Dans cette sempiternelle partie d’échecs qui caractérisent, à vrai dire, les relations toujours tumultueuses entre l’Algérie et le Maroc, d’aucuns n’hésitent pas à habiller la République algérienne de la peau du grand méchant loup quand la monarchie marocaine est perçue à travers le prisme déformant de l’agneau martyrisé par son puissant voisin de l’Est.
Mais aujourd’hui et à la lumière des scandales de corruption avérée à l’échelle internationale qui accablent imparablement le Makhzen, le monde ouvre les yeux sur sa posture diplomatique de veuve éplorée prise la main dans le sac de maintes forfaitures et forfaits.
Dont l’un des plus retentissants a trait au scandale qui éclabousse l’Union européenne, précisément son Parlement. Médiatiquement, le fait porte déjà un nom, le ‘’Marocgate’’ ; considéré comme l’un des plus grands scandales de corruption ayant secoué les institutions européennes.
Reste seulement à savoir le degré de nuisance du lobbying marocain, mille fois prouvé, et sa capacité à évacuer les charges, suivant les mêmes moyens retors, surtout sonnants et trébuchants ; apanage du royaume chérifien.
Remember l’affaire Pegasus, passée aux oubliettes ou encore les nombreuses affaires d’atteinte aux droits humains. Cela, même si le Haut représentant de l’UE pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, jure ses grands dieux qu’il ne puisse y avoir d’impunité face au gros scandale de l’heure qui implique sans coup férir le Maroc. A la bonne heure ?
Ce pourrait être de bon augure que l’Europe qui surfe, d’une façon ou une autre sur le Maghreb, en arrive à épouser la thèse algérienne en optant pour la solution radicale de couper ponts et passerelles.
De ce point de vue, l’on peut poser la question à un dirham troué : quelles affinités peut trouver l’Algérie, attelée à son propre développement à la force des jarrets reposant sur sa richesse humaine et ses ressources naturelles avec un Maroc qui puise une prospérité coupable tirée de la drogue et du tourisme aux relents de luxure ? Et il est notoire que l’argent illicite a pour première vocation de construire le fait de la corruption.
Dans sa méritoire enquête sur le «Marocgate», publiée sur trois jours en ce début janvier, a tracé au marqueur « la politique d’influence que déploie Rabat au coeur des institutions européennes », épinglant un modus operandi qui consiste à soudoyer des eurodéputés en contrepartie de leur alignement sur les intérêts du régime du Maroc. La messe est dite ! Par Hacene Nait Amara