À l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’hépatite, qui coïncide avec le 28 juillet de chaque année, l’Association scientifique des étudiants en pharmacie (ASEPA), en collaboration avec l’Association nationale «SOS Hépatites ANHC» et l’Elite Nationale des Sciences Médicales ont organisé une campagne de sensibilisation et dépistage. Cet événement s’est déroulé à la station du métro (Tafourah- Grande Poste) d’Alger, de 16 heures jusqu’à 20 heures.
Par Lynda Mellak
Membres de l’ASEPA, ces futurs pharmaciens se sont mobilisés à la station du métro d’Alger-Grande Poste dans un climat d’échange positif et humain. Ces étudiants bénévoles ont profité de la journée mondiale de lutte contre l’hépatite pour sensibiliser les usagers de ce moyen de transport sur la stratégie de lutte contre les Hépatites et informée sur les différents moyens de protection pour s’y prémunir.
Le hall de la station du métro Tafourah-Grande Poste, s’est transformé en l’espace de quelques heures en une véritable salle de soin où des étudiants en pharmacie et un personnel médical dédié à cet événement accostent les usagers du métro pour leur expliquer l’importance de passer un test de dépistage de l’hépatite. Vêtus de leurs blouses blanches, les membres de l’ASEPA distribuent des brochures aux usagers du métro contenues toutes les explications liées à cette maladie, en leur prodiguant des conseils pour se prémunir contre l’hépatite. Ne dit-on pas que «mieux vaut prévenir que guérir»
Selon les organisateurs de cette campagne, l’ASEPA en train de préparer une étude épidémiologique pour une durée de cinq ans. A la fin de cette étude, l’association pourrait communiquer un chiffre exact du nombre des personnes atteintes de cette pathologie, a-t-on indiqué.
A rappeler, par ailleurs, que l’association a auparavant organisé des journées sportives, à la Promenade des Sablettes d’Alger, à travers lesquelles des séances de dépistage se sont tenues pour sensibiliser les personnes contre cette maladie.
L. M.
Conseils des médecins et avis de citoyens
• Imène Abouriche, étudiante en 2e année pharmacie et co-coordinatrice de l’événement
«Le taux élevé et les facteurs de risques de l’hépatite C nous ont a incité à sensibiliser les citoyens pour une meilleure prévention», explique avec vivacité Imène Abouriche, co-coordinatrice de la campagne de sensibilisation contre les hépatites. Et d’ajouter : «l’hépatite est une pathologie fréquente qui prend de plus en plus d’ampleur en Algérie. Quand la maladie est prise en charge à son stade précoce, le patient ne risque rien. Par contre, si le patient se laisse aller, il se retrouve avec sa maladie à un stade avancé, le traitement peut s’avérer trop tard». ASEPA qui a organisé une journée de sensibilisation contre les hépatites, a effectué dans le même cadre un dépistage contre cette pathologie. Selon Imène Abouriche: «Le test de dépistage vise à détecter les anticorps et anti-virus notamment de l’hépatite C». Pour une durée de 15 minutes, dit-elle, «la personne examinée passe à l’accueil pour présenter ses informations péronnelles. Par la suite il est orienté à la phase de prélèvement de sang. Il passe aussitôt chez le médecin qui lui remettra son diagnostic. Si le résultat est négatif, la personne est rassurée avec davantage de conseil pour rester à l’abri de la maladie. Dans le cas où le résultat est positif, le patient est orienté vers un centre de dépistage afin d’effectuer une PSR (Polymerase Chain Reaction)».
Selon la co-coordinatrice de l’événement, le but de cette compagne vise notamment à sensibiliser les personnes sur les conséquences néfastes de cette pathologie. «L’hépatite est une maladie silencieuse et dangereuse. Le patient doit se rendre compte à un stade précoce pour éviter un traitement lourd. Plus la maladie est traitée tôt, plus les soins sont allégées et sa guérison sera rapide et totale», préconise-t-elle.
Elle signale également, l’utilité de se tenir attentif par rapport à tous ce qui a rapport avec l’usage personnel comme les lames à raser où aiguilles de piercing ou seringues, coupe-ongles ou matériel utilisé pour la saignée (Al-Hijama). Car, explique-t-elle, ce sont des outils qui peuvent facilement transmettre des virus et provoquer des maladies notamment l’hépatite C.
