L’utilisation de l’internet mobile (2G, 3G et 4G) a enregistré, en Algérie, une croissance considérable en l’espace de deux années seulement, notamment dans les places publiques, avec une forte consommation de vidéos, selon les résultats de la dernière étude de ConsumerLab d’Ericsson présentée dans un rapport, ce lundi 19 janvier à Alger.
« L’utilisation quotidienne des applications sur Smartphones a connu, au cours de ces deux dernières années, une progression majeure sur les réseaux 2G, 3G et 4G. Ainsi, 42 % des utilisateurs, soit 4 personnes sur 10 se connectent à leurs applications plus de 30 fois par jour, contre 2 personnes sur 10 auparavant », précise l’étude de l’équipementier suédois, qui a porté sur le comportement des utilisateurs des nouvelles technologies, au courant de l’année 2019, dans 6 grandes villes d’Algérie, en l’occurrence Alger, Blida, Constantine, Sétif, Oran et Ouargla.
Effectuée sur un échantillon de 1 000 personnes âgées entre 15 et 59 ans, de différentes catégories de la société, l’étude analyse le comportement des utilisateurs du réseau mobile et de l’internet. Selon le sondage réalisé par les enquêteurs d’Ericsson, « ils sont 37% à se connecter entre 10 et 30 fois par jour, contre 17% moins de 9 fois par jour ». Parmi les différentes activités effectuées par les utilisateurs sur leurs smartphones, plusieurs fois par jour, figurent notamment « la connexion aux réseaux sociaux, la navigation sur le Net, la messagerie instantanée et le visionnage de vidéos de courte durée », relève la même étude. La part des utilisateurs de smartphone qui regardent des vidéos de courte durée au quotidien a presque triplé en deux ans. Ils sont, en effet, « 5 utilisateurs de smartphones sur 10 en 2019 à regarder chaque jour des vidéos de courte durée, alors qu’ils étaient à peine 2 sur 10 auparavant », ajoute-t-on encore. A l’inverse, précise l’enquête, « la croissance est modérée pour les vidéos de longue durée avec 4 utilisateurs sur 10 seulement pour un usage hebdomadaire contre 3 précédemment ». Selon Ericsson, 55% des utilisateurs de smartphones regardent des vidéos à l’école et au travail, 47% dans les transports publics, 42% au niveau des places publiques et 32% à la maison.
De la fiabilité du réseau
S’agissant de la fiabilité du réseau, Ericsson souligne qu’il s’agit là du « facteur le plus important » dans les éléments de satisfaction globale des utilisateurs de smartphone. Quant à la part des personnes qui font état de problèmes sur le réseau mobile, le sondage montre qu’un total de 62% des utilisateurs rencontre plus d’un problème par jour. Parmi eux, « 20% pâtissent de deux types de problèmes par jour et 15 % rencontrent jusqu’a sept types de problèmes, alors que 18% ne relèvent aucun souci journalier sur leur réseau ». Les problèmes les plus fréquents rencontrés sur le réseau mobile national concernent notamment, « le temps de latence data (50% des personnes sondées) et l’absence de couverture (49%) ». Selon les personnes interrogées, les problèmes rencontrés sont liés à la qualité du service fourni par l’opérateur mobile (46%), aux édifices alentours qui entravent la couverture réseau (29%) et aux faibles performances de certains smartphones (21%).
Par ailleurs, les résultats de l’étude montrent que « les prix élevés des offres data, la faible couverture réseau pour l’utilisation de la data et la lente connexion 3G et 4G » sont parmi les principales raisons qui poussent les clients à changer d’opérateurs. M. Yacine Zerrouki, DG d’Ericsson Algérie, a expliqué, pour sa part, que cette étude menée à travers un questionnaire en ligne et par des entretiens directs, confirme, en outre, que 77% des utilisateurs de smartphones se connectent au réseau 4G, lancé en Algérie en 2016, contre 21% à la 3G, lancée en 2014, au moment où seulement 2% avouent ne pas faire de distinction. Il a relevé, par ailleurs, un engouement « de plus en plus marqué » en Algérie pour des débits internet mobiles « plus importants et stables », estimant que les tendances actuelles dans le monde vont vers l’internet mobile de 5ème génération (5G) qui devra se démocratiser durant l’année 2020 en Europe et dans deux ans en Algérie.
Une précédente étude de l’équipementier, présentée en novembre dernier, avait indiqué, faut-il rappeler, que la 5G devrait couvrir jusqu’à 65 % de la population mondiale d’ici fin 2025 et traiter 45 % du trafic mondial de données mobiles. Et d’ajouter : « 2019 est l’année où les principaux fournisseurs de services de communications ont mis en service leurs réseaux 5G en Asie, en Australie, en Europe, au Moyen-Orient et en Amérique du Nord ». Selon Ericsson, la 5G aura un impact positif sur le quotidien des individus et des entreprises, en offrant des avantages au-delà de l’IoT et de la quatrième révolution industrielle. Cependant, « les avantages de la 5G ne peuvent être pleinement exploités qu’avec la mise en place d’un écosystème solide dans lequel la technologie, la réglementation, la sécurité et les partenaires industriels ont tous un rôle à jouer », conclut-il.
Berkaine Kamelia