La sécurité énergétique est au cœur des préoccupations des pouvoirs publics. Accélérer le processus de développement et de l’innovation dans le renouvelable est une nécessité impérieuse que le Centre de recherches des énergies renouvelables (CDER) compte bien mettre en œuvre en collaboration avec les autorités concernées. Le DG du CDER, Noureddine Yassa explique le rôle et la mission du centre qu’il dirige.
Propos recueillis par Lynda Mellak
Quelles sont les thématique débattues lors du premier Congrès international sur les énergies renouvelables, la sécurité énergétique et alimentaire, tenu début avril écoulé à Alger ?
Nous retenons trois axes stratégiques qui entrent dans le cadre du développement durable et qui ont été traités à l’occasion du 1er congrès international sur les énergies renouvelables, la sécurité énergétique et la sécurité alimentaire en Algérie. Il s’agit de la sécurité énergique, alimentaire et hydrique. Il s’agit de discuter des interdépendances existant entre ces trois axes majeurs et leur impact sur la croissance économique et le développement du pays. En fait, son développement nécessite une maitrise technologique en termes de plateforme technopole. Il est question d’étudier les acquis technologiques préalables pour réussir cette transition énergétique. La conférence est d’ordre scientifique et technique, c’est pourquoi il a été programmé des ateliers pour discuter de la stratégie adéquate à suivre dans ce sens. Il s’agit d’une feuille de route pour réussir le programme des énergies renouvelables.
La phase pilote des programmes des énergies renouvelables, de ce qui a été réalisé en termes de projets, consiste à tester les technologies et leur adaptation au contexte national par rapport aux technologies qui donnent le meilleur rendement et qui permettrait à l’Algérie d’avancer dans ce domaine.
Quel est le rôle assigné au CDER dans le programme de développement énergétique ?
Le CDER participe à ce développement à travers la préparation technologique de la transition énergétique que l’Algérie entend amorcer. C’est ce que nous assurons en collaboration avec les responsables d’institutions concernés et l’ensemble d’autres acteurs, à travers les études que nous avons réalisées en termes du potentiel, de maîtrise technologique et d’industrialisation.
Il y a lieu d’appuyer de notre part le développement de la recherche et la de technologie au niveau local. L’Algérie a les compétences pour le faire. Nous avons des universités, des centres et des laboratoires de recherche. Il faut capitaliser toute cette expertise pour sortir avec une feuille de route qui soit réalisable dans le contexte national.
Le CDER collabore depuis des années sur le plan technologique afin de proposer des solutions qui sont déployées dans le sud du pays, des solutions hors réseau et les différentes applications dans le domaine du pompe à solaire, séchoir solaire, dans l’habitat et l’éclairage publics. Nous intervenons par ailleurs sur le volet expertise. Nous avons évalué la performance des différentes centrales au profit du ministère de l’Energie. Nous sommes un appui technologique pour différents secteurs pour se passer de l’expertise étrangère.
Comment voyez-vous l’avenir des énergies renouvelables en Algérie ?
L’Algérie dispose de ressources énergétiques fossiles appréciables, mais également d’un potentiel considérable en énergies renouvelables, notamment à travers le solaire. Nous détenons le gisement le plus important en Afrique. La Algérie, eu égard aux atouts qu’elle recèle en matière de gisements solaire, éolien, géothermique, bioénergétique et autres, la transition vers un modèle énergétique propre, durable et résilient est possible et à portée. Les compétences humaines sont aussi disponibles (des experts et universitaires). Il existe également un terrain industriel en pleine expansion. Il n’y a pas seulement l’aspect renouvelable, mais aussi l’accès à cette énergie et le développement économique et humain. Au niveau de notre centre, nous sommes confiants pour réussir cette transition et diversifier notre bouquet énergétique en allant vers l’énergie renouvelable.
L. M.