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Djalassat du Trésor Public : Responsabilité et éthique, en vecteurs de bonne gouvernance

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Dans le cadre de la réforme des finances publiques, le ministre Laaziz Faid a lancé une série de rencontres baptisées « Djalassat Al Khazina » pour renforcer la gouvernance économique en Algérie. Ces assises, initiées par la Direction générale du Trésor, mettent en avant les contrats d’objectifs et de performance (COP) comme leviers essentiels de transparence et de redevabilité. Laaziz Faid a souligné l’importance d’une gestion optimale des ressources publiques, en réorientant l’Inspection générale des finances vers l’audit de performance. Cette première édition, axée sur la redevabilité et les startups, a ouvert un dialogue prometteur sur l’avenir d’une économie algérienne plus inclusive et innovante.

Par Karima Mokrani 

Dans le cadre des réformes engagées par le ministère des Finances, Laaziz Faid, ministre des Finances, a annoncé la généralisation des contrats d’objectifs et de performance (COP) pour les responsables, soulignant l’importance d’une nouvelle approche visant à améliorer la gouvernance et l’utilisation optimale des ressources publiques. Cette déclaration a été faite lors de l’inauguration des « Djalassat Al Khazina » (Assises du Trésor public), une série de rencontres organisées par la Direction générale du Trésor et de la comptabilité, consacrées à des thématiques liées à la gouvernance économique.

Le ministre a précisé que l’adoption des COP constitue un pas significatif dans la réforme de la gouvernance du secteur des finances. Ces contrats engagent les responsables à atteindre des objectifs définis au préalable, pour lesquels ils doivent rendre des comptes. Cette démarche, selon M. Faid, est essentielle pour renforcer la redevabilité, la transparence, et la performance, qui sont les piliers de toute politique économique publique efficace.

La réforme ne s’arrête pas là. Le ministre a également annoncé que les missions de l’Inspection générale des finances (IGF) seront progressivement réorientées vers l’audit de la performance et l’évaluation de l’impact des politiques publiques dans les domaines socioéconomiques et financiers. L’objectif est d’accompagner les décideurs dans leurs choix stratégiques tout en optimisant l’utilisation des ressources disponibles, en vue de maximiser la rentabilité des investissements publics et d’améliorer les prestations de services.

Les « Djalassat Al Khazina » se veulent un espace d’échange et de réflexion, réunissant hauts responsables, experts, universitaires et acteurs économiques autour de sujets d’actualité. Le premier thème abordé, « Redevabilité et performances pour une croissance inclusive : quel rôle pour les startups ? », témoigne de l’importance accordée à la reddition des comptes dans la gouvernance économique.

Cette rencontre a permis de rappeler l’importance de la transparence et de la performance dans la gestion publique, deux conditions sine qua non pour une croissance économique durable et inclusive.

Le Directeur général du Trésor, Hadj Mohamed Sebaa, a souligné l’importance de ces assises comme un cadre stimulant pour les échanges sur la gouvernance et la comptabilité publiques. Il a insisté sur le rôle central de la redevabilité, un principe fondamental renforcé par la loi organique 18-15, dans l’amélioration de la gestion des ressources publiques.

Au cours de cette première séance, plusieurs intervenants ont pris la parole pour partager leurs visions. L’économiste Sid-Ali Boukrami a, lui, mis en exergue la nécessité de lier étroitement éthique et redevabilité, surtout dans un contexte international marqué par des crises économiques et une rareté croissante des ressources. Il a rappelé l’importance pour l’Algérie de poursuivre ses réformes économiques tout en restant fidèle à ses principes éthiques, lesquels ont largement contribué à son prestige sur la scène internationale.

Pour sa part, Yacine Oualid, ministre de l’Économie de la Connaissance, des Startups et des Microentreprises, a abordé le rôle crucial des startups dans l’économie algérienne. Il a souligné que la création de son ministère illustre la volonté de surmonter les défis économiques hérités, en promouvant l’innovation et les technologies comme moteurs de la croissance future. L’innovation est présentée comme un antidote à la dépendance aux ressources naturelles, un obstacle historique à la diversification de l’économie algérienne.

Karim Bibi Triki, ministre de la Poste et des Télécommunications, a ajouté que la redevabilité et l’éthique doivent guider toutes les actions publiques. Il a insisté sur la nécessité d’une gestion des fonds publics rigoureuse et respectueuse des principes éthiques, rappelant que ces valeurs sont indispensables pour assurer une gestion positive et réfléchie des ressources.

Ces premières « Djalassat Al Khazina » marquent un tournant dans le dialogue économique en Algérie. Elles ouvrent la voie à une réflexion approfondie sur les enjeux de gouvernance et de gestion des ressources publiques, tout en favorisant l’échange d’expériences et la mise en œuvre des meilleures pratiques dans le secteur financier.

Le succès de cette première édition laisse entrevoir la possibilité de multiplier ces rencontres, avec l’ambition d’aborder une diversité de thématiques qui continueront de renforcer la culture de la redevabilité et de la performance au sein des institutions publiques.

L’initiative des « Djalassat Al Khazina » s’inscrit, donc, dans une dynamique de réforme profonde de la gouvernance des finances publiques en Algérie. Sous l’impulsion du ministre Laaziz Faid, cette nouvelle approche, fondée sur les contrats d’objectifs et de performance, vise à instaurer une culture de transparence et d’efficacité dans la gestion des ressources de l’État. En mettant l’accent sur l’audit de performance et l’évaluation des politiques publiques, le ministère des Finances entend non seulement rationaliser l’utilisation des deniers publics, mais aussi s’assurer que chaque dinar investi contribue réellement à la croissance économique et au bien-être des citoyens.

Cette première édition des assises du Trésor public a permis de jeter les bases d’un dialogue constructif entre les différents acteurs du secteur économique, avec une vision partagée de l’avenir : celle d’une économie algérienne plus inclusive, plus innovante et plus résiliente face aux défis globaux. Les échanges riches et diversifiés qui ont eu lieu lors de cette rencontre laissent présager une évolution positive vers une gestion publique plus responsable et plus orientée vers la performance, dans un contexte où les attentes des citoyens en matière de transparence et de redevabilité sont de plus en plus élevées.

Les futurs rendez-vous des « Djalassat Al Khazina » seront donc particulièrement attendus, non seulement pour les thèmes qu’ils aborderont, mais aussi pour leur contribution à la construction d’une gouvernance financière exemplaire en Algérie, capable de répondre aux défis économiques du XXIe siècle avec intelligence, rigueur et éthique.

K. M.

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