A l’approche de la saison estivale, tous les services de l’Algérienne des Eaux sont mobilisés pour assurer et sécuriser l’alimentation en eau potable des populations dans toutes les localités gérées par l’entreprise. Aux projets de renforcement de l’alimentation en eau potable, s’ajoutent le transfert progressif à l’ADE des services des eaux des communes, le basculement progressif des fréquences en eau en alterné vers le quotidien et le H24, ainsi que l’automatisation de la gestion des infrastructures.
Par Yasmina Houadi
Comme chaque année, à l’approche de la saison estivale, l’Algérienne des Eaux (ADE) se consacre presque entièrement à d’importants projets visant à atténuer la souffrance des populations qui habitent des localités encore très peu pourvues en ressources en eau et peu desservies en la matière. Ils sont bien nombreux ces projets et assez ambitieux. Mieux encore, ils ne tarderont pas à être livrés. Ce sera chose faite au plus tard en pleine saison estivale, justement pour la plupart d’entre eux. M. Smain Amirouche, le directeur général de l’ADE, l’a fait savoir lors du regroupement national des cadres du secteur des Ressources en eau, tenu le 24 écoulé à Alger. «Le programme de développement est en cours de réalisation pour améliorer et sécuriser l’alimentation en eau potable des citoyens durant la saison estivale 2020. Son impact touchera 156 communes à travers 22 wilayas pour une population estimée à 4 821 000 habitants, qui ont aujourd’hui un programme de distribution d’eau potable de 1j /2 jusqu’à 1j/4 et qui par les mises en services de ces 23 projets passent au quotidien, voire même en H24» a affirmé le premier responsable de l’Algérienne des eaux.
Se voulant précis et convainquant, le DG de l’ADE évoquera 17 projets qui sont à l’actif de l’entreprise. Il cite celui qui porte sur l’alimentation en eau potable de la wilaya de Sétif et les communes situées à l’ouest de la wilaya à partir du barrage de Mehouane. Ce projet vise 11 communes, avec un nombre d’habitants qui est de 1 106 771. Le taux d’avancement des travaux est estimé à 98%. La mise en service totale devrait avoir lieu au courant de ce mois.
Un autre projet consiste en des travaux d’AEP des villes d’Oum El Bouaghi, Ain Beida, Ain M’lila, Ain Fekroun et Ain Kercha à partir du barrage Ourkis. Il vise une population de 528 427 habitants. Le mois de mars en cours, le projet devrait être réceptionné dans sa totalité. Le troisième consiste en des travaux d’AEP des communes d’Ouled Sidi Brahim, Ben Daoud, Harraza, El M’hir et Mansourah, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, à partir de la station de traitement de Tilesdit.
Le renforcement de l’AEP des communes de Bordj Bou Arréridj à partir du barrage de Tichy Haf est le quatrième projet. La date prévisionnelle de la mise en service totale est fixée pour fin du mois mai prochain. Le cinquième projet porte sur l’AEP de la ville d’El Milia et la zone industrielle de Bellara à partir du barrage de Boussiaba, dans la wilaya de Jijel. La livraison est prévue pour fin mars 2020. Sixième projet consiste en le renforcement de l’AEP des communes de la vallée d’Oued Abdi à partir du barrage de Koudiet Medaouer, dans la wilaya de Batna.
Autre projet, le renforcement de l’AEP des communes de Sétif à partir du barrage de Tichy Haf. Il vise 10 communes pour une population de 114 257 habitants. Les travaux sont seulement à 47% actuellement mais une tranche d’urgence devrait être mise en service fin avril 2020. L’ADE prévoit également des travaux de transfert des eaux de la nappe de Chott El Gharbi vers les agglomérations au sud de Tlemcen, au nord de Naâma et à l’ouest et au sud de Sidi Bel Abbès. Le taux d’avancement des travaux est estime à 85% a-t-il indiqué.
