De par son expérience de plus de 40 ans dans le domaine du montage industriel, l’entreprise Etterkib ne craint aujourd’hui aucune concurrence et se dit en mesure d’assurer la réalisation de toute sorte de projets en rapport avec son activité principale, mais aussi ceux qu’elle peut réaliser dans le cadre d’un consortium ou de groupement d’entreprises. Pour son PDG, Noureddine Ghoul, le capital expérience dont jouit l’entreprise lui permet, aujourd’hui, de passer à la vitesse supérieure et de devenir une véritable entreprise EPC offrant à ses clients des solutions globales à leurs projets. Eclairage.
Entretien réalisé par Hacène Nait Amara
Comment peut-on présenter aux lecteurs l’entreprise Etterkib ?
Etterkib est une entreprise qui a plus de 40 ans d’existence. Elle a commencé ses activités en 1978 et elle est passée par plusieurs transformations, jusqu’en 2005 où elle est devenue une filiale du groupe Sonelgaz. Sa spécialité concerne principalement le montage et la maintenance industrielle, soit tout ce qui est montage charpente métallique, travaux mécanique, électricité et instrumentation et autre. Dans les centrales électriques, par exemple, nous prenons en charge les travaux de la charpente, jusqu’à la partie mécanique, électricité, l’instrumentation, montage des turbines, le soudage pipe…etc. Etterkib s’occupe également du montage des postes électriques de 400 kV, 220 kV et 60kV. Elle peut donc offrir une solution globale grâce à son expérience dans l’énergie, les hydrocarbures, la sidérurgie ou encore l’agroalimentaire. Depuis qu’elle fait partie du groupe Sonelgaz, elle a participé à la réalisation de toutes les centrales électriques, celles du Sud en groupe diesel et turbine à gaz, celles du Nord comme à Skikda, Aïn Arnet, Boutlilis, Relizane, Naâma, Terga et autres. Nous sommes actuellement en train d’installer une centrale électrique de 4 turbines à gaz au niveau d’IN GUEZAN au profit de SKTM, filiale de Sonelgaz, et nous réalisons également plusieurs autres projets de centrales électriques comme celles de Bellara, Kaïs, Oumeche Biskra et. C’est une entreprise qui emploie 3 500 travailleurs pour un chiffre d’affaires de 6 à 7 milliards de DA par an. Je dois noter, par ailleurs, que l’entreprise a commencé, depuis 2020, à conclure des contrats avec plusieurs entreprises dont Sonatrach, Naftal et Ferrovial, suivant une logique économique gagnant-gagnant, et ce, pour encourager l’outil de production national. Aussi, depuis 2017, elle a entamé une nouvelle étape, celle de réaliser des centrales en Procurement, c’est-à-dire, nous achetons les équipements nécessaires et nous les installons pour notre client. Nous avons 4 projets de ce genre, à Adrar, In Salah, Illizi et Tamanrasset.
Et quels sont vos principaux clients ?
Nous avons décroché des contrats avec plusieurs entreprises. Le dernier en date a été conclu avec Naftal. Nous avons aussi des projets avec Sonatrach, Ferrovial , ainsi qu’avec d’autres entreprises de divers secteurs. Cette année, le chiffre d’affaires hors Sonelgaz a dépassé les 30% du chiffre global, alors qu’il était auparavant à peine de 2 ou 3%. Notre avantage, c’est que nous traitons avec tout le monde et nous ne refusons aucun projet, qu’il soit petit ou grand.
Le groupe Sonelgaz s’est engagé dans un processus de modernisation, en mettant en œuvre une nouvelle stratégie (stratégie 2035). Comment Etterkib participe-t-elle à la mise en œuvre de cette stratégie ?
Etterkib, qui est une filiale de Sonelgaz, s’inscrit toujours dans la stratégie de Sonelgaz 2035. Il faut rappeler, à ce propos, qu’une Holding EPC a été créée et dans laquelle nous faisons partie, afin de développer l’ensemble de la chaîne de valeur : Etude, Procurement et Construction.
C’est un challenge que nous devons relever, d’autant que nous avons l’expérience dans le domaine du Procurement et la Construction. Rappelons aussi la création de Sonelgaz International à l’effet d’encourager les réalisations à l’international. Etterkib est justement en bonne position dans ce domaine, puisque son savoir-faire lui permet de s’inscrire dans cette démarche et d’avoir des parts de marché à l’étranger.
Justement, quelle vision l’entreprise a-t-elle adoptée en matière de partenariat étranger ?
Lorsqu’on a examiné les opportunités qui s’offrent à notre entreprise, nous avons eu la conviction que Etterkib doit se développer et créer des groupements avec des entreprises, privées ou publiques, voire étrangères, pour se présenter en bloc à des projets localement ou à l’étranger. Actuellement, nous avons trois ou quatre groupements avec des entreprises privées avec lesquelles nous préférons réaliser un projet ensemble. Ces groupements nous ont permis d’ailleurs de développer notre vision concernant la conquête du marché international. Sur ce chapitre, il y a aussi des perspectives dans le domaine des Energies renouvelables (EnR), d’autant plus que notre entreprise a eu à installer une centrale photovoltaïque à Ghardaïa et une ferme éolienne à Adrar. C’est pourquoi nous avons créé un groupement avec trois entreprises pour participer à des appels d’offres de projets EnR.
Qu’en est-il de la ressource humaine et des compétences dont dispose l’entreprise ?
Il faut savoir que la majorité des employés de l’entreprise sont des contractuels mais qui bénéficient des formations nécessaires et d’une convention collective qui leur donne une visibilité très claire sur l’évolution de leur carrière professionnelle. Notre but c’est d’avoir une ressource humaine stable et bien formée. C’est pourquoi nous avons créé, à Blida, un centre d’apprentissage où l’on dispense plusieurs formations en rapport avec notre métier. Il y a bien sûr des perfectionnements pointus pour lesquels nous faisons appel à des prestataires et des écoles spécialisés.
Peut-on savoir dans quelle mesure la pandémie du Coronavirus a-t-elle impacté les activités de l’entreprise ?
En fait, en 2020, nous avions trois projets à Ballara, Kais et Oumeche Biskra, en plus celui d’Adrar qu’on devait terminer au plus vite. Avec l’apparition de la pandémie, tous nos agents ont quitté les chantiers et pu rejoindre leurs postes, nous nous sommes retrouvés avec à peine 12% des effectifs mobilisés. Cela a duré trois mois, mais nous avons quand-même repris l’activité, à partir de juin 2020. L’impact de la crise sanitaire a été fort, mais nous avons tout de même réussi à rattraper le retard sans trop de dégâts sur notre chiffre d’affaires, grâce à la mobilisation de nos agents qui ont travaillé d’arrache-pied pour honorer nos engagements et qui ont même terminé des projets en un temps record, comme c’est le cas du projet de la chaudière de Kaïs réalisé en 32 jours au lieu de 3 mois, ou celui d’Adrar dont les travaux de montage et raccordement de turbine à gaz ont été achevé en mois juin 2020.
Enfin, peut-on connaitre les perspectives et les objectifs que l’entreprise voudrait atteindre à l’avenir ?
Etterkib est passée du montage industriel au Procurment et l’installation des centrales électriques. Comme l’entreprise maitrise maintenant plusieurs domaines techniques, nous envisageons de développer l’EPC et de constituer des groupements pour avoir davantage d’opportunités d’affaires et décrocher des contrats de réalisation de projets à l’international.
H. N. A.