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Relance de l’investissement et diversification de l’économie : Les gages du Président de la République

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C’est un discours à la fois positif et rassurant, sans ambages ni complaisance, que le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a tenu à adresser aux opérateurs économiques nationaux lors de son intervention, le jeudi 16 novembre 2023 ; à la clôture des journées de l’entreprenariat organisées à Alger  par le Conseil du renouveau économique algérien (CREA).

Par A. Boabdil

L’engagement soutenu de l’État en faveur de l’amélioration du climat d’investissement, la mise en place progressive d’un nouveau modèle de croissance basé sur la substitution de la production aux importations, l’encouragement des start-up et des micro-entreprises, la levée de toutes les contraintes bureaucratiques entravant l’entreprenariat, mais aussi la nécessité pour le secteur privé d’investir dans la création de banques afin de soulager les finances publiques ont constitués autant d’axes essentiels mis en avant par le chef de l’État pour rendre compte de la nouvelle dynamique économique que connaît le pays durant ces trois dernières années.

«Notre orientation est dirigée vers la consécration des fondements d’un nouveau modèle économique affranchi des pratiques et des mentalités qui ont conduit par le passé à la paralysie du potentiel et des capacités immenses dont dispose le pays pour réaliser son développement», a indiqué d’emblée Abdelmadjid Tebboune, tout en réaffirmant son soutien et sa confiance quant à l’adhésion des opérateurs privés à cette nouvelle démarche.

En ce sens, a- t- il souligné, «le défi que nous nous sommes fixés ces quatre dernière années est d’instaurer une rupture totale avec les anciennes pratiques».

L’Algérie, a-t-il rappelé à cet égard, «a vécu une période où nos fonds profitaient davantage à la croissance et au développement d’autres pays, à cause des phénomènes de fuites de capitaux, de la surfacturation et du principe de l’importation pour l’importation en elle-même et non pour la satisfaction des besoins nationaux».

Dans cette veine, il pointera l’étape très difficile que l’Algérie traversait à l’aune de son investiture à la magistrature suprême du pays, révélant que «fin décembre 2019, nous étions au bord du gouffre dans tous les domaines ; les réserves officielles de changes atteignant difficilement les 40 milliards de dollars, tandis que les importations avaient atteint plus de 60 milliards  de dollars» déplore- t- il. Et de poursuivre que l’État allait même devoir recourir à l’endettement extérieur pour couvrir ses besoins pour l’exercice 2020.

En somme une situation foncièrement délicate et un procès en règle du pillage systémique en vogue sur lequel le Président ne voulait pas revenir outre mesure mais a tenu à souligner la résilience de l’État à préserver sa  souveraineté « et ce qui n’avait pas encore été dilapidé quant à nos capacités financières en devises fortes», ajoutera- t- il.

«Le pays entré dans une nouvelle phase»

Relevant que de telles pratiques, au demeurant ruineuses, étaient aujourd’hui révolues, le chef de l’État assène que  le pays était désormais «entré dans une nouvelle phase et son développement se fera par ses enfants, par vous!», a- t- il clamé à l’adresse de son auditoire, faisant observer  que pareil challenge  doive passer par une forte volonté et un effort soutenu pour réaliser une relance économique réelle «dans une Algérie qui valorise la compétence, l’initiative et la créativité dans tous les domaines» a- t- il précisé.

Passant ensuite, et dans ce même contexte, à des  exemples probants de réussites constatés dans les segments de la micro-entreprise et des start-up, Abdelmadjid Tebboune s’est félicité de ce que les jeunes entrepreneurs réalisent actuellement restait à même de rassurer sur l’avenir du pays.

« Aujourd’hui,  il y a même une start-up algérienne qui conçoit des satellites et les commercialise dans d’autres pays», louangera- t- il, non sans rappeler qu’en 2019, l’Algérie était bon dernier en Afrique en termes d’émergence et de développement des start-up et qu’ «à la faveur des moyens et des conditions mises en place ces trois dernières années par l’État, le pays se hisse désormais à des niveaux de classement intermédiaires», a tenu à rappeler le Président de la République.

