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Hassen Gherbi, DG de Algeria Tourism Cluster : «A une situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles»

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Totalement à l’arrêt depuis les mesures de confinement prises par les plus hautes autorités du pays afin de lutter contre la propagation de la pandémie du Covid-19, le secteur du tourisme ressent l’ampleur de l’impact de cette crise. Le constat établi par Hassen Gherbi, directeur général de Algeria Tourism Cluster est sans complaisance. Il parle d’un secteur «sinistré», un terme très fort qui renseigne, en ne peut plus, sur l’ampleur de cette crise. Toutefois, il reste optimiste quant à la relance du secteur pour peu que, a-t-il-dit, des décisions qu’il faut au moment qu’il faut soient prises. Dans cet entretien accordé au magazine Indjazat, Hassen Gherbi a énuméré un certain nombre de mesures qu’il considère importantes, voir nécessaires pour aider les acteurs du secteur du tourisme à surmonter la crise et surtout à assurer sa relance. Suivez-le…

Interview réalisée par Hacène Nait Amara

Le secteur du tourisme est un des plus touché par la crise sanitaire du Covid-19. À ce stade, quel constat peut-on déjà établir ?
C’est vrai, le tourisme est l’un des secteurs les plus touchés par la pandémie du COVID-19. La situation est chaotique, la vraie mesure de l’impact de cette crise sur notre secteur en particulier et sur notre société en générale, ne pourra être établie qu’à la fin de cette pandémie. Il est très difficile d’arrêter un bilan alors que la pandémie ne cesse d’évoluer en nombre de contamination et en envergure, elle couvre tout le territoire national. Le seul constat établi est que le secteur est à l’arrêt total. Il est sinistré, mis à part quelques activités générées par la pandémie elle-même à savoir la prise en charge des rapatriements et du corps médicale, à travers la mobilisation de quelques hôtels et des moyens de transport.

Selon votre constat, il y a péril en la demeure…
Cette crise à mon avis est loin de connaitre sa fin, c’est une situation exceptionnelle. A ce titre, à une situation exceptionnelle il faudra des mesures exceptionnelles et courageuses, et ce, le plus vite possible. Plus cette crise durera dans le temps et plus elle évoluera dans l’espace, plus elle continuera à générer des coûts économique et un impact sociale important. Il est donc urgent de mettre en œuvres des actions concrètes en donnant la priorité absolue à la santé publique, des mesures favorisant la préservation des emplois et une grande détermination pour la relance du secteur, c’est une question vitale. Oui, nous devons agir vite et à la hauteur de l’ampleur de cette crise, sans complaisance et sans démesures.

Quelles sont les activités du secteur touristique les plus touchées ?
Le secteur du tourisme se définit comme un secteur transversal, il exerce un effet d’entraînement sur plusieurs autres activités, des activités souvent à forte employabilité.
En plus des hôtels, agences de voyages, les guides touristiques, restaurants, les cafés, les artisans, les boites de communications, les transporteurs, les animateurs, artistes, hommes de culture, les photographes, les médias spécialisés… bref la liste est encore longue. Le secteur du tourisme exerce son activité sur un territoire, donc il impact aussi et il entraîne avec lui d’autres secteurs : l’environnement, l’agriculture, la sécurité, le commerce…..C’est un écosystème central dans le développement économique.
Les noyaux central de ce secteur est à l’arrêt, particulièrement les agences de voyages, les hôtels, les transports et d’autres …

Certaines activités telles que les agences de voyages risquent simplement de mettre la clé sous paillasson…
Certes les agences de voyages sont particulièrement les plus impactées par cette crise, leurs prestations se situe en aval des autres activités tels que l’hébergement, le transport, la restauration en plus d’autres activités d’animations, qui sont totalement à l’arrêt. A cet effet les agences de voyages ne peuvent ni proposer des produits touristiques, ni planifier des voyages, c’est une situation d’incertitude totale.

Quelles sont les solutions que préconisez-vous pour remédier à cette situation ?
Avant de parler de solutions, il y a lieu, avant tout, de reconsidérer le secteur du tourisme et de le repositionner dans l’échiquier du développement économique du pays, comme un secteur sur lequel notre pays pourra s’appuyer pour se redresser, il servira comme une base durable, collaboratif et un vivier pour l’innovation, et surtout un moteur d’entraînement pour les autres secteurs partageant les mêmes territoires.
Les solutions existent et passent d’abords par la volonté des plus hautes autorités de l’Etat. A travers un accompagnement pour les entreprises du secteur, en attendant une véritable refonte du secteur basée sur une étude sérieuses. Dans l’immédiat nous proposons les mesures suivantes :
Révision de la fiscalité et taxes liées au secteur du tourisme et pour assurer la survie des entreprises afin qu’elles soient à la hauteur de contribuer aux efforts plus larges en vue du développement du secteur. Deuxièmement, il faut mettre à disposition des entreprises un accompagnement bancaire sous ses différentes formes, crédits, mise a dispositions de liquidités, pour le financement de l’exploitation afin de permettre une reprise rapide de leurs activités.
Il est impératif comme solution de procéder au report des échéances du remboursement des crédits bancaire et supprimer les pénalités durant cette période. Maintenir les emplois par des mesures incitatives (paiement des congés, chômage ….), constitue également une des mesures que nous préconisons pour atténuer les effets de cette crise, tout comme nous proposons la suppression des charges sociales pour la période impactée.
Et en fin, nous insistons sur le développement et la généralisation du e-paiement et du M-paiement et surtout l’encouragement l’innovation par des mesures incitatives….

Les pouvoirs publics sont-ils attentifs à vos doléances ?
Je n’ai aucun doute par rapport à la volonté de l’Etat à nous écouter et d’œuvrer à la mise en place des solutions concrètes pour relancer le secteur. Cette volonté a été à maintes fois exprimée par les plus hautes autorités du pays. Nous sommes confiants et restons serins quant aux décisions qui seront prises. Elles seront sans nul doute à la hauteur des défis auxquels fait face le secteur du tourisme en Algérie.

A votre avis, l’ampleur de la crise est-elle surmontable ?
S’il y a la volonté de l’ensemble des acteurs du secteur (les pouvoir publics et des opérateurs économiques) et avec la concertation et la confiance nous pouvons vaincre et surmonter cette crise. Il faut simplement procéder à un diagnostic sérieux et profond et surtout arrêter des actions concrètes et à la hauteur de la situation.

Quels sont les produits touristiques qui peuvent être proposés en pareille situation ?
Tous les produits peuvent êtres proposés une fois les procédures sanitaires établies et les frontières réouvertes. Bien sur le tourisme local reste une priorité mais cela dépends aussi de plusieurs facteurs, en premier lieux le protocole sanitaire et un ensemble d’élément rendant le séjour en Algérie plus attractif et compétitif.
H. N. A.

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