Aujourd’hui, les algériens sont satisfaits et font confiance aux médicaments fabriqués localement, a fait ressortir une étude sur la consommation des médicaments en Algérie, rendue publique le 16 avril écoulé à Alger. Plus de 2.368 personnes des 2.603 sondées, soit 91 % acceptent de consommer un produit fabriqué localement, a révélé lundi à Alger, Brahim Sail, Directeur général de la Société IMMAR Research & Consultancy, chargée de mener cette enquête.
Par Achour Nait Tahar
Engagée par l’Union nationale des opérateurs de la pharmacie (UNOP), l’enquête a fait également ressortir que 80 % de la population fait confiance aux médicaments fabriqués en Algérie. Ce taux de confiance est très important dans le milieu rural notamment pour la tranche d’âge des 50 ans et plus, a encore précisé M. Sail. «Quand il est dit que 91 % des algériens sont satisfaits et ont confiance à la production locale, c’est important pour les professionnels du secteur, a souligné, pour sa part, le président de l’UNOP, Abdelouahed Kerrar. Toutefois, a-t-il ajouté, «le reste, qui ne consomme pas le produit local, nous inquiète» . Interrogé sur l’importance de l’emballage des médicaments, 65% de la population trouve que l’emballage des médicaments est un facteur «important». L’étude a également révélé que 60% des répondants ont déclaré savoir que la moitié des médicaments consommés en Algérie sont fabriqués localement, tandis que près de 41% des interviewés savent que les médicaments fabriqués localement sont aussi exportés. Invités à donner leur avis sur les prix des médicaments locaux par rapport à ceux importés, plus de 73% de la population interrogée trouvent qu’ils sont «moins chers» que ceux importés. En outre, l’enquête qui s’est également penchée sur l’aspect approvisionnement note que 37% de la population a rencontré des difficultés d’approvisionnement chez le pharmacien. A la question de savoir quelles sont les difficultés d’approvisionnement rencontrées chez le pharmacien, 40% (des 37% ayant déploré des difficultés d’approvisionnement) ne trouvent pas le médicament ni en princeps ni en générique. Pour ce qui est de la disponibilité des médicaments prescrits en pharmacie, l’étude a révélé que plus de 42% des personnes interrogées font trois (3) pharmacies et plus pour trouver la totalité de leurs médicaments. Invité, lors des débats, à commenter cette situation d’indisponibilité des médicaments prescrits, M.Kerrar a indiqué que «sur le terrain, force est de constater que la demande est supérieure à l’offre». Ceci explique, bel et bien, les tensions enregistrées au niveau de toute la chaîne de production et d’approvisionnement, a-t-il ajouté, tout en signalant que l’UNOP n’est pas responsable de l’indisponibilité du médicament en Algérie. Selon lui, il s’agit d’»un exercice difficile» notamment lorsqu’on sait que les budgets sont «limités» et que l’Etat úuvre à réguler le marché. «C’est difficile, voire même impossible à gérer», a- t-il estimé. Il a, à ce titre, fait part des recommandations de l’UNOP à l’effet d’encourager la production locale tout en sécurisant la disponibilité des produits importés. Selon lui, pour couvrir 70 % des besoins locaux en médicaments, il est impératif, de fabriquer, encore des médicaments pour un (1) milliard de dollars. L’enquête s’est également penchée sur les usages des médicaments non consommés. Ainsi, il est révélé que 41% des personnes interrogées déclarent garder leurs médicaments non consommés à la maison, 36% les jeter et 26% préfèrent les remettre à la pharmacie. Le recyclage est ainsi de mise, selon certains intervenants : «il faut penser au recyclage», a recommandé un professionnel du secteur lors des débats.
Pour sa part, le Président du Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens algériens, Lotfi Benbahmed, a indiqué, à ce titre, qu’il faut mettre en place un système spécial pour récupérer les médicaments périmés qui sont dans les ménages. Sur l’incinération des médicaments, il a rappelé qu’auparavant, il y avait une loi qui était « très exigeante» et y avait très peu de sociétés qui étaient autorisées à détruire ces médicaments. Mais, aujourd’hui, a-t-il fait savoir, les sociétés sont agrées et le syndicat a mis en place des accords devant permettre aux pharmacies de faire de la récupération des médicaments périmés. «Dans le programme des importations, au titre de l’année 2018, il y a une disposition qui impose désormais aux laboratoires de récupérer leurs médicaments périmés. C’est une bonne chose, il s’agit des devises à récupérer», a estimé M. Benbahmed. n
A. N. T.