Des « solutions innovantes» pour les assurances africaines ; c’est là l’impératif qu’a tenu à mettre en exergue le Premier ministre (PM), Aïmene Benabderrahmane, pour répondre aux défis de la sécurité alimentaire en Afrique. Présidant, fin mai à Alger, la 49e conférence et de l’Assemblée générale de l’Organisation des Assurances Africaines (OAA), le PM algérien a tout d’abord noté la nécessité que de tels défis imposés, essentiellement, par les changements climatiques, la pérennisation et l’efficience des politiques d’assurance et la modernisation des filières agricoles, appellent à creuser dans le sillon de solutions innovantes pour le secteur des industries d’assurance du domaine.
Par Azouz K.
Il s’agit pour Aïmene Benabderrahmane de veiller à préserver le revenu des agriculteurs, tout en soutenant le pouvoir d’achat du citoyen, à travers l’activation des dispositifs de régulation.
A ce propos, il s’est longuement attardé sur l’objectif de cette nouvelle approche, indiquant qu’il faille «mettre les agriculteurs et les investisseurs à l’abri de toute appréhension ou réticence à l’investissement dans le secteur agricole, en raison de l’impact des changements climatiques y compris la sécheresse, les inondations et les feux de forêt, souvent à l’origine de l’exacerbation de la précarité financière des agriculteurs et travailleurs dans le secteur agricole», a- t- il fait savoir.
Dans le même sillage et relevant l’importance de revoir la définition des risques assurés dans le domaine de l’agriculture ; une démarche à même «de réduire les risques non assurés et de développer une conception inclusive dans ce sens», dira- t- il, Benabderrahmane a pointé une conception qui devrait plancher sur l’amélioration du cadre réglementaire et juridique ainsi que des méthodes de gestion du secteur des assurances, «afin d’élargir la couverture aux petits agriculteurs, aux micro-entreprises et aux investisseurs dans le domaine agricole, à la faveur de la mise en place de mécanismes simplifiés et des moyens de communication efficaces», a recommandé le Premier ministre algérien, lors de ce conclave africain.
En parallèle, il n’a pas manqué de focaliser sur le rôle de la numérisation et de l’innovation ; dans l’optique de l’aplanissement de nombre de difficultés, notamment procédurales et dans l’amélioration des prestations fournies, tant il est vrai que la transition des compagnies d’assurance africaines vers le numérique a l’avantage d’offrir «un recours à des bases de données qui peuvent être collectées au niveau africain, outre la proposition de solutions et de modèles d’assurance concernant les risques communs», a souligné le Premier ministre.
Appuyant ses dires, il mettra en avant des statistiques mondiales faisant ressortir un montant total des primes d’assurance souscrites par l’industrie de l’assurance de l’ordre de 6861 mds USD, pour 2021 ; « dont 44% concernent l’assurance des personnes et 56% pour l’assurance des dommages et des biens, avec une croissance d’environ 6% en 2022 », a- t- il détaillé. En revanche, et en référence à ces mêmes chiffres et ratios, il fera le constat amer que l’industrie des assurances en Afrique ne dépassait pas «1,08%» ; ce alors que le secteur des assurances, qui contribue à hauteur de 2,7% au produit intérieur brut, devrait relever le potentiel du marché africain.
«Un potentiel qu’il importe d’exploiter pour le développement de l’économie des pays africains» fera observer le chef du gouvernement algérien.
Par ailleurs et faisant part de la volonté de l’Etat algérien à booster le secteur, le premier ministre a annoncé la mise en chantier d’un nouveau projet de loi, avant fin 2023, pour accroître l’attractivité des assurances.
Et de conclure, formulant le vœu de voir les résultats et recommandations des travaux de cette session de conférence, ainsi que de l’Assemblée générale de l’OAA «contribuer à développer la gouvernance des entreprises africaines d’assurance et de réassurance et à accroître leur compétitivité dans le cadre du renforcement du travail intra-africain à travers la mobilisation des capacités institutionnelles, l’expertise et les ressources financières en vue d’atteindre et de garantir la sécurité alimentaire en Afrique» a souhaité le Premier ministre.
A. Z.