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Nawel Benkritly, DG de la Satim : « Tous les processus sont mis en place pour répondre aux besoins des banques »

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La Société d’Automatisation des Transactions Interbancaires et de Monétique (SATIM) œuvre au développement et à l’utilisation des moyens de paiement électronique, mais aussi à la gestion de la plateforme technique et organisationnelle assurant une interopérabilité totale sur la Place. Sa directrice générale, Mme Newel Benkritly, parle dans cet entretien qu’elle a bien voulu accordé au magazine Indjzat de la « mission de service public » assignée à l’Etablissement et explique la nature de la relation qu’il entreprend avec tous les acteurs du réseau monétique en Algérie. Eclairage.

entretien réalisé par par Hacène Nait Amara

Quelle relation la SATIM entreprend-elle avec les banques ?
SATIM est une émanation des banques. Elle a été créée initialement par les banques existantes en 1995. Sa mission consiste à proposer des services de digitalisation des moyens de paiement. Dès sa création, la SATIM a commencé par la personnalisation des chèques au format normalisé fixé par la Banque d’Algérie. C’était le premier pas vers le traitement automatique des chèques. Parallèlement, l’intérêt est apparu de créer un réseau monétique interbancaire. Les membres de ce réseau étaient, à l’époque, les banques classiques publiques et Algérie Poste. Ce réseau totalement interbancaire, réunissait les DAB de l’ensemble des banques et d’Algérie poste qui étaient interconnectés à la SATIM pour permettre la communication entre un client d’une banque porteur d’une carte interbancaire sur un DAB de n’importe quelle banque et d’Algérie poste. L’objectif était aussi de permettre à cette clientèle bancaire et postale d’effectuer des transactions partout en Algérie et aux banques de recevoir les transactions de façon sécurisée à travers la plateforme de la SATIM. Par la suite, le système a évolué et on a introduit en 2006 les TPE. Notre Etablissement assure donc le rôle de l’interbancarité et celui de proposer aux banques de mutualiser leurs investissements. A travers une seule plateforme, nous leur permettons de connecter des équipements qui permettent d’effectuer des transactions interbancaires, mais aussi d’atteindre un volume suffisant et une masse critique avant d’investir sur une plateforme et rejoindre ensuite l’interbancarité, ou bien d’héberger auprès de la SATIM les diverses prestations de service monétique. La SATIM est donc un Switch, qui assure d’une part le routage de flux transactionnels entre les différents acteurs afin de leur permettre de les présenter en compensation, et d’autre part, est un hébergeur des bases de données monétiques des banques. Les banques s’appuient techniquement sur la SATIM pour développer commercialement leurs produits.
Nous développons ainsi sur notre plateforme des services, soit de paiements par cartes, des consultations de solde par carte, des paiements à travers Internet et autres. Cette plateforme assure la sécurisation 3D Secure, un minimum exigé aujourd’hui par les organismes internationaux. Toutes les transactions par cartes CIB sur site web, par exemple, aboutissent à notre plateforme où l’on vérifie les identités, on authentifie les acteurs et on valide la transaction pour minimiser au maximum la fraude. Parallèlement à cela, la SATIM développe avec les banques de nouveaux services tels que le paiement des factures sur DAB, le rechargement des crédits téléphoniques (Mobile Top up) et autres. Tout cela se fait grâce un travail de normalisation et de régulation assuré par le GIE monétique et de ses membres. C’est pourquoi, nous travaillons, avec ce dernier, en étroite collaboration pour développer ces produits, les valider et mettre en place les spécifications fonctionnelles et techniques nécessaires. Au final, nous avons une fonction essentielle d’interbancarité et une autre assurant l’accompagnement des banques dans la gestion des produits monétiques.

