Par Hacène Nait Amara
De mois de piété et de spiritualité, le mois sacré du Ramadhan se mue en véritable hantise pour le citoyen.
En amont et en aval, la responsabilité enveloppe tous les pans de la société.
C’est rengaine plus chaque année, an après an !
A titre de mesures pour protéger un pouvoir d’achat mis à mal déjà par une crise financière rampante, l’Autorité publique, par le biais de ses représentants es qualité tire des plans sur la comète pour finalement tomber dans le strict vœu pieu, étalant son impuissance à neutraliser les flambeurs de marché.
Le tout frais ministre du commerce, Saïd Djellab, comme tous ses prédécesseurs, avait promis la clémence de la mercuriale mais après une décade de jeûne, fruits, légumes, poissons et viandes lui font un pied du nez.
C’est la limite de l’emprise de l’Etat sur la régulation du marché de la consommation. Une quasi fatalité !
Vient ensuite, une autre, qui a trait à la propension follement dépensière des ménages, en dépit de ce qui se dit sur la crise économique et ses retombées, pourtant évidentes.
L’Algérien perpétue, sans sourciller, cette exécrable tradition de manger avec les yeux, d’acheter tout et d’en rejeter les trois tiers, faisant du gaspillage sa marque de fabrique.
Une tendance odieuse aux antipodes même des fondements du «Mois d’Allah» appelant entre autre, à l’élévation de l’âme et de l’esprit, à travers l’humilité, le civisme et la juste mesure.
Pis, la société fait comme réinventer un nouveau dogme ramadhanesque en allant résolument vers l’agressivité gratuite, l’intolérance et l’incivisme primaire.
Les scènes de rue au quotidien, l’attestent grandement.
De l’hystérie caricaturale, suite au fait le plus banal, à l’irréparable parfois s’ensuit, en général, une rédemption qui se veut salutaire mais qui ne fait que prononcer davantage une hypocrisie sociétale, devenue vertu à force d’incurie ! n