Il est aussi question de la rénovation des stations de pompage du système d’AEP de Médéa, l’étude et la réalisation d’une station de déminéralisation à El Oued et le transfert d’une station monobloc de dessalement d’eau de mer de Chatt El Ward (wilaya de Ain Temouchent) vers Beni Haoua (wilaya de Chlef). De même, des travaux sont en cours pour la rénovation du système d’AEP de la ville de Tamanrasset, la réhabilitation de la station de traitement de Ain Dalia (wilaya de Souk Ahras), la réhabilitation de la station de traitement de Ghrib (wilaya de Médéa), la réhabilitation de la station de traitement Ain Tinn (wilaya de Mila) et la réhabilitation du système d’AEP dans plusieurs villes du pays.
Six autres projets sont à l’actif du Fond National de l’Eau (FNE). Le premier consiste en la réhabilitation de génie civil, renouvellement des équipements et extensions de la station de traitement de Bouhadjer «barrage Cheffia», dans la wilaya d’El Tarf. Au programme aussi, la réhabilitation du réseau d’AEP de la ville de Boukadir Chlef, la réhabilitation du réseau d’AEP de la ville de Taougrit Chlef, la réhabilitation d’un tronçon de l’interconnexion des barrages Guenitra et Zardezas, dans la wilaya de Skikda, la réhabilitation partielle des stations de traitement de Mexa et de Chaiba, wilaya d’Annaba et enfin, la réhabilitation du complexe de production de Tilesdit et des stations de traitement et de pompage principale SP1 dans la wilaya de Bouira.
Jusqu’à fin 2019, l’Algérienne des Eaux dispose de 44 unités de distribution réparties sur le périmètre national et 8 unités de production, organisées en 15 zones régionales. L’ADE gère 1001 communes sur un ensemble de 1541, soit 65%. Le volume d’eau produit par l’ADE est de 1,95 milliard de m3. Celui distribué est de 1,72% pour une population de 27 271 892 habitants. L’ADE assure une desserte en eau de 80% de la population totale des 44 wilayas. Les 20% restants sont desservis par les services publics de l’eau des APC, soit 1 464 784 habitants. La desserte en eau H24 est de 21%, celle quotidienne est de 40%, celle d’un jour sur deux est de 19% et celle d’un jour sur 3 est de 20%. Le nombre des réparations des fuites effectuées en 2019 est de 265 869.
L’ADE se charge de la gestion de 3842 forages et puits, 351 sources d’eau, 1737 stations de pompage, 90 stations de traitement, 2 stations de deferrisation, 19 stations de déminéralisation et 7237 réservoirs pour une capacité de plus de 5 millions de m3 d’une autonomie de 24h. Pour le contrôle de la qualité de l’eau, l’Algérienne des Eaux dispose de 86 laboratoires de process, situés au niveau des stations de traitement, 44 laboratoires situés au niveau national pour le contrôle de l’eau produite et distribuée et enfin un laboratoire central de référence qui assure les analyses spécifiques pour l’ensemble des unités de l’ADE. L’entreprise assure qu’aucun cas de maladie à transmission hydrique (MTH) n’a été enregistré en 2019.
Le plan d’action 2020 prévoit le transfert progressif à l’ADE de 207 services des eaux des communes, le basculement progressif des fréquences de dessertes en eau en alterné vers le quotidien et la normalisation du H24, ainsi que l’automatisation progressive de la gestion des infrastructures. Aussi, l’ADE prévoit une production d’eau de 2,1 milliards de m3 et une distribution de 1,93 milliards de m3. De même, une desserte en eau de 90% de la population totale et de 100% de la population gérée par ses services, avec une fréquence H24 de 25%, 55% quotidiennement et 20% un jour sur deux.
Il est à préciser qu’au sujet du transfert de la gestion de l’eau des APC à l’ADE, l’entreprise a intégré dans son actif, durant les exercices 2018-2019, 143 services publics de l’eau des communes. En 2020, l’ADE a procédé à l’intégration de 9 communes (8 communes de Bordj Bou Arréridj et une à Tiaret).
Pour ce qui est des finances, le chiffre d’affaires eau TTC de l’entreprise était de 36,3 milliards DA fin 2019. Le montant recouvré était de 28,5 milliards DA, soit un taux de recouvrement de 87%. Pour 2020, l’ADE ambitionne d’atteindre un chiffre d’affaires eau TTC de 38 milliards DA et un taux de recouvrement de 100%.
Y. H.