«L’université et le secteur des start-up sont aujourd’hui en bonne voie, qui  s’insèrent pleinement dans la dynamique de création de richesses ; «ce qui est un véritable indice de progrès économique», a- t- il encore affirmé. Il faut convenir que c’est par- là  une transformation profonde qui traduit, aux yeux de Tebboune  «l’étendue des défis relevés durant ces trois dernières années, dont notamment celui de faire fermement face à toutes les formes de dérives qui ont coûté au Trésor public des milliards de dollars par la passé», préviendra- t- il.

Sur ce chapitre, il convient à mettre l’accent sur des pratiques et  des comportements, aujourd’hui révolus», même si, concède- t- il, «certains, très rares, ont encore la nostalgie de ce passé douloureux que le pays à vécu et continuent à croire qu’ils peuvent exercer une pression sur l’État et sur son économie en connivence avec des instances étrangères pour dénigrer le pays».

Droit dans ses bottes, il tonnera que «ces choses sont définitivement finies et le train est bel bien parti et ne s’arrêtera pas», a- t- il tranché, ajoutant que  désormais, «il n’existe aucune puissance au monde qui peut exercer une quelconque pression sur l’État algérien, l’Algérie ayant de fait atteint un point de non retour dans la défense acharnée de sa souveraineté».

Engagement et discours de vérité

Aussi, et dans cet ordre d’idées, il a eu à exprimer la confiance qu’il vouait à  l’engagement des opérateurs à défendre les intérêts du pays et prendre activement part à la concrétisation des objectifs de développement socio-économiques escomptés à travers les politiques publiques, tout en les assurant de son engagement total à poursuivre les actions visant à favoriser l’amélioration du climat d’investissement et la compétitivité des entreprises, aussi bien publiques que privées.

A cet égard, il a confirmé notamment la suspension officielle des missions du comité interministériel en charge de la lutte contre les infractions au change et des surfacturations à l’importation, soulignant que cette instance «a effectivement outrepassé ses prérogatives, probablement par mauvaise interprétation de ses missions » expliquera- t- il.

«Je tiens à rassurer les opérateurs économiques que personne ne peut rien leur imposer de ce qui n’est pas raisonnable ; les opérations de récupération de fonds publics ne se feront pas avec la pression ou le chantage». L’État se doit de respecter les citoyens afin de pouvoir inspirer entièrement le respect », a fait remarquer le président de la République.

Pour autant, il n’a pas hésité à tenir un discours de vérité quant aux lacunes qui restent encore à combler au sein de la sphère économique nationale, notamment en termes de sources de financement de la croissance et de l’investissement qui demeure essentiellement assuré par les fonds de l’État et de ses banques.

« Aujourd’hui, l’économie nationale est privée à plus de 85%, mais son financement continue encore à dépendre jusqu’à 85% de fonds publics, d’où l’appel que j’ai lancé à plusieurs reprises pour la création de banques privées», tancera- t- il sur ce plan ; expliquant que la sphère économique pourrait alors s’autofinancer, ce alors que le soutien de l’État constituera toujours  un appoint.

En définitive, pour le Président une telle mutation sera de nature à permettre d’en finir avec les procédures de pénalisation d’actes de gestion économique, souvent liés à l’allocation et à l’accès aux ressources financières publiques.

In fine, autant de gages que le chef de l’État a donné aux opérateurs économiques et auxquels s’ajoutent des mesures déjà mises en place, telles la suppression de la Taxe sur l’activité professionnelle (TAP) et les nouvelles facilitations à l’investissement et à l’accès au foncier industriel ; l’enjeu étant de « faire de 2024, l’année du véritable décollage économique», a conclu le Président.

A. B.

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