Encouragés par l’annonce faite par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de lancer un Fonds national pour le financement des startups, les initiateurs de SahaVac redoublent d’efforts pour que leur projet de plateforme numérique soit adopté aussi bien par le gouvernement, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière mais aussi par le citoyen. «Lors des travaux de la Conférence nationale des startups, nous avons eu un échange avec le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. Il s’est montré très intéressé par notre projet» confie Abir Blidi, co-fondatrice de SahaVac. La conférence nationale des startups «AlgeriaDisrupt 2020», dont les travaux ont été inaugurés par le président de la République, s’est tenue, le 03 octobre écoulé au Centre international des Conférences (CIC) à Alger.
C’est l’occasion ou jamais pour SahaVac, à l’instar d’autres startups, de relancer une idée qui date de plusieurs années pour mettre à la disposition du citoyen algérien et des autorités publiques un carnet de santé numérique. Un document numérique qui rassemble toutes les données relatives au traitement médical et aux problèmes de santé de l’enfant depuis sa naissance. Cette digitalisation des documents de santé sert notamment lors des déplacements, à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Un simple clic sur le smartephone suffit pour dérouler tous les vaccins suivis par l’enfant pour décider d’autres à lui administrer dans différentes circonstances et différents endroits.
SahaVac voit juste et voit grand. «A la base, c’était un carnet de vaccination». Selon sa fondatrice, SehaVac est décrite comme un carnet de santé numérique qui pourrait apporter un soutien aux professionnels de la santé dans le suivi médical de leurs patients. L’application permet également aux parents de suivre en détail les vaccins de leurs enfants et leur permettre d’en programmer les prochains. SehaVac renforce la traçabilité pour optimiser la sécurité vaccinale, en offrant un carnet digital de vaccination permettant de recenser de la donnée utile à la prise de décision mais aussi au contrôle et l’optimisation d’approvisionnement à travers une visibilité sur l’ensemble du territoire national et en offrant un canal de communication ciblé, a-t-elle, expliqué.
Selon toujours la co-fondatrice de SehaVac, la plateforme numérique est aussi le support du dialogue régulier entre les familles et les professionnels de santé qui interviennent pour la prévention et les soins. «Dès la naissance, l’enfant est directement inscrit sur la plateforme. Le document réunit tous les événements concernant la santé d’un enfant depuis sa naissance, notamment les vaccins accomplis et ceux restants ainsi que la liste de toutes ses allergies, pathologies ou éventuelles interventions chirurgicales subies depuis son enfance». La plateforme est-elle opérationnelle ? «Oui, elle l’est mais elle n’est pas à accès libre. Nous sommes en période de collecte de données, notamment pour l’Etat. Nous sommes en 2020 et on n’a pas un chiffre exact de nos naissances. Ce n’est pas normal, alors qu’on est à l’ère du numérique. En enregistrant directement les nouveaux nés dans la plateforme numérique, on saura combien de nouveaux nés que nous avons en Algérie. Même quand l’Etat décide de faire ses commandes de vaccins, il ne le fera pas de manière approximative et il mobilisera les moyens nécessaires pour le respect de la chaine du froid» précise encore notre interlocutrice pour dire tout l’intérêt de cette plateforme numérique. «Pour le moment, nous avons un projet avec la wilaya d’Alger. Il n’est pas encore officialisé mais nous travaillons dessus. n
Lynda Mellak