La bourrasque révolutionnaire qui a soufflé depuis le 22 février dernier et qui a emporté le puissant chef du non moins puissant Forum des Chefs d’Entreprise (FCE), Ali Haddad a eu comme impact de faire entrer le Forum dans une crise sans précédent.
Le contrecoup le plus notable, déjà, est cette sinistrose jetée sur un climat des affaires de tout temps ombragé, du reste.
Vient ensuite une véritable cacophonie, traduite par des échanges d’accusation à tout vent entre ses membres les plus en vue, des défections et des démissions en cascade.
L’effet- dominos , née de la bronca populaire nationale a fait son œuvre !
Prenant l’intérim du FCE , pour donner un semblant de continuité à l’organisation patronale, Moncef Othmani a tôt fait de jeter l’éponge, dénonçant « une campagne diffamatoire, insultes et menaces physiques» orchestrée à son encontre en coulisses.
Du coup, la perspective de l’élection d’un nouveau président, prévue le 24 du mois de juin, s’assombrit.
Pressenti pour en être un candidat en puissance, le P-dg de «Alliance Assurance», Hassan Khelifati a non seulement abdiqué pour cette échéance mais s’est retiré officiellement du Forum, depuis le 21 mai écoulé. Il a, à son tour, pointé des coulisses malsaines, mettant à l’index des parties prenantes de l’»Etat profond».
La perspective de l’élection d’un nouveau président du FCE, prévue le 24 du mois de juin, s’assombrit
Un tableau bien sombre, alors que seule une élection transparente d’un nouveau président et dans le respect des statuts de l’Organisation demeure susceptible de conjurer une crise qui pourrait l’emporter.
Reste l’alternative Sami Agli, P-dg du groupe éponyme. Seul candidat à la présidence du FCE, désormais, ce dernier tente de séduire par un programme à deus saillies : sortir le Forum de la gestion centralisée, en mettant les territoires au cœur de l’action du nouveau FCE et l’intégration des grandes entreprises.
Plus que tout Sami Agli veut revenir au fondement originel de l’organisation. Echaudé par les expériences passées, il tranche : «On n’aura aucune position politique. Celui qui veut faire la politique, il le fera en dehors du Forum, sans utiliser le nom du Forum, ni ses moyens».
Ardu à concevoir, au vu d’une longue pratique érigée en réflexe. Mais Sami Agli a déjà le mérite de tenter de sauver une institution capitale. Mais qui bat sérieusement de l’aile ! n
Par Hacène Nait Amara