Accueil L'ÉDITO Pomme de terre : le grenier de l’Europe, demain ?

Pomme de terre : le grenier de l’Europe, demain ?

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Par Hacène Naït Amara

Dans sa quête de la diversification de son économie, à l’aune de la chute des prix de pétrole, où à tout le moins de leur volatilité, l’Algérie tente de reprendre la main sur un véritable filon, jusque là confiné à la consommation nationale.

Et encore, il y a peu, le pays recourait à l’importation de la pomme de terre, puisque c’est de ce tubercule qu’il s’agit. Aujourd’hui, les chiffres se ramassent et font un bond exponentiel.

A titre d’illustration, le ministère de l’Agriculture, rendant son bilan de 2017 fait part de près de 47 millions de quintaux, répondant à la demande nationale à 100%. Indéniablement, c’est là un ratio méritoire d’autant que les statistiques font de l’algérien l’un des plus gros consommateurs de pomme de terre à l’échelle mondiale, avec une consommation de 111kg/an, soit trois fois la moyenne mondiale qui reste autour des 31 kg.

Ce bond autant quantitatif que qualitatif, l’Algérie le doit à des efforts soutenus de ses autorités dans la mise en valeur des grands espaces, notamment sahariens, tels El Oued et Biskra, des zones du Tell comme Aïn Defla et Mostaganem et l’accompagnement judicieux de cette culture sobre mais très généreuse.

Le ministère de l’Agriculture, rendant son bilan de 2017 fait part de près de 47
millions de quintaux, répondant à la demande nationale à 100%.

Changeant de braquets, le ministère de l’Agriculture s’est mis à lorgner l’exportation. Mais sur ce plan, il y a loin de la coupe aux lèvres. Cette appréhension est résumée par le constat objectif, et sonnant comme une mise en garde, du président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), Ali Bey Nasri, lorsqu’il affirme qu’«il ne suffit pas de produire.

Il faut également savoir produire et respecter des normes» Dans un marché international très pointilleux sur les standards de mise, faudrait-il veiller encore à ce que quelque défaillance que ce soit à ce niveau n’entachât la bonne réputation des produits algériens. Le triste épisode du refoulement de cargaisons de patate, au courant de l’année, a conforté de telles craintes.

Si à ce chapitre, d’aucuns ont avancé une forte teneur de pesticide, ce que le ministère de tutelle a retoqué, il reste que les faits soient têtus, qui appellent à un know how à jour des agriculteurs pour se hisser au diapason de l’exportation et faire réellement de l’Algérie un grenier de l’Europe du, somme toute, précieux féculent. Un challenge accessible !

H. N. A.

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