Un triple objectif est visé : assurer le droit d’accès à l’eau potable à tous les citoyens sans distinction, généraliser une distribution d’eau au quotidien et sécuriser sur le long terme l’approvisionnement en eau potable et industrielle.
Par Yasmina Houadi
Contrairement à ce que laissent entendre certains ou portent carrément des accusations directes, la direction de l’Alimentation en eau potable, au ministère des Ressources en eau, ne fait pas la sourde oreille aux doléances des citoyens. Seulement, des contraintes d’ordre financier, technique, parfois de gestion et autres font que certains projets trainent. «Ça ne doit plus trainer !» se décide-t-elle. C’est ce qui ressort clairement de la présentation faite par le directeur central de l’alimentation en eau potable (AEP), Moustiri Abdellatif, lors du regroupent national des cadres du secteur, tenu le 24 février écoulé à Alger. L’heure est à plus de mobilisation et d’engagement pour un objectif triple : assurer le droit d’accès à l’eau potable à tous les citoyens sans distinction, généraliser une distribution d’eau au quotidien et sécuriser sur le long terme l’approvisionnement en eau potable et industrielle. La direction de l’AEP du département des Ressources en eau a relancé les opérateurs en charge de la gestion et de la distribution de l’eau potable pour faire montre d’une vigilance accrue à la veille du mois du Ramadhan et de la saison estivale 2020.
A présent, la desserte d’eau est assurée par l’Algérienne des Eaux (ADE) et ses filiales (SEAAL, SEOR et SEACO) au profit de 1124 communes. La gestion du service public de l’eau dans les 417 communes restantes étant à la charge des APC. Un planning d’intégration à l’ADE des 417 services communaux est en cours d’exécution y compris dans les zones éparses. Et justement, la direction de l’AEP accorde une importance bien particulière à ces zones éparses et aux communes qui connaissent des restrictions en matière de la ressource hydrique.
A préciser qu’au niveau national, la population desservie au quotidien est de plus de 32 millions d’habitants, soit 75% dont 14,5 millions desservis en continu (H24), soit 34%. La population desservie un jour sur deux et plus est de moins de 10 millions d’habitants, soit 25%.
Dans 21 wilayas, la desserte en eau est assurée avec une satisfaction convenable (un taux de plus de 85%). Ce n’est pas le cas dans 27 autres wilayas, ces dernières connaissent des restrictions au niveau de certaines communes. La situation est encore plus critique dans les zones éparses, de l’avis même du directeur central de l’AEP au ministère des Ressources en eau, raison pour laquelle «les efforts de prise en charge de ces zones éparses constituent la priorité pour garantir le droit d’accès à l’eau d’un service public adéquat». Les communes souffrant d’un manque d’eau sont au total de 661. Le plan d’action arrêté le département de Arezki Berraki pour assurer une distribution d’eau au quotidien prévoit de toucher 303 communes avant la saison estivale 2020, 166 d’ici fin 2020 et 192 au-delà de 2020.
Dix projets structurants, devant être réceptionnés avant le mois du Ramadan et la saison estivale, d’autres avant la fin de l’année 2020, sont en cours de réalisation. Ils seront de nature à améliorer l’AEP d’une partie des communes qui connaissent des restrictions et qui présentent une population de près de 3,2 millions d’habitants. A ces projets, un programme de communication de proximité avec les citoyens et avec les médias est bien mis en œuvre. Un partenaire, et non des moindres, en l’occurrence Sonelgaz, est aussi sollicité. Et ce, pour limiter l’impact des ruptures de l’alimentation en énergie électrique sur les installations névralgiques du ministère des Ressources en eau.
Y. H.