• Meriem Mouhoubi, étudiante en Pharmacie à l’Université d’Alger
Pour Meriem Mouhoubi, l’hépatite est une maladie qui touche de nos jours aussi bien les personnes âgées que les plus jeunes. Et les chiffres sont inquiétants au sujet de la hausse du nombre d’Algériens qui sont atteints», lance la militante et bénévoles de l’ASEPA. «La maladie touche les gens sans qu’ils se rendent compte. C’est pour cela que nous avons pris l’initiative d’organiser cette compagnie. Nous conseillons toutes les personnes de se faire vacciner et de se dépister». Afin d’éviter toute complication, le patient doit surveiller son état de santé. Car, précise la militante, pour le patient qui a atteint de l’hépatite E, il a sûrement l’hépatite A. Pour celui qui a l’hépatite D, il est automatique atteint de l’hépatite B».
• Belkacem Drissi, médecin généraliste à l’EPSP de Sidi M’Hamed Bouchenafa
«Notre rôle se veut de sensibiliser les personnes sur l’utilité de se dépister contre cette pathologie. «Les personnes ayant effectué un dépistage sont orientées vers nous pour leur délivrer les résultats du l’examen médical qu’elles effectuées. Si le dépisteur est négatif, nous le rassurons. Dans le cas où il est positif, nous le convoquons au niveau du centre de dépistage Bouchnafa à Sidi M’Hamed où il effectuera un autre prélèvement avec une prise en charge totale. Si le cas du patient nécessite d’être hospitalisé, nous l’adressons au CHU d ’El Ktar de Bab El Oued à Alger», a-t-il expliqué.
«Nous avons participé à cette initiative afin de prévenir les personnes sur le danger que peut présenter l’hépatite si elle n’est pas soignée. Nous sensibilisons les patients chez lesquels le virus est détecté notamment pour se protéger des risques pris pendant les rapports sexuels. Nous les informons également sur l’utilité de séparer leurs outils avec lesquels ils se rasent ou se brossent les dents ou se coupent les ongles… »
Le professeur s’est toutefois félicité de l’engouement des personnes qui sont venus pour se faire dépister. D’ailleurs, dit-il, Une heure après notre installations, nous avons reçu 70 personnes. Nous avons atteint les 400 personnes en fin de la journée»
• Hamida Gacem, femme au foyer
«J’étais de passage et j’ai remarqué la foule de personnes autour des blouses blanches, je me suis rapprochée. En découvrant qu’il s’agissait d’une campagne de dépistage contre l’hépatite, je me suis aussitôt intéressée et me suis faites dépistée. L’accueil était chaleureux par ces jeunes étudiants et médecins.
Avant d’entamer la procédure de dépistage, ils se sont renseignés sur mon âge et mon état de santé et m’ont aussitôt pris en charge. Dieu merci, c’était un cas négatif. Les médecins m’ont rassuré et m’ont donnés des conseils sur la manière de me protéger afin de rester à l’abri de cette maladie». Selon, Hamida Gacem, la campagne de dépistage était une initiative importante, les personnes devraient s’intéresser à ce genre d’événement et se donner l’opportunité pour se faire dépister régulièrement. Ainsi, je souhaite que l’initiative se généralise sur d’autres willayas».
• Yacine, employé dans un centre de télécommunication
«J’étais de passage dans la station de Métro Tafoura Grande Poste, j’ai été attiré par un mouvement de personnes, des panneaux et pancartes indiquant la journée mondiale contre l’hépatite.
J’ai su, en arrivant, qu’il s’agissait d’une campagne de solidarité et de dépistage contre l’hépatite organisée par l’Association des étudiants en pharmacie de l’Université d’Alger.
Je me suis aussitôt présenté pour me faire dépister. J’ai beaucoup aimé cette initiative, je félicite vivement les organisateurs. Me concernant, j’ai déjà été contracté par l’hépatite A.
Dieu merci, je suis guéri. Toutefois, je m’intéresse davantage à m’informer sur toutes causes provoquant cette maladie. Je conseille vivement les personnes à se renseigner sur les bonnes manières et habitudes qu’ils doivent impérativement adoptées pour se protéger contre cette maladie sournoises aux conséquences très fâcheuses.
• Noureddine, retraité
L’Association des étudiants en pharmacie de l’université d’Alger et l’EPSP de Sidi M’Hamed ont organisé un évènement grandiose. Il est important que les personnes sachent si elles sont atteintes de cette pathologie pour qu’elles se prennent en charge le plutôt possible. Les individus doivent se faire dépister et le corps médical doit vulgariser les soins contre cette maladie et les rendre plus accessibles à toutes catégories sociales.
L’initiative doit être généralisée à toutes les wilayas du pays. Vu l’engouement des usagers du métro d’Alger qui n’ont pas hésité à se faire dépisté contre cette maladie, je dirais que la campagne de sensibilisation contre l’hépatite était ardemment réussie.
L. M.
