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L’épreuve du confinement

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Par Hacène Nait Amara

L’Algérie, à l’instar de tous les pays du monde, brutalement confrontés à l’épidémie du nouveau coronavirus (Covid-19), un ennemi invisible et imprévisible, applique les recommandations préventives de l’Organisation mondiales de la santé (OMS) pour espérer ralentir la propagation du virus.
Un passage obligé et incontournable, d’autant que notre «défense immunitaire», en termes d’infrastructures de santé et d’offres de soins reste loin d’être rassurante. Et c’est là, une lapalissade !

Si, ce qu’on pourrait appeler des mesures ‘’light’’, comme les gestes- barrières et la distanciation sociale, deux syntagmes, ancrés, désormais, dans notre champ sémantique de tous les jours, sont acceptées bon gré- mal gré par l’ensemble des algériens, on ne peut en dire du confinement, mesure très contraignante, s’il s’en trouve et qui suppose des renoncements difficilement supportables ; contre lesquels certains ont exprimé, de bonne foi, des réserves avérées.
En revanche, d’aucuns, qui voient le diable partout, ont cru trouver dans la mesure du confinement un angle d’attaque contre le gouvernement, accusé de profiter de la situation pour «casser le Hirak».

D’ailleurs, le premier mardi qui avait suivi l’annonce de l’identification de premiers cas de coronavirus en Algérie, des dizaines de manifestants irréductibles, croyant avoir le monopole de l’intelligence politique, avaient bravé, lors de la marche des étudiants à Alger, l’interdit clamant que «Le COVID-19 est moins dangereux que le système». A cela s’ajouté la voix horripilante du gourou de Londres , Larbi Zitout, également frappé de cécité politique.

Heureusement que des voix sages qu’on ne peut soupçonner de sympathie avec le pouvoir actuel se sont vite faites entendre pour appeler les citoyens à faire prévaloir la raison sur la passion et accepter de mettre entre sourdine le Hirak. «Primat du médical sur le politique» ont soutenu ces voix qui ont pointé la dangerosité du virus et la nécessité pour tout un chacun de rester chez soi pour se protéger et protéger les autres.

Heureusement que des voix sages qu’on ne peut soupçonné de sympathie avec le pouvoir actuel se sont vite fait entendre pour appeler les citoyens à faire prévaloir la raison sur la passion

Plaise à Dieu, la majorité des citoyens, y compris les plus fervents des hirakistes, ont fini par raison entendre et accepter, quand bien même la mort dans l’âme de rentrer à la maison pour retrouver les joies oubliées de la convivialité familiale.

Mais allez expliquer à certaines figures de l’islamisme politique, toujours en quête de la moindre opportunité politique pour se redonner de la visibilité, que la fermeture des mosquées, comme celle des stades et tout autre lieu de rassemblement répondait au seul souci de se prémunir contre le redoutable COVID-19 !
De tels acteurs du plus mauvais Vaudeville, qui sévissent pour la plupart d’entre eux sur les réseaux sociaux ont vite fait de ressortir, pour les besoins de la manœuvre, leur rhétorique éculée pour crier à «l’hérésie» à la fermeture de maisons de Dieu.

Il peut être aisé de comprendre l’agacement, voir la frustration, des fidèles qui ont la conviction religieuse chevillé au corps de ne pas pouvoir se rendre à la mosquée pour accomplir les cinq prières quotidiennes. Tant il est vrai que dans l’affect religieux de chaque algérien, la mosquée reste un marqueur majeur.
Fort heureusement, les croyants sincères ont compris qu’il y allait de leur propre santé et celle de la nation, et ce d’autant plus qu’une mesure similaire a été mis en vigueur en Arabie saoudite même, soit à la «Qibla» de tous les musulmans !

En somme, un camouflet pour les Belhadj et consorts qui, faut-il l’espère, ont compris que le temps des discours infantilisants et des manipulations au nom de l’Islam étaient révolues dans l’Algérie de 2020 où le citoyen, une fois cette crise sanitaire aigüe dépassée, s’attèlera à donner corps et vie à l’Algérie de demain, moderne et prospère.
H. N. A.

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