Le secteur de la Jeunesse et des sports a connu, durant 2020, une année riche en travail accompli et en évolutions sur différents niveaux.
Nettement plus productif, le ministère de la Jeunesse et des sports a réussi à réaliser plusieurs actions, en dépit des gros aléas induits par la situation de crise sanitaire et économique exceptionnelle, liée à l’épidémie de coronavirus que connaît le pays. Les points forts des actions entreprises sont perceptibles notamment à travers le lancement d’un plan de relance des sports scolaires et universitaires comprenant une série de mesures visant à réformer et réhabiliter ces segments qui avaient perdu leurs lettres de noblesse.
Un plan national Jeunesse 2020-2024 a été, également, élaboré avec pour objectif le lancement d’une politique publique unifiée dédiée aux jeunes et qui sera mise en œuvre par l’ensemble des secteurs ministériels et des instances nationales en charge des questions des jeunes.
D’autres actions, non moins importantes, sont à relever au chapitre des projets réalisés, des textes de loi élaborés et des financements engagés touchant aux différents domaines dépendant du secteur.
Par B. Titem
onformément à la politique générale du gouvernement, le Ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS) a pour attribution la prise en charge des préoccupations et des aspirations de la jeunesse ainsi que le développement, la promotion et la généralisation de la pratique des activités physiques et sportives.
Pour répondre au mieux aux attentes multiples et multiformes du monde sportif et des jeunes, le ministère a élaboré une politique susceptible de prendre en charge ces attentes, à travers un plan d’actions reposant sur trois axes, à savoir la promotion de la jeunesse comme priorité nationale vitale, le développement des activités sportives et physiques et du sport d’élite, et l’amélioration de la couverture qualitative des infrastructures sportives et de jeunesse.
Ainsi, durant l’année 2020, les actions entreprises par le ministère se sont articulées autour de la relance des sports scolaires et universitaires, la prise en charge des athlètes d’élite et des jeunes talents sportifs, la moralisation et la bonne gouvernance du sport, la modernisation et la gestion partenariale des maisons de jeunes, mais aussi la préparation des Jeux Méditerranéens d’Oran 2022, l’amélioration de la couverture en infrastructures sportives et de jeunesse, la diplomatie sportive et l’élaboration d’un ‘’Plan National Jeunesse’’.
Relance des sports scolaires et universitaires
Afin de valoriser les milieux scolaires et universitaires en tant que gisement capable d’assurer le renouvellement de l’élite sportive nationale, il a été procédé à l’élaboration et à l’engagement de la mise en œuvre d’un ‘’Plan de Relance’’ qui comprend, d’une part, des mesures urgentes et immédiates destinées à réintroduire très rapidement le sport dans les établissements scolaires et, d’autre part, de mesures, à moyen terme, visant à réformer le système des sports scolaires et universitaires dans son ensemble.
De ce fait, et comme mesures urgentes et immédiates, il a été engagé la mise en œuvre d’une série d’opérations fixées par une circulaire interministérielle dressée conjointement avec les ministères de l’Education Nationale et de l’Enseignement Supérieur. Il s’agit, notamment, du lancement d’une opération pilote de 500 écoles, consistant à faire bénéficier les élèves du cycle primaire dont l’infrastructure se trouve à proximité des installations sportives du MJS, dument identifiées, pour une heure et demi par semaine de cours d’éducation physique et sportive (EPS), dispensés par les cadres du secteur, au moyen de kits pédagogiques fournis à cet effet.
De même, il a été retenu l’organisation de festivals sportifs nationaux au profit des écoliers du primaire et de jeux sportifs nationaux scolaires et universitaires ainsi que l’introduction du sport dans les campus universitaires, à travers un au moyen un programme d’animation sportive.
A moyen terme, des actions, dont la mise en œuvre a été déjà entamée, consistent en l’augmentation du volume-horaire consacré à l’EPS dans les établissements scolaires, la valorisation de la pratique sportive dans le cursus universitaire, la relance des classes sport/études et le renforcement de l’expérience du Lycée sportif national. Dans le cadre de cet objectif, une attention particulière est accordée à la mutualisation intersectorielle des infrastructures, notamment, par la juxtaposition de la carte des infrastructures sportives à celle des établissements scolaires par commune et par wilaya, alors que des actions ont été concurremment engagées pour renforcer l’encadrement pédagogique par le biais de la formation des enseignants du cycle primaire, tout en augmentant le prélèvement sur les frais de scolarité afin d’accroître les budgets publics destinés aux sports scolaires et universitaires et en procédant à la révision des statuts des Fédérations Nationales des Sports Scolaires et Universitaires (FASSU).
