Le ministre de la communication Amar Belhimer s’est épanché sur le rôle des médias nationaux, à l’aune des guerres cybernétiques qui font crucialement rage à travers le monde entier et, en particulier, l’Algérie.
Par Azzouz Koufi
ans un entretien accordé à la revue «Koul arab», le premier jeudi d’avril, il a d’emblée mis en relief «l’engagement professionnel et le devoir national dont s’acquittaient les différents médias algériens» pour juguler ces guerres modernes, autant insidieuses que létales de tout establishment socio politique, se félicitant de leur rôle et de leurs contribution positive «dans la défense des questions nationales qui fédèrent tous les Algériens» précisera-t-il
Un fait, selon lui, qui requiert «la maîtrise de la numérisation et de l’e-information, notamment en termes de «sécurisation des sites d’information et de la mise en échec des tentatives de piraterie», a-t-il expliqué, relevant l’apport, jugé positif, sur ce plan aussi bien de la presse publique que privée autour de la la défense des questions nationales «qui fédèrent désormais tous les Algériens honorables, toutes obédiences, orientations et positions confondues», a- t- il tenu à souligner.
Le constat ainsi fait, le ministre de la communication s’est penché sur les performances des médias nationaux par rapport à l’impact des changements extérieurs, des guerres médiatiques et des attaques cybernétiques, estimant que les premiers prix dans de nombreux concours à l’international dont ils étaient récipiendaires «se veut une preuve de leur niveau et de leur capacité compétitive», juge Belhimer ; mettant notamment dans ce contexte le rôle des sites d’information algériens dans «la mise à nu des plans des ennemis et la lutte contre leurs attaques électroniques», s’est- il réjoui.
En parallèle, il a eu aussi à évoquer le rôle des jeunes dans la promotion du champ médiatique, notant que les jeunes Algériens jouissaient «d’un intérêt particulier de la part du Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, afin qu’ils contribuent à la gestion du pays», a-t-il rappelé.
De ce fait, le premier responsable du secteur pense qu’il était donc naturel pour son département de suivre l’orientation du Président et contribuer à sa concrétisation. Précisément il s’agit selon lui, d’offrir des opportunités d’investissement dans le monde de la presse électronique à la catégorie des jeunes concernés et qualifiés, ceci d’autant que la majeure partie des Algériens «sont adeptes des réseaux sociaux et plus de 70% d’entre eux consultent la presse électronique depuis leurs Smartphones», a-t-il relevé. De façon pragmatique, Belhimer préconise que les jeunes universitaires, désirant créer des sites électroniques d’information, «bénéficieront des mesures incitatives indispensables, telles que la publicité publique, les sièges pour l’exercice de leurs activités et ce, dans le respect de la déontologie de la profession, des réglementations en vigueur et des valeurs et fondements de notre société», a assuré le Porte-parole du Gouvernement.
«De toute évidence, l’investissement dans ce domaine sensible encouragera l’innovation, ce qui permettra aux jeunes compétences d’employer à bon escient la numérisation, et ce au service de la profession de la presse et des questions nationales avec une crédibilité et un professionnalisme qui fait face efficacement aux contenus des sites étrangers hostiles qui mènent une sale guerre cybernétique contre le peuple et les institutions algériennes, avec à leur tête l’Armée nationale populaire (ANP)», ajoutera- t- il en substance.
Par ailleurs et interrogé par «Koul arab’’ sur la régulation du monde numérique en dehors des cadres de surveillance, en référence à sa dernière publication «Par quel droit tenir le net?», Belhimer a fait savoir que le domaine de l’Internet qui est soumis, à l’instar des autres domaines, aux conditions de celui qui le détient au service de leurs intérêts, a créé «un nouveau type de capitalisme qui menace la démocratie vu le contrôle quasi total qu’imposent les pôles des réseaux sociaux et le commerce numérique sur la vie privée des internautes», prévient-il.
Et d’expliquer que cette nouvelle réalité engendrait des enjeux- clés, exigeant la régulation du domaine de l’internet pour faire face aux atteintes, aux violations, aux dépassements et aux inégalités dans l’échelle des valeurs.
Pour ce qui est de l’Algérie, le ministre voit que le législateur veillait à « garantir la protection de la vie privée, l’honneur de l’individu et la confidentialité de ses contacts» conformément à la nouvelle Constitution, fera- t -il remarquer , avant de se dire convaincu que la dissuasion de la mauvaise utilisation de l’Internet constituait désormais «une question urgente», admettant que si la prise en charge de la question « semble difficile », elle n’était pas, pour autant, impossible, pour peu qu’elle s’inscrive «dans une approche internationale unifiée», a conclu le ministre de la communication.
A. K.