Usant d’un discours à la tonalité pédagogique, le président de la République, président du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), Abdelmadjid Tebboune, a focalisé essentiellement sur les fondamentaux du secteur.
Par Azzouz Koufi
Présidant, dimanche 24 octobre écoulé, l’ouverture de l’année judiciaire en Algérie, il a tenu d’emblée à affirmer son attachement à accorder au pouvoir judiciaire «la place privilégiée qui lui sied».
Sur cette session du CSM, il a souligné qu’elle constituait, aussi, l’occasion «de passer en revue les étapes et les acquis réalisés par le secteur de la Justice, de rappeler les objectifs escomptés, d’esquisser les contours futurs auxquels nous aspirons, parachever l’édification de l’état de droit et jeter les bases d’un pouvoir judiciaire solide, indépendant et efficient, à même de renforcer la confiance du citoyen envers l’Etat et de nourrir en lui le sentiment de sécurité et de quiétude», dira- t- il, traçant, en filigrane, la feuille de route impartie, désormais, à la magistrature.
Se faisant insistant sur ce dernier point, Tebboune aura à rappeler son engagement «devant Dieu et devant tout le peuple algérien qui m’a accordé sa confiance lors de la présidentielle, à satisfaire ses revendications et ses aspirations légitimes pour un changement global et véritable devant déboucher sur un redressement national, d’assurer un nouveau départ pour notre pays, et permettre à nos concitoyens de vivre au sein d’une Algérie démocratique, prospère et fidèle aux valeurs de la Révolution du 1er novembre et au message des Chouhada» assénera-t-il.
Haro sur l’argent sale et l’impunité
A l’adresse des plus sceptiques, le Président fera résolument remarquer que sa démarche, à ce plan , avait nécessairement requis d’opérer «un changement global et réel permettant un redressement national», a-t-il expliqué, mettant en avant l’impératif de «respecter les étapes et avancer à pas sûrs», telles celles qui avaient consacré «l’amendement constitutionnel plébiscité par le peuple, puis la construction d’un nouvel édifice institutionnel, à travers l’organisation des élections législatives», a- t- il rappelé.
Sous l’angle des Législatives, précisément, Abdelmadjid Tebboune n’ a pas manqué de rebondir sur le terrain qui intéresse au plus haut point la justice, à savoir l’argent sale, et donc la corruption, et la moralisation de la vie politique.
«L’Etat a tenu, lors des élections législatives, à exclure les détenteurs de l’argent sale, à travers la révision du régime électoral, dans le but de moraliser la vie politique, contrer l’influence de l’argent sale sur le processus électoral», s’est- il satisfait.
Revenant au secteur propre, le Chef de l’Etat ne fait aucune concession, s’agissant de l’exécution des jugements, «un phénomène qui était monnaie courante au sein de certaines institutions de l’Etat, économique ou administrative», a- t -il fustigé avant de souligner la nécessité ; pour tout un chacun, «sans exception et qu’importe sa position au sein de l’Etat, de respecter les décisions de la justice et de veiller à leur exécution», martèlera- t- il dans ce sens.
Le Président conclura ce chapitre en indiquant que les réformes engagées dans le secteur de la justice avaient permis d’accorder toutes les prérogatives de gestion des affaires des magistrats au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et affirmant que toutes les garanties, pour ce faire, allaient être concrétisées via la promulgation de la loi organique portant statut des magistrats et celle relative au CSM.
A. K.
JOURNEE NATIONALE DE LA PRESSE
Le message prometteur du président de la République
Dire que le secteur de l’information, notamment dans son pendant- presse, fait face à une crise d’existentialisme, relève d’une lapalissade, tant les déboires sont nombreuses, qui oscillent entre des moyens financiers d’appoint qui font cruellement défaut et la hantise de se mettre au diaposon du BA-ba du métier.
Le SOS lancé inlassablement par les professionnels du secteur a-t-il fini par être capté ?
A l’occasion de la célébration, le 22 octobre de la Journée nationale de la presse, le président de la République s’ y est penché, délivrant un message prometteur.
Abdelmadjid Tebboune a, en effet, appelé son gouvernement de continuer à soutenir le secteur de l’information, dans l’optique «de parvenir à un véritable professionnalisme dans un monde où l’arme de l’information occupe une place avancée et vitale dans la défense des intérêts des peuples et des nations», a- t- il souligné.
Plus longuement, il explique que l’objectif recherché derrière un tel soutien, était d’arriver «à un véritable professionnalisme et imposer, en vertu des lois en vigueur, la rigueur dans les mécanismes de régulation, dans un monde où l’arme de l’information occupe, à la faveur de la promotion de la créativité et de la compétence et l’exploitation de techniques modernes, une place avancée et vitale dans la défense des intérêts des peuples et des nation», a précisé le Président.
A ce propos, il a eu à rappeler ses engagements «pris devant le peuple» visant la concrétisation de la liberté d’expression et de la presse dans le cadre d’une approche globale tendant à engager des réformes législatives et réglementaires «qui seront bientôt cristallisées sous forme de projet de loi organique sur l’information et une loi sur l’audiovisuel», a-t- il promis.
Le Chef de l’Etat note qu’à cette démarche s’ajoutaient les opérations de domiciliation en Algérie des sites électroniques, «en mesure de mettre un terme aux dépassements dissimulés sous le masque de la liberté d’expression et de la presse», soutiendra- t- il.
Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a focalisé, également, sur la relation interdépendante entre la liberté de la presse, comme étant un des droits de l’Homme les plus fondamentaux qu’il importe de consolider en permanence, et «la responsabilité de respecter la déontologie professionnelle prémunissant les professionnels de toutes formes de dépassement et de dérapages», a- t -il prévenu.
Evoquant la notion de la déontologie, il dit en attendre «une base pour renforcer la confiance dans nos médias qui s’attèlent à s’adapter progressivement aux exigences d’une presse nationale libre et intègre, soucieuse de consacrer la paix, l’égalité, la tolérance et de respecter la vie privée et la dignité des personnes», a- t- il indiqué , concluant que la presse nationale allait être, ainsi, en mesure de «mettre à l’abri le noble message des médias de toute allégeance conjoncturelle au détriment de l’honneur de la profession et du droit des citoyens à une information objective et crédible», a affirmé le Président.
A. K.