Prise en charge des athlètes d’élite
Par ailleurs, et dans le but d’assurer aux athlètes d’élite les meilleures conditions de préparation aux compétitions sportives régionales et internationales, le ministère a procédé à l’élaboration et à la mise en œuvre d’un Plan de prise en charge complet couvrant l’ensemble des aspects liés à la situation socioprofessionnelle des athlètes, à la prise en charge de leurs programmes de préparation et la mise à disposition et la modernisation des installations et des infrastructures sportives.
A ce niveau, un dispositif de soutien a été adopté et mis en œuvre, notamment à travers l’engagement de la modification de deux arrêtés interministériels, comprenant des mesures de soutien pour l’accès des athlètes à la formation, à la promotion et aux emplois dans certains corps de l’administration publique. Un autre dispositif a été également élaboré, qui vise à faciliter et accompagner les athlètes dans le lancement de projets d’investissement dans le cadre de l’Agence Nationale d’Appui et de Développement de l’Entreprenariat (ex ANSEJ).
Concernant la prise en charge des programmes de préparation des athlètes, un plan de financement a vu le jour et exécuté, sur la base de programmes de préparation globaux, par discipline, et de plans Individualisés, par athlète, à travers des opérations de financement soldées par la répartition d’un montant de 713 millions DA sur 44 fédérations sportives nationales et le Comité Olympique et Algérien (COA) à titre de soutien aux associations sportives nationales, sur le budget de fonctionnement de la Jeunesse et des Sports.
Dans les faits, il a été décidé d’attribuer des subventions d’un montant de 725 millions DA à 325 athlètes, dont 127 féminins et 198 masculins, répartis sur 21 fédérations concernées par les JO de Tokyo 2021 et les JM d’Oran 2022, au titre du compte d’affectation spéciale n°302-148.
Cette démarche a été complétée par la mobilisation et la répartition d’un montant de 300 millions DA sur 24 Fédérations à caractère olympique, à titre de sponsoring de l’opérateur de téléphonie mobile Mobilis, dans le cadre d’une Convention avec le ministère de la Poste et des Télécommunications.
Pour ce qui de la modernisation et de la mise à disposition des infrastructures de préparation sportive et de récupération, il est à retenir la réhabilitation, la mise à niveau, la modernisation et la mutualisation des infrastructures existantes, conformément aux standards internationaux, mais aussi à la mise en place d’un centre régional de médecine du sport au Centre National de Regroupement de Souidania, à Alger, avec l’appui du Centre National de la Médecine du Sport (CNMS). Enfin, il convient de noter, également, que des athlètes de 16 disciplines olympiques ont été domiciliés dans des salles spécialisées dédiées aux centres de regroupement des sélections nationales de Souidania et de Fouka (Blida).
Prise en charge des jeunes talents sportifs
Chapitre de grande importance, la prise en charge des jeunes talents sportifs, n’est pas en reste. En effet, et avec l’objectif ambitieux d’assurer le renouvellement de l’élite sportive nationale en prévision des échéances sportives à moyen terme, dont les Jeux Olympiques de 2024 et de 2028, un programme quadriennal de prise en charge des Jeunes Talents Sportifs a été adopté. Il tend à accompagner une centaine d’athlètes au talent confirmé, âgés de 14 à 20 ans et représentant 11 disciplines. Ces jeunes pousses vont bénéficier d’un encadrement permanent au Centre de SOUIDANIA, avec l’appui de 20 entraineurs locaux, 11 experts internationaux, 5 médecins spécialisés en sport et 5 kinésithérapeutes.
Moralisation et bonne gouvernance du sport
A côté de tous ces aspects techniques, le MJS a également cerné le volet délicat de la moralisation et la bonne gouvernance du sport. Sous cet angle, l’impératif est de veiller à l’amélioration de la prévention contre de la corruption et ce à travers l’élaboration d’une cartographie des risques de corruption dans les milieux sportifs et d’un programme de sensibilisation et de formation dans le cadre d’une Convention avec l’Organe National de Prévention et de Lutte contre la Corruption.
