Expatriée, Kayla Nemour a eu, à 17 ans, toute sa lucidité pour opter pour la représentation du pays de son père et surmonter certains déboires connus dans celui de son adoption. Triomphante, après une honorable 5e place aux concours général individuel, Nemour a crevé l’écran et le plafond de l’Aréna de Bercy, en remportant haut la main le challenge des barres asymétriques de la Gymnastique artistique, avec 15.700 points, devant ses redoutables concurrentes, la Chinoise Quiyuan Qiu (15.500 pts) et l’Américaine Susina Lee (14.800 pts).
Une performance haut de vol, historique ; non seulement pour l’Algérie mais aussi pour l’Afrique et le monde arabe.
Mais sans conteste, le coup du siècle aura été signé, en Boxe, par la pugiliste Imane Khelif. Et ce haut fait mérite de s’y attarder.
C’est que Imane Khelif, souffrant de dérèglement hormonal congénital; bannie par l’IBA mais réhabilitée par le CIO, aura combattu contre l’adversaire sur le ring et une foultitude d’autres sur la Toile, dont des personnalités mondiales de première ordre prises en flagrant délit de discriminations et d’indécence à l’égard de l’Algérienne; à l’image de Donald Trump, Elon musk et surtout, la fantasque présidente du Conseil italien, Giogia Meloni qui a tenté de masquer la lâcheté de sa compatriote ; signant un abandon honteux au 1er round lors du premier tour, en prenant le train des cyber aboyeurs. Cela, sans évoquer la discrimination outrancière de la fédération internationale de Boxe ; bannie elle même par le CIO pour corruption et trafic d’influence et qui s’était illustrée déjà en radiant, pour les mêmes motifs fallacieux l’Algérienne, des championnats du monde de 2023.
Pour tous ces facteurs, la grande victoire de Khelif réside en somme dans la résilience et le triomphe de la jeune femme d’Aïn Sidi Ali sur des puissants de ce monde.
Elle garde en cela une saveur toute particulière pour l’Algérie historiquement rebelle à tout ordre établi, pour l’Afrique et le monde arabe ainsi que pour le CIO dont l’impartialité et l’observance des valeurs de l’olympisme ainsi que le soutien total à la pugiliste algérienne.
Au demeurant l’affaire n’est pas pour autant close et Khelif entend montrer une autre facette de son caractère d’airain. La championne olympique lance un ultime jab contre ses détracteurs, à travers le dépôt d’une plainte pour ‘’cyberharcèlement aggravés’’, selon son avocat . Précisément contre le patron du réseau X, Elon Musk et la célèbre écrivaine J.K. Rowling.
Enfin, dernière satisfaction, Djamel Sedjati, qui a décroché la médaille d’argent sur le 800m.
Originaire, comme Imane Khelif, de Tiaret, Djamel Sedjati, Vice champion du monde en 2022, a confirmé tout le bien qu’on pensait de lui, après une belle saison marquée par la réalisation en juillet dernier de la meilleure performance de l’année et le troisième meilleur chrono de tous les temps (1:41.46).
La médaille de bronze algérienne pourrait cependant nourrir quelques regrets après coup, Sedjati semblant avoir été victime de quelque erreur tactique qui l’a empêché de s’emparer de l’or. En définitive, un léger mieux pour l’Olympisme algérien mais qui reste toujours loin des attentes, en termes comptables, et au regard du potentiel extraordinaire que recèle le pays.
Comme de juste, les héros de Paris ont connu un accueil digne de leurs exploits. A la liesse populaire, est venu s’ajouter la réception solennel du président de la République et des hautes autorités du pays.
Ainsi,, Abdelmadjid Tebboune a- t- il distingué Imane Khelif, Kaylia Nemour et Djamel Sedjati, en leur décernant des médailles de l’Ordre du mérite national, ainsi que des récompenses financières et ce, en présence de leurs familles et staffs techniques.
A noter, enfin, que l’Algérie avait participé aux JO de Paris avec une délégation composée de 46 athlètes (27 messieurs et 19 dames), dans 15 disciplines différentes.
B. N.
