Les entreprises activant dans le secteur de l’artisanat doivent faire face aux mutations économiques et technologiques. Pour ce faire, le ministère de Tourisme et de l’Artisanat a développé une plateforme électronique pour aider au maximum les artisans à commercialiser leurs produits. Dans cet entretien accordé au magazine Indjazat, Kamel Eddine Bouam, Dg de l’Artisanat au ministère du Tourisme et de l’Artisanat, a qualifié cette plateforme d’un outil d’accompagnement opérationnel pour les entreprises afin de générer un maximum d’optimisation de compétences et de données sur l’artisanat.
Interview réalisée par Lynda Mellak
La journée de l’artisan est célébrée le 9 novembre de chaque année. Quel apport du soutien de l’activité artisanale au patrimoine civilisationnel algérien?
L’Algérie célèbre le 9 novembre de chaque année la Journée nationale de l’artisan. C’est un rendez-vous que nous consacrons à la promotion des créations artisanales qui témoignent d’un legs civilisationnel algérien. La journée est également une occasion favorable pour faire connaître les grandes et diverses potentialités que recèle cette activité traditionnelle. Elle contribue à la création de postes d’emploi durables et à la réalisation du développement économique.
La festivité a vu la participation de plus de 300 artisans et associations activant dans le domaine de l’artisanat à travers le territoire national. Supervisée par la Chambre nationale de l’artisanat et des métiers (CNAM), la journée a été également une occasion pour organiser une exposition sur l’artisanat et métiers à laquelle ont pris part des artisans d’Alger, de Constantine, de Médéa, d’Oran, de Boumerdès, de Ghardaïa, de Tizi Ouzou et de Blida, consacrée aux produits de l’artisanat (tenues, cuivre, bijoux et céramique d’art).
Comment évaluez-vous l’effort d’accompagnement accordé par le ministère de Tourisme et de l’Artisanat à l’artisan algérien ?
Nous veillons à la prise en charge efficiente de ce secteur qui contribue à la réalisation du développement durable dans les différentes régions du pays, à la protection du patrimoine nationale authentique et diversifié et à la promotion de l’activité touristique. Nous accordons de l’importance au volet formation. Nous suivons avec intérêt l’amélioration du savoir-faire des artisans afin qu’ils puissent contribuer à la création de richesses économiques alternatives aux hydrocarbures. Nous activons pour garantir la matière première pour les différentes spécialités et améliorer le niveau de commercialisation à travers la réglementation et la participation aux foires et expositions nationales afin de faire connaître le produit national artisanal. Nous les sensibilisons à l’importance de créer des marques commerciales pour les produits artisanaux pour bénéficier du système de protection de la propriété intellectuelle dans le cadre des textes relatifs au plan de protection des métiers artisanaux en vue d’aider les artisans à commercialiser leurs produits, notamment à l’étranger.
Il est question également de promouvoir la qualité des produits et de développer les marchés de l’artisanat aux niveaux local, régional, national, et à l’exportation. Et enfin, développer l’information et promouvoir l’artisanat à travers une stratégie à long terme de communication.
Quel impact sur l’activité artisanale?
Ces dernières années ont été caractérisées par une évolution positive. Le fichier national numérique des d’artisans recense actuellement près de 500 000 artisans dont 31 000 nouveaux artisans inscrits en 2020. Le secteur génère près de 10 000 postes de travail chaque année. Bien évidemment nous aspirons à beaucoup mieux. Nous le remarquons au niveau de la hausse des investissements dans ce secteur. De nos jours, ouvrir une entreprise dans le secteur de l’artisanat ne demande pas beaucoup de moyens. Ainsi, nous orientons les artisans dans leurs démarches de créations d’entreprises à travers les organismes de soutiens et d’accompagnement des activités artisanales soit par le bais de la CNAM ou de l’ANADE.
Quelle est la stratégie sur laquelle vous allez travailler dans les prochaines années notamment pour ce qui est de la promotion du produit artisanal à l’étranger?
Le ministère de Tourisme et de l’Artisanat, dans le cadre de son travail au développement de l’activité artisanale, a réfléchis à une démarche d’actions marketing et promotionnelle grâce au lancement d’une plateforme électronique dédiée à ce secteur. Dans le but de promouvoir le produit algérien à l’étranger nous avons mis en place une plateforme électronique via le portail électronique de la CNAM. La plateforme englobe toutes les données relatives aux produits, aux entreprises et aux secteurs d’activités pour aider au maximum les artisans à commercialiser leurs produits et à les promouvoir sur les plans local et international. Lorsque nous parlons d’exportation de produits artisanaux, il est important que nous parlions d’un label algérien à même de distinguer les produits authentiques des produits contrefaits ou qui n’obéissent pas aux normes de qualité.
Cette plateforme électronique sert à un accompagnement opérationnel pour les entreprises pour développer des compétences et des données sur l’artisanat. Une stratégie nationale qui vise le développement de secteur de l’Artisanat et l’optimisation de sa contribution au développement économique du pays.
Elle constitue une coopérative électronique pour régler le problème de commercialisation, qui représente une des préoccupations quotidiennes de l’artisan. Elle permet de vendre les produits d’artisanat à grande échelle en un temps court et sans grands frais.
A cet effet, une délégation d’environs 33 artisans vont participer au salon international de Milan en Italie du 4 au 11 décembre prochain. La manifestation se veut une occasion pour l’Algérie de mettre en valeur son patrimoine culturel. Et une opportunité pour les artisans algériens de faire la promotion de leurs produits.
H. N. A.