Aussi, il sera procédé au renforcement du contrôle et de la reddition des comptes dans le financement du sport, par le biais d’une circulaire ministérielle qui fonde le financement des fédérations sur des critères de performance et de bonne gouvernance par le truchement d’un Comité Technique d’Evaluation ad- hoc des demandes de financement, de critères de classement et d’un barème de notation. Dans la même veine, l’amélioration de la prévention des conflits d’intérêts dans les milieux sportifs s’est vue consolidée grâce à l’amendement du décret exécutif relatif au non-cumul des responsabilités exécutive, élective et administrative au sein des structures d’organisation et d’animation sportives. Dans ce contexte, une ‘’note méthodologique’’ émanant du MJS surligne les procédures légales et fixe le calendrier des élections pour maitriser l’intégrité du processus de renouvellement des instances des structures d’organisation et d’animation Sportive. Cela, en dehors de l’élaboration d’une ‘’Charte nationale’’ visant à promouvoir l’éthique et la morale du sport et à travers laquelle devront s’engager l’ensemble des acteurs du mouvement sportif national à respecter les principes et les valeurs de bonne gouvernance et de saine gestion des structures et des ressources, de contrôle et de reddition des comptes, d’intégrité des compétitions et des processus de décision et de lutte contre la violence et la discrimination.
Enfin, il y a lieu de retenir, dans le cadre de la lutte contre l’utilisation des produits dopants prohibés, la création de l’Agence Nationale Anti-Dopage et la réorganisation du Laboratoire National Anti-Dopage, par décrets exécutifs, Segment de première importance, le volet-jeunesse, sous l’égide de la tutelle, repose sur maints axes prioritaires pour répondre de façon adéquate au 11ème point des 54 engagements du Président de la République. Il est traduit dans la projection du ‘’Plan National Jeunesse 2020-2024 (PNJ)’’.
Le Plan rassemble, dans un cadre de gouvernance unifié et cohérent, en tant que première politique publique dédiée à la jeunesse en Algérie, l’ensemble des dispositifs publics relatifs à la jeunesse dans cinq domaines prioritaires.
Il s’agit de l’éducation, la formation et le renforcement des capacités des jeunes, l’emploi, l’entreprenariat et l’innovation, la citoyenneté, la participation à la vie publique et politique et les mobilités des jeunes, l’accès aux services de la culture, des sports et des loisirs, l’information, la communication et la recherche sur la jeunesse.
Il convient de savoir que son élaboration a reposé sur une démarche intersectorielle, partenariale et scientifique qui s’est appuyé, entre autres, sur une série d’actions consistant en l’installation et la tenue d’une série de réunions de coordination d’un Comité Intersectoriel constitué de 22 Ministères, du CNES et de l’ONS, la réalisation d’un inventaire de l’ensemble des dispositifs sectoriels relatifs à la jeunesse, la tenue d’une série de concertations avec des collectifs d’associations de jeunesse dans plusieurs régions du pays ainsi que l’organisation de plusieurs sessions du Forum Numérique de la Jeunesse Algérienne, en tant qu’espace de discussion entre les jeunes de tout le pays autour du PNJ.
Il doit également sa mise sur pied à l’organisation, dans toutes les DJS du pays de rencontres avec des groupes de jeunes, la révision du cadre règlementaire relatif au Conseil Supérieur de la Jeunesse, en tant qu’espace représentatif pour la participation des jeunes à la conception et à l’évaluation des politiques publiques qui les concernent mais aussi à travers la mise en place du Corps des Jeunes Volontaires Algériens qui s’appuie sur une Plateforme Numérique, une Charte et un Comité d’Organisation du volontariat, à coté de l’exploitation systématique, par une équipe de chercheurs pluridisciplinaires ; menés par un directeur de recherche au CREAD, des études scientifiques produites sur la jeunesse algérienne, notamment, par le CREAD, le CRASC, le CENEAP et le CERPEQ.
Au terme de ce processus, 78 actions opérationnelles, sectorielles et intersectorielles, ont été arrêtées pour être implémentées, annuellement, durant la période 2020-2024, sur la base des financements des programmes sectoriels existants et sous la conduite d’un Comité Intersectoriel de suivi et d’Evaluation.
La pérennisation du PNJ aura à être garantie par l’adoption d’une loi relative à la jeunesse, dument lancée, conformément à l’article 73 de la Constitution de 2020.
Des Maisons de jeunes à lifter à plusieurs niveaux
Comment insuffler un nouveau souffle aux Maisons de jeunes ? Le ministère entrevoit de redynamiser ces établissements via un plan de modernisation et de gestion partenariale impliquant le mouvement associatif national tout en entreprenant des actions de réforme et d’accompagnement traduite, en premier lieu par l’assouplissement du cadre règlementaire, l’exécution d’un appel à ‘’Projet National’’ pour le financement des projets du domaine.
Sa mise en œuvre effective au niveau des Maisons de jeunes a permis de prendre en charge plus de 90 associations, à travers l’ensemble du territoire national pour un montant total de 60 millions de DA, ainsi que la formation du mouvement associatif de jeunesse, par le biais, surtout, du Centre Algérien de Développement de la Jeunesse, concrétisé en partenariat avec un collectif d’associations, à l’occasion de la journée internationale de la jeunesse.
