Rencontrant, début mars, des représentants de la presse nationale, le président de la République s’est saisi de l’occasion pour étaler ses convictions sur l’avènement d’une Algérie «véritablement» démocratique et hissée vers le haut dans le concert des nations.
Par Azouz Kafi
Tout de go, Abdelmadjid Tebboune estime que la véritable édification de la République algérienne « a déjà commencé», sur la base des différentes réformes engagées ces dernières années et qui ont permis à l’Algérie de retrouver peu à peu «la place qui lui sied», à tous les plans, fera- t-il observer.
Méthodiquement, ce alors qu’il multiplie interventions et orientations durant des Assises dédiées aux principaux systèmes socio économiques du pays, il s’évertue à inculquer la foi et la conviction en les potentialités de l’Algérie.
Face aux médias, il s’est, de nouveau, engagé à mettre en œuvre les différents projets qu’il avait promis au peuple au moment de son investiture, tout en réitérant son rejet de tout justificatif servant de prétexte aux retards accusés dans la réalisation des projets.
Dans ce contexte, il a indiqué que l’Algérie vivait, aujourd’hui, «une révolution» en termes de développement, chose qui nécessite «d’éliminer la bureaucratie et d’accélérer la cadence de travail à travers le recours aux moyens de réalisation modernes», a- t- il fait savoir ; disant ne pas accepter le moindre relâchement dans leur concrétisation.
Aussi, mettra-il résolument en avant l’importance de la généralisation de la numérisation, un quasi crédo à ses yeux et qui constitue «un des mécanismes nécessaires pour lutter contre la corruption et la bureaucratie, et garantir l’intégrité et la transparence», explique- t- il.
Alerte sur tous les aspects de la vie sociale et économique du citoyen, le Président, et dans une digression tendant à recadrer certains responsables de secteurs, a évoqué le phénomène de démolition des constructions illicites ainsi que la restriction des importations. Au premier volet, il a enjoint à ce que les décisions de démolition «ne doivent être prises qu’après épuisement de toutes les autres voies», fera- t- il remarquer, annonçant par la même avoir instruit le ministère de la Justice à présenter un projet de loi criminalisant l’accaparement des domaines de l’Etat.
Plus sensible encore, le second volet a vu le chef de l’Eta faire une mise au point sévère, soulignant que la restriction des importations «ne doit pas se faire au détriment de la satisfaction des besoins essentiels du citoyen» a- t- il averti, mettant, dans la foulée, en garde contre l’exploitation politique de la pénurie de certains produits de consommation.
Sur ce dernier point, le président de la République insistera longuement sur les périls qui guettent l’Algérie dont l’avis compte, désormais, et dont la voix est audible aux niveaux régional et international, a- t- il soutenu.
«Nous sommes à l’affut de toutes tentatives ciblant le pays», prévient- il. Et de préciser, expliquant que les auteurs des velléités d’attenter à l’Algérie «s’efforcent de le faire de l’intérieur, en exploitant quelques citoyens algériens qui ont vendu leur patrie et prêté serment de fidélité à des ambassades étrangères», a déploré le président, non sans souligner que la tâche de cibler l’Algérie depuis l’extérieur restait toujours ardue, eu égard à sa force et à sa résilience face aux situations de crise.
«L’Algérie est visée de toutes parts car c’est un pays qui n’accepte pas la soumission et le citoyen algérien est fier de son Etat qui avance la tête haute parmi les nations», s’est- il félicité, tout en appelant la presse, qu’il qualifiera de «puissant outil d’ancrage de la démocratie et de lutte contre les tentatives ciblant l’Algérie», à s’imposer et à démasquer les tentatives d’exploitation orchestrées depuis l’étranger.
En droite ligne dans ce cadre, le Président Tebboune viendra à aborder le chapitre de la politique extérieure du pays.
Sur ce plan, le chef de l’Etat alignera les mêmes satisfecit, affirmant, à titre préliminaire, que l’Algérie était en passe de retrouver son lustre diplomatique grâce à la stabilité et à la force de l’économie. Passant ensuite en revue, les différents rapports avec les pays tiers, il a tenu à saluer les relations historiques liant l’Algérie avec l’Italie. « Des relations qui ne plaisent pas à certains pays européens », a-t-il confié, rappelant que l’Algérie était libre dans ses relations internationales et économiques et « défend ses intérêts sans nuire aux intérêts des autres pays», assènera- t-il dans cette veine.
S’agissant de l’Espagne, il signera un ‘’RAS’’, tout en exprimant son regret, après le gel des accords d’amitié et de bon voisinage, quant à cette situation due au «faux pas» et à «l’acte inamical» des dirigeants espagnols. Tebboune prendra toutefois le soin de souligner que les relations de l’Algérie avec le peuple espagnol étaient « très bonnes, en sus de notre respect total pour le roi d’Espagne», dira- t- il.
Prié de dire s’il existait une initiative algérienne pour le règlement de la crise ukrainienne, il a répliqué par un message subliminal en indiquant que la diplomatie algérienne était «une diplomatie silencieuse» ; révélant tout de même la décision de réouverture de l’ambassade d’Algérie à Kiev, «fermée pour des raisons sécuritaires», a- t- il tenu à préciser. Abordant les relations avec les Etats- Unis d’Amérique, «qui sont une grande puissance», le président de la République fera remarquer que les USA savent que «l’Algérie est un pays influent en Afrique, dans le monde arabe et en Méditerranée».
« Que les Etats-Unis sachent que nous sommes un pays ami sans parti pris avec quiconque », a-t-il assuré à l’adresse d’un pays qui avait soutenu «l’Algérie et son peuple après l’indépendance», rappellera le Président.
Sur la crise libyenne, Abdelmadjid Tebboune a réitéré la position de l’Algérie en faveur d’une approche basée sur une solution décidée par les Libyens eux-mêmes, à travers l’organisation d’élections et le choix de leurs représentants, affirmant que touts les anciens modus operandi avaient échoué et, de facto, attesté de la justesse de l’approche algérienne.
Enfin, le Président s’est félicité du dernier congrès du Front Polisario qu’il a qualifié de «démocratique», tout e rendant hommage au Président sahraoui, Brahim Ghali.
Egalement, il a eu à glisser un mot sur l’aide d’un milliard USD, consentie récemment à l’Afrique pour préciser que l’aide en question a été affectée à l’Agence algérienne de coopération internationale pour la solidarité et le développement pour être destinée au financement de projets de développement dans nombre de pays africains.
A. K.