L’Algérien Rachid Merrouche est responsable ingénierie chez l’assureur et réassureur suisse « Swiss Re» pour la région Moyen-Orient Afrique du nord (NEMA). Il nous parle, dans cet entretien, du partenariat qui lie sa compagnie à la CAAT et nous livre son point de vue sur le secteur algérien des assurances. Pour lui, afin de mieux se développer, les compagnies d’assurances nationales gagneraient beaucoup à s’imprégner de ce qui se fait dans ce domaine à l’international.
Propos recueillis par Hacène Nait Amara
Que peut-on dire de Swiss-Ré en guise de présentation ?
Swiss Re est une société d’assurance et de réassurance fondée à Zurich en 1863. En chiffre d’affaires, elle est la deuxième société mondiale de réassurance après Munich Ré. La compagnie possède plusieurs filiales et sièges sociaux. Ses fonds propres s’élèvent à 31,9 milliards de francs. L’entreprise est forte dans le commerce d’assurance de biens, avec un volume de primes de 19,0 milliards chiffres d’affaire, et dans l’assurance-vie, avec un volume de primes de 12,7 milliards chiffres d’affaire. Elle souscrit presque à tous les risques et couvre pratiquement toutes les régions du monde.
La compagnie est en partenariat avec la CAAT et le groupe Sonelgaz. En quoi consiste ce partenariat ?
Sonelgaz est le propriétaire de tout le parc d’électricité d’Algérie. Elle a besoin de notre appui technique, d’autant que ses centrales électriques sont nombreuses, diversifiées avec une couverture très large. Notre intervention consiste à faire bénéficier l’entreprise de notre expérience à l’international.
Quel est l’apport de la CAAT dans ce partenariat ?
La CAAT est l’assureur de Sonelgaz et nous sommes le réassureur de la CAAT. Le risque Sonelgaz ne peut donc être couvert qu’en international car localement aucune compagnie ne peut le supporter à elle seule, la somme à assurer étant de près de 13 milliards de dollars. C’est la raison pour laquelle il faut qu’il y ait un réassureur à l’international de renommée mondiale. La CAAT ne souhaite pas avoir un réassureur loin de l’Europe pour que le paiement des sinistres se fasse rapidement. Et la relation que nous avons avec cet assureur est très importante.
Quel a été le plus grand sinistre pour lequel Swiss-Ré est intervenu ?
Nous avons eu à intervenir dans plusieurs sinistres produits chez Sonelgaz. Le plus important sinistre a été d’une valeur de 40 millions de dollars de la Société Shariket Kahraba Skikda (SKS), filiale de Sonelgaz.
Quel regard portez-vous sur le marché des assurances en Algérie ?
Je crois que le marché algérien des assurances doit se développer encore plus et s’inspirer de ce qui se fait dans ce domaine à l’international. Et c’est la raison pour laquelle, parmi les objectifs que nous nous sommes fixés dans notre partenariat avec la CAAT, mais aussi avec d’autres compagnies d’assurances algériennes comme la CAAR, la SAA et Cash Assurances, c’est d’apporter notre savoir-faire, notre appui technique en matière d’assurance au normes internationales.
Un mot au sujet de votre intervention lors de ce séminaire..
La CAAT nous a demandé de faire une présentation concernant la problématique des risques techniques et pertes d’exploitation. J’ai donc présenté ce qu’est l’assurance bris de machine qui couvre tous les dommages accidentels causés aux machines assurées, notamment par faute d’exploitation, maladresse, négligence ou malveillance. Bref, c’est la couverture du parc de machines d’une entreprise contre tous types de dommages et pertes financières consécutives.
H. N. A.