Fortement impliquée dans les projets structurants du secteur de l’hydraulique grâce à son expérience avérée et expertise très étendue, Amenhyd se dit résolument prête à maintenir son élan et à perfectionner ses compétences afin d’être toujours à la hauteur de ses engagements. Indjazat est allé à la rencontre de Djamel Eddine Chelghoum, PDG de cette entreprise, en marge du salon Pollutec d’Alger, pour évoquer avec lui les défis à venir auxquels Amenhyd est appelée à se mesurer aussi bien au niveau national qu’au niveau international.
Par Lynda Mellak
Amenhyd est l’un des habitués du salon Pollutec. Pouvez-vous nous parler des objectifs fixés pour cette édition en termes nouveautés, de partenariat et d’image ?
Nous participons au salon Pollutec depuis une quinzaine d’années. Nous essayons, comme dans chaque édition, d’avoir des nouveautés à faire découvrir et à mettre en valeur. Cette fois-ci, l’objectif principal de notre participation est de promouvoir nos récentes initiatives en matière de partenariat national. Notre champ d’activités et de compétence vient en effet de s’élargir avec l’arrivée de deux nouveaux partenaires locaux, l’un spécialiste dans l’électromécanique et électricité industrielle des installations de traitement des eaux et de tout ce qui est commande d’une station hydraulique. Avec le concours de ce nouveau partenaire, nous avons développé une solution qui est entièrement algérienne aussi bien dans sa phase d’engineering que dans sa phase de réalisation et de production. Un premier prototype de la solution a été d’ailleurs dévoilé lors de la halte du ministre des Ressources en eau au niveau de notre stand.
Le second partenariat a été conclu avec un bureau d’études également national, spécialisé dans l’engineering. Cela nous a permis de produire localement tous les équipements de traitement des eaux que nous importons auparavant et avec un taux d’intégration qui devrait atteindre 85% d’ici trois ans, contre 45% actuellement.
En résumé, l’objectif à atteindre ou le message que nous voulons transmettre aux pouvoirs publics à l’occasion de la tenue de ce salon consiste à leur réaffirmer notre disponibilité opérationnelle et notre détermination à être à la hauteur de leurs attentes en ce qui concerne la réalisation des différents projets structurants du secteur et que nous sommes convaincus que les capacités dont nous disposons à présent et l’expérience que nous avons acquise nous permettent sûrement de relever ce défi.
Notre deuxième message consiste à mettre en valeur la nécessité d’assurer des niveaux d’intégration beaucoup plus élevés que ceux d’aujourd’hui afin de réduire les importations et privilégier les partenariats nationaux particulièrement avec les entreprises publiques qui disposent actuellement d’un savoir-faire et d’une expérience incontestables dans le domaine. Cette démarche que nous privilégions implique bien évidemment le recours à la main-d’œuvre algérienne et à la mise à contribution de l’expertise locale, car nous avons des experts et des chercheurs qui peuvent être d’un grand apport pour le développement de nos entreprises. Notre bureau d’études en est la preuve. Il n’a rien à envier à ses concurrents étrangers.
Amenhyd a décroché récemment deux contrats pour un montant global de près de 10 milliards de dinars, l’un pour la réalisation d’une station d’épuration des eaux usées à Bechar et l’autre pour l’extension d’une station de traitement à Bouira. Pouvez-vous nous en dire plus ?
La station d’épuration des eaux usées de Bechar constitue l’exemple édifiant de ce que peut entreprendre Amenhyd. En effet, après le dégel du projet, nous avons soumissionné pour reprendre les travaux de réalisation déjà entamés par une entreprise étrangère qui ne répondait plus à la nouvelle réglementation. Nous avons été retenus parmi plusieurs soumissionnaires, dont des entreprises nationales nées suite à des partenariats avec de grandes sociétés étrangères, car nous avons proposé une solution innovante qui répond aux normes avec un coût et un délai moins que les autres soumissionnaires. Il en est de même pour l’extension de la station de traitement de Bouira. Amenhyd a décroché ce marché à la faveur de la solution qu’il a proposée et de l’expérience acquise dans ce domaine, d’autant plus que c’était nous qui ont réalisé les travaux de la première extension de cette même station.
Actuellement, l’Algérie est confrontée à une situation financière délicate. Est-ce difficile pour un groupe comme le vôtre qui dépend en grande partie de la commande publique de maintenir sa rentabilité ?
S’il n’y a pas de paiement, il y aurait effectivement beaucoup de problèmes. Mais je pense que le véritable impact de la crise économique nous l’avons ressenti en 2016/2017. Nous avons perdu beaucoup de temps et surtout du personnel comme beaucoup d’entreprises activant dans le secteur. Toutefois, la situation s’est nettement améliorée suite à la décision concernant le recours au financement non conventionnel. Pour le reste, nous avons reçu des garanties qu’il n’y aura pas de ruptures de crédits de paiement durant l’année en cours.
De nouveaux projets pour 2019 ?
Le gouvernement prévoit un important plan d’action pour le secteur de l’hydraulique qui s’étale jusqu’à 2030. Nous avons donc beaux de choses à faire et à développer. Nous devons juste être à la hauteur de ce plan.
Le développement à l’international fait-il partie des options envisageables chez Amenhyd ?
Compte tenu de la maturité dont nous disposons et notre expérience, nous projetons effectivement d’investir à l’international. Certes, il y a beaucoup de choses à faire en national, mais nous nous intéressons vraiment aux marchés africains notamment en ce qui concerne l’engineering des travaux liés au traitement des eaux.
Avez-vous déjà ciblé vos marchés potentiels ?
Je ferai une communication dans ce sens lors d’une rencontre internationale qui sera organisée au mois de mars à Kigali au Rwanda. Ça sera nos débuts. Nous allons donc essayer de connaître un peu plus ces marchés et évaluer nos capacités à faire face aux lobbys qui sont très puissants sur ces marchés.
Amenhyd est une entreprise qui se veut citoyenne. Pouvez-vous nous parler de votre engagement citoyen et social ?
L’engagement citoyen et social chez-nous s’étend aux actionnaires et aux salariés. C’était quelque chose qui a été bien entamée dès le départ. Donc, Amenhyd se considère comme une société citoyenne d’abord par devoir, par nécessité, par culture et par idéologie qu’on porte en nous-mêmes. C’est pour cela que nous avons investi dans la réalisation d’un centre pour les enfants aux besoins spécifiques à Beni Ourtilane dans la wilaya de Sétif. Nous avons par la suite recruté 22 jeunes handicapés et nous les avons mis à la disposition de ce centre qui accueille actuellement 120 enfants. C’est ces jeunes, salariés d’Amenhyd, qui s’occupent de la cuisine, de l’entretien et du jardinage,…etc. Nous comptons y aller encore très loin dans cette démarche.
L. M.