son allocution.
Le Premier ministre a par ailleurs indiqué que «l’Algérie a adopté des stratégies et des plans nationaux de gestion durable des régions côtières, des ressources en eau et des déchets pour le recyclage et la valorisation des déchets ménagers à des fins de production d’énergie, outre l’adoption d’un plan national pour promouvoir des modes de production et de consommation durables».
En préparation de la réunion de Stockholm, «l’Algérie a organisé, avec le soutien du gouvernement suédois et du bureau du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) en Algérie, des consultations nationales auxquelles ont pris part des participants de divers horizons, afin de discuter des moyens et des méthodes à même de permettre à l’Algérie d’aller de l’avant dans la réalisation de la dimension environnementale du développement durable, conformément à ses priorités et spécificités nationales, a ajouté le Premier ministre.
«Les consultations ont été sanctionnées par une série de propositions et de recommandations qui ont été soumises aux Nations unies comme contribution de l’Algérie pour enrichir les délibérations de cette rencontre», a-t-il indiqué.
Les travaux de cette réunion de deux jours ont débuté jeudi sous le thème «Stockholm+50 : une planète saine pour la prospérité de toutes et tous – notre responsabilité, notre chance», pour célébrer le cinquantième anniversaire de la Conférence des Nations unies sur l’environnement humain, tenue à Stockholm en juin 1972, ainsi que le passage de cinq décennies d’action environnementale mondiale.
Par ailleurs, Aïmene Benabderrahmane, a affirmé que la pandémie de Coronavirus (Covid-19) a négativement impacté les capacités des pays à faire face aux différents problèmes environnementaux d’où l’importance d’œuvrer à l’établissement de partenariats internationaux constructifs, par principe de solidarité et en tenant compte de la conjoncture nationale de chaque pays et de ses capacités.
La déclaration du Premier ministre est intervenue au 2e dialogue de leadership sur le thème «la réalisation d’une reprise durable et inclusive pour tous, après la pandémie de Coronavirus» dans le cadre de la Réunion internationale de haut niveau sur l’environnement «Stockholm+50».
«La pandémie de Coronavirus a mis à mal les systèmes économiques, en ce sens qu’elle a exacerbé les crises déjà existantes y compris environnementales», a souligné M. Benabderrahmane.
«Au regard de ses retombées socio-économiques, la pandémie a négativement impacté les capacités des pays à faire face aux différents problèmes environnementaux, comme le changement climatique, la perte de la biodiversité et la désertification, tout comme elle a réduit leurs capacités à faire face aux autres défis de développement, comme la lutte contre la pauvreté, la faim, le chômage et la marginalisation sociale», a-t-il ajouté.
«La reprise inclusive après la pandémie ne peut se réaliser sans un effort global qui ne laisse aucun pour compte et exige des pays développés d’apporter l’appui technique et financier eu égard à leur responsabilité historique dans le déclenchement des crises environnementales auxquelles nous sommes tous confrontées, particulièrement les pays en développement», a soutenu le Premier ministre.
Il s’agit de fournir «l’appui financier à même de subvenir aux besoins des pays en développement, en veillant à assurer le transfert technologique et à développer les capacités», a-t-il dit.
Dans ce cadre, le premier ministre a souligné la nécessité pour les pays «ayant une longue expérience dans l’élaboration des politiques visant à la protection de l’environnement et à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD), de partager leurs expériences nationales réussies, notamment celles liées aux mécanismes de financement pour soutenir les politiques qui contribuent à la réalisation des dimensions environnementales du développement durable».
Le Premier ministre a également évoqué la nécessité pour les pays de partager leurs expériences relatives aux «critères d’efficacité énergétique et de sécurité environnementale, à l’instar des normes ISO 26000 et ISO 14001, et les projets et activités qui contribuent à la politique de valorisation énergétique des déchets, notamment les mécanismes financiers et fiscaux qui encouragent l’investissement dans ce domaine».
Il a en outre insisté sur la nécessité pour les pays de partager leurs expériences sur «la contribution du secteur bancaire à la réalisation des objectifs tracés en vertu des politiques visant à réaliser la dimension environnementale du développement durable» outre «les politiques de soutien et de formation des capacités humaines et institutionnelles dans les secteurs concernés par les politiques à dimension environnementale, notamment au niveau des secteurs de la construction, des énergies renouvelables, de la pêche et de l’agriculture et dans le secteur financier».
«L’Algérie a ainsi contribué sur le plan continental et international au soutien des pays de la région sahélo-saharienne dans la lutte contre la pandémie de Covid-19. Elle œuvre également à travers des projets bilatéraux et multilatéraux à renforcer les capacités techniques en partageant ses expériences réussies dans la lutte contre la désertification, la préservation de la diversité environnementale et la gestion durable des ressources en eau», a conclu le Premier ministre.
L. M.