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MOHAMED HEDJAR, PRÉSIDENT DU COMITE «TADUKLI» DU VILLAGE AZEMOUR OUMERIEM : «Ce Prix est une consécration pour les efforts de tous les villageois»

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Le village Azemour Oumeriem dans la commune de Tirmitin à 10 km au Sud du chef lieu de Tizi-Ouzou a décroché le Prix Rabah Aissat, « village le plus propre en Kabylie » et donne l’exemple de la culture environnementale et de l’éco-citoyenneté. Selon Mohamed Hedjar, Président du comité du village, la participation à ce concours n’était pas une ligne de mire, mais c’est l’aventure qui a bien mené vers ce chemin de consécration, au bonheur des villageois. Depuis, le village ne cesse d’accueillir des visiteurs curieux et admirateurs de cet exploit. Mohamed Hedjar laisse libre cours à ses sentiments et livre au magazine Indjazat le secret de la recette adoptée pour permettre à son village de rafler le prestigieux prix du «village le plus propre en Kabylie», convoité par autant de villages.

entretien réalisé Par Hakima Hedjam

Qui ce qui a motivé la participation du village Azemour Oumeriem au cours du village le plus propre en Kabyle ?
Au début on n’a pas l’intention de participer au Concours Aissat Rabah. Nous étions motivé par l’idée de changer l’image du village et améliorer le cadre de vie de ceux et celles qui l’habitent. La dégradation du l’environnement nous a poussés à aller de l’avant. Le village jouit d’une position géographique stratégique en étant un trait d’union entre différentes localités et hameaux, et situé à quelques kilomètres du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou et à une heure de la capitale.
Le Comité du village a été créé en décembre 2017 et avait comme rôle d’assurer cette mission et d’encadrer les actions en relation avec l’amélioration du cadre de vie des villageois. La première action de volontariat qui consistait à nettoyer les artères principales du village a été organisée le mois janvier 2017. Les gens s’y adhérer au fur et à mesure et la volonté de travailler et de changer le cadre de vie dans le village les a animés.
On a continué dans ce sens, en organisant des actions de volontariat chaque week-end. C’est grâce à l’union et la volonté des habitants qu’on est arrivé à faire des miracles dans notre village qui est sacré par la suite «village le Plus Propre de la Kabylie»

Quels sont les premiers chantiers et les sites ciblés par votre action et comment les volontariats sont organisés ?
Nettoyer le village était au cœur du plan d’action de notre Comité. Une réunion cyclique se tenait entre les membres du Comité du village pour faire le bilan et évaluer les opérations précédentes, et élaborer une feuille de route par rapport à la semaine qui suit.
S’agissant des projets en perspective, on note la rénovation de la fontaine du village, à l’abandon depuis une vingtaine d’année. C’est un site historique qui date de 1905. La réhabilitation de cette source fraiche a été saluée par les villageois et les localités limitrophes. C’est une opération qui a réussi grâce aux cotisations des gens : en effet, chaque fin du mois, tout salarié, retraité et commerçant doit s’acquitter d’une somme de 500 DA pour le financent des projets qui seront organisé au niveau du village. L’autre projet concerne la placette du village « tadukli » qui est un lieu de rencontre entre les habitants de la localité. Une cascade a été réalisée avec l’aide d’un artiste venant de Bouzguène et qui a pu donner une touche artistique magnifique à l’œuvre. Quant aux matériaux de la construction, ils étaient disponibles grâce à la contribution des villageois.

