La Banque de l’Agriculture et du Développement Rural (BADR) s’est résolument engagée dans la digitalisation et notamment le domaine de la monétique, offrant à ses clients une gamme de produits et services novateurs. Les Cartes interbancaires, CIB (Classique et Gold) et MasterCard (Classique et Titanium), permettent des transactions électroniques fluides, tant au niveau national qu’international. La BADR-Banque, dans cette interview de Mohand Bouraï, son Directeur Général mais également Président du conseil d’administration GIE Monétique, œuvre activement à la généralisation des paiements électroniques. L’installation croissante de TPE, le développement du paiement via mobile, et les incitations pour les commerçants à adopter ces solutions illustrent un engagement fort envers la modernisation des transactions financières. Par ailleurs, la création de l’Algerian Union Bank et l’Algerian Bank of Senegal, respectivement en Mauritanie et au Sénégal est un pas audacieux qui s’inscrit dans la vision stratégique algérienne visant à soutenir le développement régional africain. En perspective également pour la banque, le lancement prochain d’une carte Visa pour les paiements internationaux de ses clients et des produits et services en ligne à des coûts compétitifs, dont des agences digitales pour une expérience bancaire sans frontières. La BADR, enfin, se positionne en tant qu’acteur clé de l’inclusion financière qui s’inscrit dans une perspective de développement socio-économique du pays, touchant toutes les couches de la population.
Entretien réalisé par Hacène Nait Amara
La BADR n’a cessé de renforcer son offre en produits et services de la monétique, quelles sont les exploits réalisé dans ce domaine et Quel bilan faites-vous du déploiement des services et produits de la moné tique?
Suite à l’émergence de la monétique et son évolution à travers le monde, de nouvelles modes de transactions ont vu le jour à savoir le paiement élec- tronique. C’est dans cette perspective que la BADR en tant qu’acteur de la place bancaire algériennes ait adopté des stratégies visant à développer le système de paiement électronique. La BADR s’est engagée depuis quelques années à faciliter les transactions de ses clients grâce à une panoplie de cartes interbancaires qui offrent la possibilité aux clients de faire des retraits et de régler des achats sur les Terminaux de Paiement Electroniques (TPE), installés au niveau des commerce ou à travers internet au niveau national et interna- tional. Il existe deux types de cartes. Les cartes CIB (classique et Gold) qui sont pro- posées à la clientèle dès l’ouverture d’un compte chèque au niveau des agences de la BADR. La carte CIB (Classique et Gold) permet aux clients de pouvoir utiliser leur argent à tout moment 7/7 et 24/24 même après la fermeture de nos agences et pendant le week-end à travers nos GAB et nos agences digitales.
La Banque de l’Agriculture et du Développement Rural, propose également à sa clientèle les cartes Mastercard (classique et titanium) pour effectuer des retraits sur DAB/GAB à l’étranger, elle permet aussi de régler des achats de biens et de services par carte sur TPE et effectuer des paiements sur internet sur des sites sécurisés portant le logo Mastercard.
La BADR-banque possède actuellement 274 distributeurs au niveau national. Pour l’année en cours la BADR compte installer 50 autres au niveau des grandes surfaces et aéroports. Il existe 10 103 TPE installés au niveau national.
Les banques publiques de la place travaillent sur la massification des moyens de paiement digitaux à travers un accès généralisé aux TPE et par la diversification des produits de la banque à distance qu’en est-il de la BADR ?
La Banque de l’Agriculture et du développement rural travaille sur un large déploiement de TPE et de développe- ment du paiement via mobile (mobile paiement), dans le cadre du processus de digitalisation et de modernisation des services bancaires offerts à la clientèle, parallèlement au développement du paiement par mobile. Plusieurs me- sures ont été prises par la BADR pour généraliser le paiement électronique dans les commerces. La banque, à travers son réseau, veille à sensibiliser les commerçants à l’impératif d’utiliser les TPE et d’informer les clients que chaque transaction financière électronique évitera le paiement de 1% des droits de timbre, calculé sur la valeur totale de la facture. Au jour d’aujourd’hui, la BADR compte un bon nombre de TPE en service à l’échelle nationale qui est de 10 103 tandis que les opérations de paiement sur ces terminaux ont atteint 206 000 opérations.
La BADR devait lancer de nouveaux produits monétiques dont la carte visa en deux versions ; qu’en est-il de ce projet et quels en sont les autres en cours de maturation ?
A l’heure ou l’information circule li- brement sans attribution, et que l’accès à de multiples services est facilité sur internet, la BADR s’est engagée dans des projets de développement, pour offrir à nos clients une multitude de produits et services exclusivement en ligne à des couts bas afin d’anéantir les contraintes temps et espaces avec un simple clic. Avec ces technologies, le client peut réaliser différentes opérations et transactions n’ importe où et n’importe quand avec toute facilité et aisance. Une transformation qui se manifeste aussi à travers un nouveau format d’agence : l’agence digitale, cet espace concu en libres-services bancaires qui permet à notre clientèle de se familiariser avec les produits digitaux de la banque.
