Il avait marqué les participants à la 33ème conférence du GAIF à Oran par une brillante intervention axée sur les voies et moyens de nature à réduire le gap entre le coût du risque et sa couverture, Hadj Mohamed Seba revient dans cette interview, accordée à notre magazine Injazat, sur quelques éléments de sa réflexion autour des risques nouveaux et l’importance de mutualiser des efforts et les moyens afin d’y faire face. Il pense que le partenariat public-privé peut être une solution, mais aussi un effort multilatéral entre les différents acteurs et institutions de la région. Hadj Mohamed Seba analyse aussi les principales recommandations issues de la 33ème conférence du GAIF, tenue début juin à Oran. Il revient aussi sur l’importance de cet évènement pour les assureurs de la région qui, tout au long de cette conférence, ont pu échanger et nouer des partenariats. Acteur majeur du secteur des assurances dans la région MENA, la Compagnie centrale de la réassurance, a été d’un grand apport à cette conférence, aussi bien en réflexion qu’en tant que sponsor.
Entretien réalisé par Hacène Nait Amara
Vous avez pris part à la 33e conférence de GAIF qui s’est tenue du 05 au 08 juin 2022 à Oran. Que représente pour la CCR un tel événement ?
La 33ème conférence du GAIF est l’un des prestigieux évènements de l’industrie de l’assurance qui a été pour la deuxième fois en Algérie. Cette conférence représente une belle opportunité pour échanger et développer des partenariats avec les acteurs du marché notamment à l’international.
Outre votre participation, vous êtes un des sponsors majeurs de ce cette conférence tout comme vous avez participez activement à l’animation des débats lors de ce rendez-vous. Pouvez-vous nous dire un mot ce qui a motivé votre engouement pour cet événement ?
Cette rencontre, marquée par la participation de représentants de compagnies d’assurance et de réassurance, de courtiers et d’experts des quatre coins du monde, nous a permis de renforcer davantage la coopération existante entre les compagnies du secteur. Nous sommes heureux que l’Algérie soit le pays organisateur de ce prestigieux événement et que la CCR est un des sponsors majeurs de ce dernier. C’était une véritable opportunité pour poursuivre la mise en valeur et mieux rehausser l’image de marque de la CCR.
Quelles sont les recommandations issues de la 33e conférence du GAIF, de nature à aider les assureurs à avoir plus de visibilité face aux défis de la conjoncture ?
Les recommandations issues de la 33 e conférence du GAIF portent sur l’accélération de la mutation vers le numérique qui est devenue incontournable afin d’assurer plus d’efficacité et un développement plus rapide du secteur. Mais pas seulement. Le GAIF a jugé impératif de prêter attention à la cybersécurité pour parer à toute menace en rapport avec les systèmes d’information de toute la région arabe. La 33ème conférence suggère aussi une préparation préalable par les compagnies d’assurances et de réassurance, de plans contre les risques en vue de réduire les effets négatifs des catastrophes naturelles et sanitaires.
L’Algérie vient d’être élue à la présidence du Gaif, quel est votre sentiment, vous qui êtes un acteur majeur du marché algérien et arabe des assurances ?
C’est avec beaucoup d’honneur et de fierté que nous avons accueilli cette consécration. La CCR est un acteur majeur du marché Algérien et arabe des assurances. Nous sommes tenus d’être à la hauteur d’événement aussi prestigieux en offrant les meilleures conditions d’accueil, d’organisation et surtout d’hospitalité pour laquelle l’Algérie et les Algériens sont réputés.
Avec la multiplication des risques, les assureurs sont confrontés à une équation de plus en plus complexe, qui consiste à réduire le gap entre le coût du risque et celui de sa couverture. Selon vous, quels sont les leviers sur lesquels les compagnies doivent compter pour tenter de parvenir à l’équilibre tant recherché ?
Les professionnels s’attelleront à la perspective d’élaborer une nouvelle cartographie des risques mise en place par les assureurs et les pouvoirs publics, pour cela les compagnies doivent compter sur les différents leviers, dont la nécessité de favoriser l’approche technique et la rigueur tarifaire ; donner plus d’importance au développement humain, prêter attention aux partenariats publics privés pour pouvoir répondre de plus en plus aux risques naturels et favoriser plus de pénétration et d’inclusion financière.
Quels sont les plus grands risques qui menacent l’équilibre des compagnies d’assurances dans le contexte actuel ?
Les plus grands risques tels que les catastrophes naturelles, le cyber risque, le réchauffement climatique, augmentation du risque pandémique.
Par ailleurs, ces risques peuvent être considérer comme des opportunités, car ils peuvent accroitre l’offre d’assurance avec le développement de nouvelles garanties.
Pour cela, la CCR suit les évolutions au niveau du marché afin de mieux les cerner et travaille avec ses partenaires pour développer ces créneaux.
Le progrès technologique n’est-il pas une des solutions à cette problématique majeure qui se pose aux assureurs ?
Les nouvelles technologies deviennent un support indispensable de modernisation dans le secteur l’assurance et de la réassurance dans le cadre d’améliorer les services et réduire les délais de transactions afin d’attirer de nouveaux clients, et de développer de nouveaux services pour relancer la machine économique et financière du monde arabe. Il est donc nécessaire d’adhérer à la transition numérique pour contribuer efficacement au développement du monde arabe.
Quid des opportunités que peut offrir le partenariat public-privé face à cette multiplication des risques ?
Face à a la multiplication des risques, le partenariat public-privé est une alliance de compétence et de ressources des deux secteurs permettant un partage de risque et de responsabilité en tirant profit de l’expertise et des pratiques étrangères.
Comment peut-on rendre les produits d’assurance plus accessibles aux assurés afin d’améliorer le taux de pénétration du secteur et sa contribution au PIB ?
Un des rôles de l’assureur est de rester en permanence à l’écoute du besoin que peut formuler les assurables, et de trouver le moyen idoine de prendre en charge ces doléances par la mise en place de couvertures adaptées au différents besoins, tout en simplifiant l’accès à ces dernières. Il est également du devoir des assureurs de travailler dans un sens permettant aux assurés de croire en eux et de leur faire confiance. L’utilisation de la technologie est l’un des facteurs les plus importants au développement de l’assurance de nos jours et surtout dans un contexte ou internet est canal qui permet aux assureurs de réduire le temps, d’assurer une transparence dans la gestion, et être plus proche des assurés.
H. N. A.