Rouleau compresseur ? Les sélections nationales de football, A et A’, semblent ne plus se fixer de limites, avec au bout deux trophées majeures, qui plus est acquis à l’extérieur et un paquet d’adversité. Si l’équipe première, sous la conduite de Djamel Belmadi s’était assise sur le toit de l’Afrique, à l’été 2019, la sélection- Bis, sous la férule d’un ancien héros d’Oum Dourmane, Madjid Bougherra en l’occurrence, n’en n’a pas fait moins en raflant la mise lors de cette édition de la coupe arabe- FIFA tenue au Qatar du 1er au 18 décembre.
Par Nacer Lesbat
Un succès fou ? C’est validé compte tenu des paramètres qui présidaient à la veille de l’ouverture d’un tournoi avec un onze surgi du néant, mené par un coach- néophyte astreint à subir ‘’ un bizutage’’ dans la cour des grands, à l’image de Carlos Queiroz, guide des ‘’Pharaons’’, Houcine Ammouta, chef des ‘’Lions de l’Atlas’’, et néanmoins tenant du titre ainsi que, et surtout, Mondher Kebaier, mentor des ’’Aigles de Carthage’’ qu’il dépluma au moment le plus fatidique de l’épreuve, la finale. Dans ce décor un tantinet surréaliste, ‘’Magic Bougy’’ aura emprunté au ‘’Pharaon’’ sa puissance, au lion son coup de patte et l’envol majestueux à l’aigle !
Plus prosaïquement, et l’on évoquait plus la bataille épique d’Oum Dourmane, qui avant valu à l’Algérie de surclasser l’Egypte pour aller au Mondial- 2010, Bougherra a agi sur le mental de ses troupes pour leur inculquer l’esprit des grands guerriers qui n’abdiquent jamais. Et l’on l’a vu, depuis le commencement des affaires sérieuses, démarrant avec la partie face au Maroc, les Verts respiraient la grinta et la niaque.
Ils le confirmeront en demi- finale face au pays organisateur qui n’a pas lésiné, et le fait était ostentatoire, sur les moyens et le faste qui devraient aboutir à sa consécration et son prestige. L’Escadron vert allait parachever son œuvre lors d’une finale éblouissante sur laquelle Brahimi et ses frères ont pesé d’autorité.
Donnée comme simple outsider à l’entame de la compétition, tout comme son aînée à la CAN-2019, du reste, l’EN- Bis allait déjouer tous les pronostics et étonner (agréablement) tout son monde ; de l’observateur avisé, à l’adversaire aux grands dirigeants du football mondial.
Tout, sauf le fruit du hasard !
L’équipe d’Algérie, dont l’effectif renfermait des joueurs évoluant en championnat local et arabes, à l’exclusion des grandes stars du football européen a contenu l’Egypte et son équipe première à près de 100%, puis a passé au ‘’peloton d’exécution’’, coup sur le coup, le Maroc, le Qatar et la Tunisie.
Elle confirmera sa totale suprématie sur l’épreuve, via les distinctions individuelles, attribuées à Yacine Brahimi, sacré meilleur joueur du tournoi, Youcef Belaïli, son second et Raïs Mbolhi qui a hérité du Gant d’or du meilleur gardien. Place nette, Un bulldozer est passé ! Cette prouesse peu commune a mis en ébullition le pays et un peuple prompt à s’enflammer pour son équipe, sorti bruyamment, et comme de tradition, le fol succès des siens, donnant un avant- goût festif de l’accueil des héros de Doha, leur retour au pays.
Pour leur part, les hautes autorités du pays n’ont pas manqué de dégainer illico presto messages de félicitations et autres formules de fierté de cette nouvelle gloire du référant national.
Du président de la République au Chef de l’Etat- major de l’ANP, passant par le chef de la diplomatie algérienne, le Premier ministre, et les chairmen du Parlement, tous ont tenu à marquer spontanément cette symbiose totale de la nation, que le football sait, admirablement, déclencher. Et si demain, la coupe du monde…
N. S.