Les pouvoirs publics ont pour objectif de massifier les moyens de paiement électronique. La SATIM est-elle en mesure de réponde à la demande des clients en terme de personnalisations des cartes CIB ?
Notre établissement ne fabrique pas les cartes monétiques, il les personnalise. La banque acquière des cartes vierges selon son besoin puis les confient à la SATIM pour leur personnalisation. Tout au long de l’année, la banque propose ce produit à sa clientèle et nous envoie les commandes pour personnaliser la carte CIB. En 2020, Le règlement N°2020-01 DU 15 MARS 2020 de La Banque d’Algérie fixe la gratuité de la carte bancaire dans les condition de banque. , Ce sera surement plus facile de convaincre le client de posséder une carte. Nous nous attendons donc à une massification des demandes. Nous avons actuellement une demande de personnalisation, toute banque confondue, de 800 000 à 1 million de cartes par an. Cela représente à peine 40 à 50 % des capacités de notre centre de personnalisation, avec une seule équipe. Nous pouvons même, le cas échéant, tripler cette capacité en installant 03 équipes (3x08h).
Nous remplissons ce rôle avec des délais de livraison très courts, soit en 48 heures pour une commande de moins de 500 cartes/banque sachant que nous personnalisons les cartes pour les 18 banques de la place. Ce délai est un peu plus long lorsqu’il s’agit de renouvellement vu le nombre de cartes traitées en moyenne chaque mois. Quant aux TPE, notre rôle est de les configurer et les intégrer à notre plateforme avant que les banques ne les déploient auprès des commerçants.

Qu’est-ce qui fait, aujourd’hui, qu’un client doit attendre plusieurs jours pour recevoir sa carte CIB ?
L’organisation des banques diffère en matière d’octroi des cartes. Mais généralement le processus commence par la signature d’un contrat au niveau d’une agence bancaire qui saisit la demande du client et l’envoie à sa direction commerciale ou monétique. La banque constitue, ensuite, son fichier de commande et le transmet à la SATIM. Nous avons mis à la disposition des banques un système d’information digitalisé pour charger leur commande de cartes pour qu’elle soit récupérée à notre niveau et lancer la production. Une fois la personnalisation faite, les banques, via leur transporteurs ou leur propres équipes, selon le cas, viennent récupérer leurs cartes puis le lendemain les codes PIN et les distribuent aux agences concernées. Celles-ci peuvent contacter leurs clients pour récupérer leur carte ou attendre qu’ils se présentent.
Le processus complet, de la commande de cartes jusqu’à sa délivrance au porteur ne devrait pas excéder les 15 jours dans un cycle normal.
Durant la pandémie, afin d’éviter aux clients de se présenter à l’agence pour récupérer la nouvelle carte, le renouvellement a été décalé de quelques mois pour certaines banques tout en prolongeant la durée de validité de la carte pour ne pas pénaliser les clients.

Pourquoi la carte n’est pas remise au client systématiquement, sans contrat, puisqu’elle est gratuite ?
La carte, comme tout moyen de paiement, engage le client. Il faut savoir que la règlementation en vigueur n’autorise pas un compte débiteur d’un particulier. Le contrat permet donc de spécifier les conditions et les couts d’utilisation de la carte . En fait, la banque peut enclencher la création de la carte et régulariser le contrat ultérieurement, lorsque le client se présente pour la récupérer.

Peut-on dire qu’aujourd’hui que la SATIM dispose de tous les moyens pour répondre au besoin de massification des moyens de paiements électroniques ?
Tout à fait. Depuis 2016, la SATIM s’est organisée et s’est équipée d’un siège qui répond justement non seulement à des objectifs de performance et de sécurité, mais aussi de rapidité pour être flexible dans un environnement sécurisé. Tous les processus sont mis en place pour répondre aux besoins des banques, tant en termes de flux, qu’en termes de nouveaux services.
Un programme de recrutement et de formation du capital humain est mis en œuvre chaque année. Nous veillons à mettre en place un site secours à distance et un plan de continuité d’activité.
Nous engageons aussi un programme d’audit et de certification PCI-DSS (normes internationales en matière de sécurité des données cartes) avec renforcement des équipes et des postes clés mais aussi des équipements. Par exemple, cette année, nous investissons dans une nouvelle machine de personnalisation de cartes bancaire aussi puissante que celle dont nous disposons actuellement.
H. N. A.

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