Vous avez réalisé un centre de compostage de grignon de l’olive produisant de l’engrais bio. Parlez-nous de ce centre.
Lancé en avril dernier, ce projet premier du genre en Algérie a été réalisé avec les agriculteurs de la commune et l’Association environnementale de l’université Mouloud Mammeri « AIDD ». Il consiste à produire de l’engrais bio à travers le mélange du grignon de l’olive avec l’argile qu’on laisse pendant presque 4 mois avant d’être exploité. Ce centre est implanté dans un champ à quelques kilomètres du village. Il est dans sa phase expérimentale.
L’autre projet est l’opération du tri et du compostage des déchets qui est l’un des critères de participation au Concours Aissat Idir. Des niches de tri sont faites au niveau de chaque quartier. Chaque niche est dotée de bacs à ordures spéciaux pour le verre, le plastique, le carton et les déchets ménagers.
Au début l’opération était difficile puisque certains villageois n’ont pas accepté que des niches soient implantées devant leurs propres demeures. Mais après, ça a marché grâce au travail mené par nos équipes qui informaient les gens sur l’apport de cette opération sur la propreté de la ville.
Au jour d’aujourd’hui, les niches des tris s’effectuent au niveau des maisons, les cuisines sont les cellules principales de cette opération. Les tris sont ramassés chaque deux jours par les membres du Comité, puis remis au centre du tri, qui à son tour les vend les aux entreprises spécialisées.
Est-ce que le président de l’APC a été sollicité pour financer les projets ?
Le maire a été contacté pour des questions techniques et d’agréments ce. Il a affiché sa disponibilité à nous aider. Il a accordé une importance capitale à notre initiative. Cela nous a beaucoup motivés.

A quel moment avez-senti que vous pouvez participer au concours ?
On a entamé cette étape lorsque on a vu que tous les critères exigés existent dans notre village. Notamment les niches des tris et le centre du compostage.

Le Prix a été remporté, une enveloppe financière de 900 millions de centimes renfloue la trésorerie de votre localité. Quel impact aura-t-elle sur le village ?
Ce Prix n’est qu’un point de départ et nous pousse à aller de l’avant dans cette dynamique. C’est un déclic qui amènera des projets de développement local dans le village et qui amélioreront le cadre de vie des habitants. Un programme d’action à moyen terme a été déjà tracé par le Comité du village. L’étape 1 consiste en l’agrandissement du centre du compostage et l’amélioration du tri des déchets. D’ailleurs, nous sollicitons une subvention de la part de l’APW de Tizi-Ouzou pour booster ces projets. Deux fontaines seront rénovées qui datent du 19ème siècle à savoir « El Insar » et « Tala Bouzzal ». D’autres projets sont en cours d’étude dont la réalisation d’une salle polyvalente pour les spectacles et conférences, la réalisation d’une placette au niveau de l’entrée au village, la réalisation d’un air de jeu pour les enfants, et d’un siège pour le Comité.
En outre, un travail est mené pour l’aménagement des artères secondaires du village et les bétonner les équiper d’un éclairage public.

Pour la réalisation des projets cités, le problème du foncier ne se pose-t-il pas ?
Pour l’instant on n’a pas rencontré des obstacles de ce genre puisque les citoyens ont pris conscience de l’apport considérable de ces projets sur leur vie quotidienne et le développement locale du fait que ces infrastructures seront dédiées à la jeunesse et les générations futures.

Quelle stratégie avez-vous adoptée pour lutter contre les jets des bouteilles en verre et des différents types de cannettes qui tarissent l’image des villages ?
C’est le souci principal qui se pose au niveau des villages de la Kabylie notamment aux abords des routes nationales. Pour nous, le problème se pose d’une manière accrue à la rentrée du village, ce qui nous a poussé à la nettoyer chaque week-end, parfois on ramasse un camion de toute sorte de bouteille notamment les bières d’alcool. A l’intérieur du village, les gens sont conscients de l’importance de garder les lieux propres et respectent le règlement intérieur du village concernant la protection de l’environnement. Des brigades de contrôle veillent sur l’application de ce règlement. Les heures de sortie de la poubelle étaient respectées. Et on lutte contre le jet anarchique des déchets. Une amende allant de 1.000 DA à 10.000 DA est appliquée en cas du non respect de ce règlement.
Des actions ont été également organisées au niveau des écoles pour sensibiliser les écoliers pour leur inculquer la culture environnementale et préserver l’environnement et l’espace vert. Le village prépare ce printemps 2019, la 1ère édition d’un festival éco-citoyen en collaboration avec la maison de jeunes de Tirmitine.
H. H.

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