Présent au Salon ICT Maghreb, l’initiateur du projet de «smart city Algiers» croit dur comme fer aux vertus de la technologie et à la possibilité de transformer les villes algériennes en villes intelligentes. Il souligne l’urgence de digitaliser tous les services.
Durant des années, votre entreprise était leader du marché. Parlez-nous de votre projet de «smart city Algiers»
Effectivement, je suis l’initiateur du projet de ville intelligente ou ce qu’on appelle «smart City Algiers». C’était en 2014 dans le cadre du développement de la capitale jusqu’en 2029. En tant que spécialiste de l’affichage publicitaire, nous installons des supports mobiliers que nous digitalisons. Nous permettons aux collectivités locales de digitaliser certains produits ou certains services. Nous avons mis en place des applications qui permettent de géolocaliser ou de voir directement sur un abribus ou une borne installée en milieu urbain, un service public. Nous pouvons aller jusqu’à imprimer ou documenter une information fournie par les collectivités locales.
Pensez-vous que les conditions sont réunies pour la concrétisation de votre projet de digitalisation des cités algériennes ?
Dire que l’Algérie est prête à mettre en place des systèmes de villes intelligentes, ce n’est pas le cas aujourd’hui. Une ville intelligente est une ville construite sur la base de plans d’urbanisme étudiés ou adaptés à la technologie. Il faut d’abord travailler le plan local d’urbanisme.
Les opérateurs de téléphonie mobile offrent-ils des services de qualité qui permettent de réaliser un tel projet ?
Il est vrai que cela demande des moyens humains et financiers. Les compétences humaines existent, les opérateurs de téléphonie mobiles ont mis en place des services adaptés mais ce n’est pas tout. Ce projet de digitalisation des cités algériennes est tout d’abord tributaire de la participation de tous les acteurs de l’écosystème.
Dans le cadre des jeux méditerranéens 2021, Huawei en partenariat avec Mobilis, a initié un projet de faire d’Oran une ville intelligente. Y êtes-vous associé ?
Un opérateur téléphonique ou un équipementier ne peut pas transformer une ville classique en une ville intelligente. Cela demande des études techniques et des moyens techniques. Ces opérateurs viennent en tant que supports.
Au lieu d’aller directement vers le concept de ville intelligente, n’est-il pas plus judicieux de commencer par quartier intelligent ?
C’est justement l’objectif aujourd’hui. On peut commencer par les entrées d’Alger où on peut utiliser les TIC dans la gestion du trafic routier. Généraliser le paiement électronique, digitaliser les services. Sonelgaz, Algérie Télécom et autres grands facturiers ont un rôle primordial dans ce processus. Mettre en place une politique de transport en commun. Tout un ensemble de mesures qui permettront un développement réel de la cité.
AD Display a pu se maintenir plus ou moins bien durant les dix mois de votre emprisonnement. Comment l’entreprise a-t-elle vécu cette période ?
Tout simplement notre entreprise est bien structurée et bâtie sur des bases solides. C’est une entreprise certifiée ISO 9000 et 14 000. C’étaient des moments très difficiles mais aujourd’hui, Dieu merci, l’entreprise se porte bien.
Le mobilier urbain fabriqué par votre entreprise est-il à 100% locale ?
En 2004, 2005, nous importions certains produits. Par la suite, il y a eu le cahier des charges qui nous obligeait à aller vers l’intégration à 60%. Nous sommes donc passés au montage en 2008 et cela a duré jusqu’à 2012. Depuis, nous produisons nous-mêmes nos produits à plus de 90%.
Sonia Messaoud