A noter, également, le lancement d’une opération pilote qui a vu 30 Maisons de jeunes attribuées aux associations dans plusieurs régions du pays et, aussi, la conception et la préparation au lancement d’un appel à partenariat national, destiné à augmenter sensiblement le nombre de ces infrastructures de jeunesse.
Jeux méditerranéens d’Oran 2022, un autre grand défi
Il est à souligner que le rythme des préparatifs pour les Jeux Méditerranéens d’ Oran 2022 a connu un accroissement significatif durant l’année 2020, avec des actions et des résultats concrets.
De fait, il faut relever, sur ce plan, une amélioration de la synergie intersectorielle par la réunion, pour la première fois, du Comité d’Organisation des Jeux, regroupant 13 Ministères, 4 autorités publiques et l’adoption d’une périodicité bimensuelle.
Le rythme d’avancement de la réalisation des infrastructures concernées par les Jeux a augmenté à travers l’engagement des entreprises en charge sur de nouvelles échéances, dont le 31 mars 2021 pour le stade olympique, le 30 juin 2021 pour le village méditerranéen et le 30 septembre 2021 pour le complexe nautique et la salle omnisport, ceci en notant, en parallèle, la progression significative des réalisations des commissions d’organisation des jeux avec, notamment, la livraison de la majorité des documents demandés par le Comité International des Jeux Méditerranéens (CIJM), grâce à un suivi rigoureux et quotidien. Le point d’achoppement relatif aux indemnités des personnels, objet de divergence entre le ministère des Finances et la Direction Générale des Jeux a été définitivement réglé avec l’élaboration de l’arrêté y afférent.
L’amélioration de la couverture du territoire national en infrastructures sportives et de jeunesse s’est traduite par des résultats tangibles et observables sur le terrain, grâce à un accompagnement des wilayas ‘’Maitre d’Ouvrages’’ dans l’achèvement des grands projets d’infrastructures.
Ainsi, le nouveau stade d’Oran, destiné aux JM-2022, a enregistré un taux d’avancement des travaux de 90%, celui de Baraki, 80 %, Douéra 55 %, alors que la résiliation du marché, avec le Groupe ETRHB, du stade de Tizi-Ouzou a permis la relance de la procédure pour de nouveaux marchés subséquents. Dans le même contexte, le MJS a veillé à la sensibilisation des autorités chinoises, par le biais du canal diplomatique, sur la nécessité d’achever les stades de Baraki et d’Oran dans les meilleurs délais et l’engagement de l’entreprise en charge du stade d’Oran auprès du ‘’Maitre d’Ouvrage’’ pour une livraison au 31 mars 2021. A noter qu’en appoint à ces projets, des établissements publics en charge de la gestion des grands stades avec la publication de deux décrets exécutifs (Oran et Tizi-Ouzou) et un troisième en cours d’adoption (Baraki et Douera), ont mis en place.
En outre, le ministère a réceptionné, à décembre 2020, pas moins de 173 infrastructures tous types confondus, tout en procédant à l’assainissement de la nomenclature des investissements par la clôture de 38 opérations représentant 94 projets repartis sur 18 wilayas. Sur ce même chapitre, plusieurs autres actions ont été également entreprises, dont la préparation du projet de budget pour l’exercice 2021, axé en priorité sur la réhabilitation du parc infrastructurel existant et la dotation des zones d’ombre, le lancement de la réhabilitation des stades retenus pour le championnat d’Afrique de football prévu à Annaba, Oran, Alger, Constantine et Blida et le lancement des travaux du stade d’Athlétisme du Complexe Olympique Mohamed Boudiaf, dont la mise en service est prévue pour mars 2021.
Egalement, la réalisation et la réhabilitation des centres de regroupements sportifs de Souidania et Fouka, enregistrent un taux d’avancement des travaux de 75 % et leur une mise en service est programmée avant la fin de l’année en cours.
La nécessité d’établir et de renforcer la présence algérienne au sein des instances sportives régionales et internationale, sans laquelle le sport algérien serait voué à évoluer en vase clos et sans moyens de défense de ses droits, a amené la tutelle à prôner une diplomatie sportive, dont le premier jalon a été concrétisé de par la mise en place, au niveau de son administration centrale, d’une commission ad- hoc qui aura à charge de préparer un plan d’action pour booster le rôle de l’Algérie dans la prise de parole et la défense de ses intérêts du pays, dans le concert des nations.
B. T.