Quant à la carte visa qui est en cours de lancement, elle soulagera un bon nombre de nos clients, servira comme moyen de paiement international et pour toutes les transactions d’achat sur Internet et aux retraits dans tous les distributeurs portant les logos visa de la planète.
La BADR fait partie d’un consortium d’établissements bancaires publics ayant mutualisé leurs efforts et moyens pour l’ouverture de deux banques algériennes au Sénégal et en Mauritanie, en attendant l’inau-guration d’autres banques algériennes à l’étranger, parlez-nous de la contribution de la BADR à cette réalisation ?
L’Algerian Bank of Senegal dont le capital social est de 100 millions USD, et la l’Algerian Union Bank dont le capital est de 50 Millions USD sont le fruit d’un partenariat entre quatre banques publiques algériennes en l’occurrence la Banque nationale d’Algérie (BNA), le Crédit populaire algérien (CPA) (20%), la Banque extérieure d’Algérie (BEA) et la Banque d’agriculture et de développe- ment rural (BADR). Cette banque répondant aux standards internationaux permettra à travers les différents produits bancaires proposés, à développer les relations économiques entre les l’Algérie et les deux pays et à accompagner les grandes, les moyennes et petites entre- prises, locales et algériennes tout en contribuant au soutien des efforts de développement de chacun des pays devenant ainsi les premières banques 100% algériennes agréées à l’étranger. La Banque de l’Agriculture et du Dévelop- pement rural a contribué avec un capital total de 30 millions de dollars à concurrence de 20% de part chacune. l’ouverture de ces deux banques algériennes à Nouakchott et à Dakar intervient «en application des instructions du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, visant à encourager l’ouverture sur le continent africain en participant à son développement et à sa relance à travers l’implantation de banques algériennes à l’étranger.
Quelles sont les implications, en termes de stratégie, d’un tel déploiement en direction de l’Afrique?
L’expansion bancaire algérienne sur le continent s’intègre dans la vision stratégique du gouvernement annoncée par le Président Abdelmadjid Tebboune au sommet de l’Union africaine en février dernier à Addis-Abeba. Voilà pourquoi il est impératif pour notre banque d’ajuster sa stratégie afin de bâtir les fondements d’un business longue durée en Afrique.
La BADR entend-elle mettre ses ambitions au diapason de celles des entreprises algériennes qui veulent aller à la conquête du marché africain ? Serait-ce la naissance d’un nouveau partenariat avec les opérateurs algériens vers l’international ?
Notre présence dans les pays africains consolidera certainement le lien avec les entreprises algériennes qui veulent aller à la conquête du marché africain et consolidera aussi la place du produit algérien dans le continent, notamment à travers la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLE- CAF). La Banque de l’Agriculture et du Développement Rural est prête à améliorer la qualité de ses services et à diversifier la gamme de produits pour favoriser la croissance économique du pays. Les réformes structurelles, notamment dans leur volet modernisation du système financier en général favorisera le partenariat avec les opérateurs algériens qui veulent aller vers l’international.
Quels sont, selon vous, les grands axes de la stratégie commerciale dans une banque à court et à moyen terme, notamment en matière de contribution à l’inclusion financière ?
L’inclusion financière ou l’amélioration de l’accès aux services financiers est aujourd’hui reconnue comme l’un des principaux leviers du développe- ment socio-économique Elle est égale- ment de plus en plus reconnue comme une alternative capable de promouvoir l’activité économique des ménages, des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et de toutes les populations. La BADR a élaboré une stratégie pour l’inclusion financière à travers des portes ouvertes programmées par son réseau. L’objectif recherché est de proposer un cadre de référence dans le but d’obtenir des améliorations plus conséquentes dans l’environnement financier et bancaire. Aussi, cette stratégie vise à permettre aux populations exclues du système bancaire classique, et celles qui sont économiquement vulnérables, notamment, d’accéder à des services financiers diversifiés, innovants, de qualité et à moindre coût. La politique de l’inclusion financière étant aujourd’hui, la solution la mieux appropriée, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, la mise en œuvre d’une telle stratégie impliquerait l’engagement fort des pouvoirs publics et la synergie d’intervention de tous les acteurs et partenaires au développement.
Le déploiement à l’international n’implique-t-il pas une politique rénovée en matière de formation et de recrutement ? Quel est votre mot sur la question ?
La formation aujourd’hui constitue un levier indéniable et essentiels pour que la banque puisse mettre en œuvre de nouvelles stratégie adaptée. Non seulement elle permet de combler les insuffisances, à développer les compétences mais également à préparer les nouveaux métiers et les nouveaux challenges.
H. N. A.