Accueil ACTUALITÉ Le Président Tebboune en Turquie : Une visite d’Etat-grand standing

Le Président Tebboune en Turquie : Une visite d’Etat-grand standing

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Plus chronophage que ses devancières, la visite d’Etat du Président de la République, Abelmadjid Tebboune, en Turquie du 15 au 17 mai 2022 s’est habillée de plus consistance, en conséquence.
On parle d’un pays membre de l’OTAN des plus influents d’Europe, qui plus est intervient en plein conflit russo- ukrainien et ses impacts imparables au niveau de l’économie mondiale.

Par Azzouz K.

Il faudrait d’abord retenir l’accueil solennel chaleureux que lui a réservé son illustre hôte, Recep Tayyip Erdogan et les grands gestes d’égard traduits par l’offrande d’un portrait de l’Emir Abdelkader et une correspondance avec sa traduction adressée par ce dernier en 1841 au Sultan Abdelmadjid dans laquelle il le félicitait pour son accession au trône, un dîner d’honneur ainsi que le titre élogieux ‘’Docteur honoris causa’’ en relations internationales par l’université d’Istanbul.
Ce titre, hautement symbolique, témoigne déjà de la reconnaissance du pays du fondateur de la République turque, Mustafa Kemal Atatürk, des efforts du Président algérien en matière de coopération internationale et régionale et de développement des relations entre l’Algérie et la Turquie a- t-on souligné du côté d’Istanbul. Dans ce même contexte, le Président Erdogan ne manquera pas d’évoquer, par ailleurs, des liens historiques qui remontent à 500 ans et qui ont fini par cimenter deux pays «amis et frères», mettra encore en avant le chef d’Etat turque.
Autant d’auspices heureux qui auront fait le lit d’un large tour d’horizon entre ce dernier et son invité de marque ; allant des incontournables relations bilatérales aux questions régionales et internationales. Sur ce plan, c’est le volet économique au sens le plus large qui a focalisé l’attention.
Ainsi, les deux pays ont pu ratifier plusieurs accords et mémorandums d’entente visant à renforcer la coopération bilatérale dans tous les domaines, grâce à une convergence de vues, quasiment sans faille, sur les questions d’intérêt commun.
Précisément, il s’agit de 16 accords de coopération et mémorandums d’entente qui ont été signés dans plusieurs secteurs comme l’Energie et les Mines, les Finances, le Commerce, l’Industrie, l’Information et la Communication, les Travaux publics, la Pêche, les Sciences et Technologies et l’innovation, les Micro-entreprises, les Œuvres sociales, la Formation professionnelle, la Culture, l’Education, l’Environnement et la lutte contre le crime organisé transfrontalier.
Et c’est à l’occasion de l’ouverture des travaux du Forum d’affaires algéro-turc, qu’il a coprésidé avec son hôte et auquel ont participé plus de 300 opérateurs économiques des deux pays, que le Président Tebboune creusera davantage le sujet, expliquant ce que représente, à ses yeux, le partenariat algéro- turc, soulignant, d’abord, que les accords signés n’étaient limités « ni quantitativement ni dans le temps », dira- t- il.
«Nous allons vers des accords stratégiques et nous entendons aussi, dans le cadre du développement de l’industrie et des échanges industriels entre les deux pays, aller rapidement vers l’industrie navale, civile ou militaire, et d’autres industries d’intérêt pour les deux pays et leur souveraineté» précisera Tebboune.
Rappelant, pour l’exemple, la coopération bilatérale dans le secteur du textile à Relizane et le secteur de la sidérurgie à Oran où la société turque Tosyali a exporté près d’un milliard de dollars, il soutiendra que le volume des accords signés « dénote l’existence d’une coordination, d’un échange et d’une complémentarité économique et culturelle dans tous les secteurs », a- t- il enchainé.
Dans cette même veine, il invitera les hommes d’affaires turcs à investir en force en Algérie, révélant que l’adoption imminente, en Algérie, de la loi sur l’investissement «sera au service des investisseurs, de manière à ouvrir de nouveaux horizons et à assurer leur protection», a promis le Président algérien.

Intervenant à son tour, Erdogan a abondé dans le même sens, déclarant que «nous avons souligné notre volonté de hisser la coopération à des niveaux supérieurs et Dieu merci nos échanges économiques et commerciaux ont progressé de 35%, passant à 4,2 milliards de dollars en 2021, malgré la conjoncture sanitaire de 2020», s’est réjoui le Président turc.
Il a affirmé suivre les efforts de l’Algérie visant à diversifier son économie et à booster sa production, «et nous la soutiendrons», a-t-il assuré, tout en indiquant sur le même chapitre que son pays allait à soutenir l’investissement turc en Algérie, impliquant plus de 1400 entreprises.
Il serait utile de relever que parmi les secteurs les plus ciblés par le partenariat à venir, l’accent a été mis, et l’option reste loin d’être fortuite, sur les industries militaires, l’agriculture, la richesse animalière, l’agroalimentaire, le tourisme et la culture, avec comme crédo le principe gagnant-gagnant et une plus-value à escompter des potentielles exportations à l’étranger.
A un autre plan, et sur la fenêtre internationale, les deux chefs de l’Etat ont également démontré une convergence de vues remarquable sur les questions d’intérêt commun, particulièrement pour ce qui est de la question palestinienne, la crise en Libye et la situation dans la région du Sahel.
Le Président turc et tout en encensant «le rôle joué par l’Algérie en Afrique du Nord et au Sahel» s’est dit déterminé à « renforcer » la coopération dans les industries militaires » avec un pays qui joue « un rôle important pour assurer la sécurité et la paix dans le continent africain », a- t- il fait savoir.
Erdogan a aussi, évoqué, dans le ce même registre la possibilité de développer la coopération diplomatique par le biais des ministres des Affaires étrangères sous la supervision des présidents des deux pays, en poursuivant les réunions du Conseil de coopération conjoint.
Un point de vue que confortera, à son tour le Président algérien, soulignant notamment des atomes crochus dans la perception des questions d’intérêt communs entre les deux pays.
A. K.

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