L’entreprise Nationale des Industries de l’Electroménager (ENIEM) veut reconquérir sa part de marché, perdue, ces dernières années, suite à l’arrivée sur marché national de l’électroménager des firmes internationales et la montée en puissance des producteurs locaux. Dans le cadre de son nouveau Plan d’action, le fleuron de l’industrie nationale de l’électroménager compte développer son réseau de distribution, adopter une nouvelle stratégie de communication pour contribuer à l’atteinte de ses objectifs commerciaux. Booster le service après-vente, développer la formation et faire valoir son produit sur le marché national afin de reprendre sa place de leader du marché de l’industrie électroménagère nationale. Connu pour sa fiabilité, le produit de l’ENIEM n’a rien à envier à celui de ses concurrents. Autant d’atouts que compte exploiter l’équipe managériale de l’ENIEM pour conquérir le marché de l’export tant. C’est du moins ce qu’a indiqué, dans cet entretien accordé à Indjazat, Mourad Debiane, directeur marketing et communication de ENIEM, en marge de la Foire de la Production Nationale 2019.
Entretien réalisé par Lynda Mellak
ENIEM fut, dans un passé récent, un leader du marché national de l’électroménager. Comptez-vous reconquérir cette place cédée à vos concurrents ?
Spécialisée dans la fabrication des produits électroménagers, ENIEM possède des capacités de production et une longue expérience dans le domaine de la fabrication et du développement dans les différentes branches de l’électroménager. ENIEM, qui est dotée d’un potentiel énorme en capacité de production, malheureusement et suite aux difficultés financières qu’elle a traversées, l’entreprise ne fonctionne pas à pleine régime. Avec la nouvelle équipe managériale, l’entreprise a mis en place un Plan d’Action afin de booster ses ventes et redorer son image de marque sur le marché. Le programme est composé de plusieurs axes à savoir le développement de son réseau de distribution à l’échelle national, le renforcement de son service-après-vente (SAV) et la mise en place d’une stratégie et de marketing et de communication des plus agressives pour permettre une meilleure visibilité aux produits de l’ENIEM. Dans le cadre de cette stratégie de reploiement de notre marque, un intérêt particulier est accordé au volet recherche et développement lequel permettra l’amélioration de notre produit, mais également la diversification de la gamme de produits électroménagers.
S’ouvrir davantage sur le marché et faire face à la concurrence du marché local de plus en rude. Nous comptons ainsi travailler sur le développement de notre réseau de distribution et s’ouvrir davantage au privé. D’ailleurs, l’entreprise a ouvert en décembre 2019 trois nouveaux points de vente dans les wilayas d’El Oued, Djelfa et à Annaba. L’ouverture d’autres points de ventes auront lieu au courant de cette année dans la commune de Barraki (Alger), à Tizi-Ouzou, à Sétif et dans plusieurs autres villes de l’Algérie. Ces espaces de vente seront tous dotés des services après-vente. Le plan d’action de développement de l’ENIEM prévoit également un volet formation au profit de ses techniciens ainsi que le personnel de ses collaborateurs pour assurer un service-après-vente de qualité. Ces derniers seront formés sur le produit de l’entreprise et sur les techniques de ventes. A travers ce programme, ENIEM compte reprendre sa place de leader du marché de l’électroménager en Algérie et pourquoi pas gagner des marchés à l’international. Aujourd’hui, nous souhaitons augmenter notre production et procéder à un plan de recrutement du personnel à l’avenir. Les travailleurs et cadres gestionnaires qui, chacun à son niveau, doivent prendre une meilleure conscience à préserver si ce n’est à mieux rentabiliser leur outil de production. Nous sollicitons à cet effet l’aide et le soutien de l’Etat pour sauver l’outil de production de l’entreprise et financer son développement.
Qu’en est-t-il de l’exportation du produit de l’ENIEM ?
Je pense qu’il faut rester optimiste et réaliste. L’export est un nouveau métier pour l’entreprise nationale. Notre vocation principale est de satisfaire la demande locale. L’offre augmentera grâce aux nouvelles capacités de production. Nous exportons quand il y a un surplus et quand les conditions seront propices. Il faut dire que les charges dans ce secteur sont lourdes. Le coût de la logistique revient cher à l’entreprise. L’état du réseau routier dégradé endommage souvent notre produit. Je crois avant de procéder à l’exportation, il faudrait tout d’abord réunir les conditions nécessaires pour réussir une telle opération. A titre d’exemple, il faut renforcer le fret aérien vers les pays africains et surtout l’ouverture des représentations des banques nationale dans ces pays. Je vous parle en connaissance de cause, car les quelques opérations d’exportation que nous avons effectuées vers certains pays africains (Mali, Niger et la Mauritanie) nous ont permis d’avoir une idée clair sur les contraintes qui entravent les opérations d’exportation. Hormis les contraintes que je viens de vous citer, la qualité de notre produit nous permet de batailler sur les marchés africains notamment. Pour votre information, notre participation à la foire commerciale de Niger a été d’un très grand succès. Nous nous sommes réjouis de l’engouement des opérateurs locaux ainsi du public nigérian sur les produits de l’ENIEM. A cet effet, le volet exportation figure parmi les axes majeurs du plan d’action de l’entreprise. n
L. M.