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La souveraineté, parlons-en

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La polémique, toute chaude encore, sur le projet de loi sur les hydrocarbures est vertueuse en cela qu’elle met en lumière le concept de souveraineté, le dépoussière et surtout interroge son rapport avec la réalité économique actuelle à la lumière des dynamiques de changements qui s’opèrent dans les modes de production, dans les échanges internationaux.
La souveraineté, parlons-en donc, ou faisons parler le dictionnaire Larousse qui en donne la définition suivante énoncée par Louis Le Fur aux XIXème siècles : « La souveraineté est la qualité de l’Etat n’être obligé ou déterminé que par sa propre volonté»
A l’ère de la mondialisation où les économies du monde sont t interconnectées et interdépendantes, la souveraineté, au sens de cette définition de Larousse a-t-elle encore un sens ? Certainement pas et à plus forte raisons pour des états dont les économies échappent totalement à leur volonté et à leur libre arbitre.
Pour nous algériens, la souveraineté pour laquelle, nous avions payé un prix fort, qu’il importe de rappeler, à l’occasion du 55me anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, est un mot qui titille légitimement notre orgueil national sur le plan émotionnel.
Mais dans les faits ? Pas grand-chose. Car dans la réalité nous n’avons d’économie que le nom, puisque nous importons tous : des avions Soukhoi de nos camarades russes aux cure-dents de notre frère émirati, en passant par le médicament, l’automobile, l’électroménager…., la liste est longue. Grâce évidemment à la manne pétrolière qui constitue la quasi-totalité de nos exportations.
Les  revenus pétroliers, qui sont le soubassement de notre « souveraineté » économique sont considérablement impacté par l’effondrement des cours  du pétrole depuis 2015, ils risque de l’être davantage dans les prochaines années, à cause justement d’une loi totalement obsolète qui fait que les partenaires de la Sonatrach sont de moins en moins tentés par le risque Algérie avec ce dogme, cette vache sacrée du 51/49.
En dehors de la politique politicienne, orchestrés par des partis politiques pour mettre au supplice le gouvernement tous les experts qui sont intervenus dans le débat sont unanimes à dire qu’il faut changer la loi actuelle, pour donner un peu lus d’attractivité au marché algérien, dans un contexte  de concurrence féroce.

Aujourd’hui la souveraineté bien comprise n’est pas tant cette capacité des Etats à se déterminer par leur seule volonté, mais au contraire à intégrer les exigences du pragmatisme économique. Et ce qui est valable dans le secteur des hydrocarbures doit l’être ailleurs pour que cette transition économique post hydrocarbures tant proclamée puisse enfin connaître un début de concrétisation. Loin de tout dogmatisme. C’est la seule voie de salut pour notre pays.
Par Hacène Nait Amara

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