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Nassima Taguemmount et Aissa Toufik, respectivement chargée d’étude et responsable du pôle Homologation et Certification au GIE monétique : «Les start-up sont invités à s’introduire et s’initier aux activités monétiques»

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Chargé principalement de s’assurer de la conformité des instruments monétiques aux référentiels GIE Monétique et aux normes établies en la matière, le pôle Homologation et Certification du GIE monétique constitue la pierre angulaire du système de vérification et de contrôle des activités monétiques et de leurs instruments mis sur la Place. Aissa Toufik, responsable de ce pôle et Nassima Taguemmount, chargée d’étude au niveau du même département, affirment, dans cet entretien, que l’ensemble du référentiel et procédurale nécessaires à l’homologation et à la certification des segments opérationnels de la monétique, ainsi que les instruments et des prestations de services monétiques est désormais « ficelé » et disponible partiellement une autre partie est réservée aux exclusivement aux membres du Groupement pour consultation. Le pôle s’attèle néanmoins à améliorer l’aspect procédural de certaines homologations, comme c’est le cas pour l’adhésion des commerçants à la plateforme interbancaire de paiement sur internet qui deviendra, prochainement, rapide et plus facile. Explications…

Entretien réalisé par Hacène Nait Amara

En quoi consiste le travail du pôle Homologation et certification au sein de GIE monétique ?
Dès sa création en 2014, la vocation de GIE monétique était la régulation et la promotion des initiatives et des produits monétiques sur la Place. Le pôle homologation et certification travaille pour ces deux grandes missions de l’organisme. Ce travail de régulation passe par la mise en conformité de l’écosystème, son audit et sa certification.

Concrètement, comment ce travail se traduit-il sur le terrain ?
Dans le détail, il s’agit d’établir des référentiels, soit un fonds documentaire constitué de toutes les procédures, modalités de certifications et agréments, et de les publier pas forcément sur notre site web, exceptés ceux qui sont de nature confidentielle. Citons par exemple, les agréments nécessaires pour les prestataires de services à l’installation et la maintenance des dispositifs de paiement, tels que les TPE et les ATM. La dernière procédure à être publiée concerne l’agrément des prestataires de services start-up et petite entreprise, et ce, dans le but de leur donner l’opportunité de s’initier à la monétique. Nous avons donc lancé un appel à manifestation et nous avons reçu des demandes d’agrément et nous les avons accompagnés pour une qualification au niveau de la SATIM et nous sommes en négociation avec les fabricants d’ATM ou ses représentants locaux lancer une formation qualifiante au profit de ces start-up. Jusqu’à présent, nous traitons 10 demandes d’homologation émanant de start-up, dont six ont déjà terminé leur formation de qualification pour l’installation et la maintenance de TPE au niveau de la SATIM.

Comment procédez-vous pour l’attribution d’un agrément ?
Nous procédons d’abord par un audit préliminaire sur site pour évaluez et vérifier les capacités et les moyens matériels et humains que possède la start-up. Ces agréments sont classés sur quatre classes et sont destinés aux start-up qui ont déjà une certaine expérience dans le domaine de l’informatique, des réseaux et l’électronique. Par la suite, les banques peuvent conclure avec elles des contrats de prestation de service de maintenance de leurs parcs de ou ATM. Nous avons voulu que ces contrats se fassent de manière sectorielle pour permettre aux start-up de travailler dans leur région et de toucher, ainsi, les régions du sud du pays et les zones éloignées.

Avez-vous constaté un engouement de la part des jeunes ?
Bien entendu. Nous avons déjà reçu une quinzaine de demandes qui sont en cours de traitement. Il s’agit en majorité de jeunes et entrepreneurs en informatique, des techniciens supérieurs et des automaticiens qui ont déjà exercé dans ce type d’activités liées aux informatiques et de télécom. Il faut dire à ce propos que l’installation et la maintenance des équipements de paiement électronique ne nécessite pas une grande technicité car il s’agit notamment d’assurer une maintenance préventive, d’accompagner le commerçant, de l’assister à travers des appels téléphoniques ou de remédier à des petits problèmes de logiciel. Il ne s’agit jamais d’ouvrir un TPE car cela nécessite plus de compétences disposant de moyens techniques colossaux. Quant aux ATM, les GAB sont sous la garantie du constructeur qui exige une autorisation préalable pour leur ouverture. C’est la raison pour laquelle nous avons demandé aux fournisseurs d’assurer une formation qualifiante aux jeunes prestataires.

N’est-il pas possible d’aller carrément vers la fabrication de ces équipements ?
Il y a des projets de montage dans le cadre du SKD-CKD mais ils se sont heurtés à certains problèmes, au même titre que les autres activités industrielles de ce genre. Il y a néanmoins un partenaire public qui fait le montage en collaboration avec une entreprise chinoise, en plus d’un partenaire privé qui voudrait réaliser localement le montage d’un modèle de TPE.

L’externalisation de ces prestations contribuera-t-elle à généraliser l’utilisation des moyens modernes de paiement ?
C’est l’objectif recherché. Actuellement, ce sont les banques qui donnent du travail à ces prestataires. Mais à l’avenir, c’est aux prestataires d’aller démarcher les commerçants pour les intégrer dans le paiement électronique.

Quelle relation le pôle Homologation entretient-il avec la SATIM ?
La SATIM est notre laboratoire de test et notre centre d’évaluation. Nous devons passer par cet organisme pour toute vérification ou test des instruments techniques. Elle assure ainsi, grâce aux plateformes techniques qu’elle possède, les tests du niveau 3 et vérifie la fonctionnalité des équipements proposés par le demandeur. L’agrément que nous délivrons se base donc sur les PV établis par la SATIM.

Qu’en est-il pour le paiement en ligne ?
Au départ, c’étaient les banques qui se chargeaient de l’introduction des commerçants dans la plateforme de paiement en ligne. Notre travail consiste à vérifier la conformité de cette relation commerciale par rapport à la loi. Un accord de principe est alors accordé pour entamer les tests sur la plateforme interbancaire au niveau de la SATIM. Une fois les tests validés par la SATIM, nous délivrons à la banque une autorisation pour rendre sa relation commerciale effective. Néanmoins, nous avons constaté une certaine lourdeur dans ce processus. C’est pourquoi nous avons décidé de lancer un portail web non nécessaire pour permettre aux commerçants désirant de se lancer dans le paiement en ligne de déposer leur demande et d’effectuer les tests en ligne directement au niveau de la SATIM. Une fois les PV de tests reçus en ligne, l’autorisation est accordée et c’est à la banque qui introduits une demande pour la mise en production du site de sa relation commerciale. C’est une façon d’industrialiser l’adhésion des commerçants au paiement électronique. Aussi, le portail permit l’introduction d’un autre acteur dans ce segment qui sont les développeurs de solutions de paiement qui peuvent maintenant homologuer leurs solution et les faire référenciées à travers le nouveau portail CIB Web. Nous pensons que l’année 2021 sera l’année du paiement en ligne, d’autant que la loi autorise désormais ce genre de transaction pour les biens et les services, même à l’étranger.
H. N. A.

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