Par Hacène Naït Amara
Le secteur de l’Hydraulique est probablement celui qui a connu les plus grandes avancées de ces vingt dernières années, grâce à une politique d’investissements résolument volontariste. Si bien qu’au jour d’aujourd’hui on peut affirmer sans forfanterie que le citoyen algérien est passé du stress hydrique à un confort hydrique.
Un petit détour par l’histoire est nécessaire pour mesurer l’ampleur des défis qui ont pu être relevés dans ce secteurs par les gouvernements successifs depuis 1999, avec une mention particulière à l’actuel ministre Hocine Nécib avec son mode de gouvernance qui allie passion et savoir-faire.
Dans les années 70 et 80 quand on ouvrait un robinet, il en sortait de l’air ! Du souffle ! Le précieux liquide n’était disponible que pour un laps de temps très court et souvent de nuit. Les ménages étaient dans l’obligation de s’encombrer de Jerricans pour faire des réserves et la plupart des baignoires, en l’absence de douches, se sont vues conférer une autre vocation.
Aujourd’hui, ces pénuries ne sont plus qu’un lointain souvenir, le robinet sec étant devenu l’exception et l’eau courante la règle
C’est dire le caractère à la fois ubuesque et dramatique de la situation de l’époque, marquée par un traumatisme sociétal hydrique, que le génie populaire a figé ad vitam dans la célébrissime boutade « Dja El Ma’a » (l’eau est revenue dans le robinet)
Aujourd’hui, ces pénuries ne sont plus qu’un lointain souvenir, le robinet sec étant devenu l’exception et l’eau courante la règle. Cela n’est pas dû à quelque opération du Saint Esprit, mais à une politique dont les articulations sont la construction de barrages, la réalisation des stations de dessalement, les grands transferts d’eau sur des milliers de kilomètres, à l’instar de cet ouvrage pharaonique entre Ain Salah et Tamanrasset. Pas que, car il y a aussi cette interconnexion entre régions qui a a permis une véritable solidarité nationale en matière de distribution de l’eau.
Cette politique d’investissements intensifs confère à l’Algérie une certaine aisance, comparativement aux autres pays de la région, qui reste, faut-il le souligner, est tributaire des caprices d’une pluviométrie faible.
Mais malgré tous ces acquis dans le secteur de l’hydraulique, il reste d’autres défis à relever à l’avenir et qui ne sont pas des moindres. A commencer par la réhabilitation des anciens réseaux de l’AEP qui sont responsables d’une déperdition évaluée à 30%, selon un chiffre révélé les cadres du secteur des ressources en eau. Des pertes causées aussi par les branchements illicites avec leurs impacts négatifs sur la trésorerie de l’Etat.
Il y a aussi la part du citoyen qui doit faire preuve de civisme et s’astreignant à une consommation rationnelle de l’eau qui demeure, grâce au soutien des tarifs, un produis bon marché, comparé à nos voisins de l’Ouest et de l’Est.
La révision des tarifs avec la mise en place de paliers de consommation, pourrait constituer, à ce propos, un levier pour les entreprises de distribution, afin de lutter contre les gaspillages.
C’est dire que dans le secteur de l’hydraulique, les avancés sont incontestables, mais le verre n’est qu’à moitié plein !
H. N. A.