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Contribution du GAAN : Le Numérique moteur de la croissance économique

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Le Groupement Algérien des Acteurs du Numérique (GAAN) a élaboré une plateforme de propositions pour apporter sa contribution à l’enrichissement du débat sur les enjeux majeurs du développement de l’économie nationale.
La contribution du GAAN comporte une série de propositions concrètes sur l’apport du digital dans l’essor de l’économie nationale, la construction d’un écosystème de digitalisation des différents secteurs d’activité, notamment la mise en place de plateformes numériques pour les services publics (E-gouvernance).

Par Lynda Mellak

’Algérie gagnerait à se doter d’une stratégie nationale du numérique pour accompagner l’élan et l’enthousiasme actuels en vue de la modernisation et de la diversification de l’économie. Selon le groupement algérien des acteurs du numérique (GAAN), une telle stratégie devrait permettre de faire du numérique un levier de croissance de l’économie nationale, notamment à travers l’apport des entreprises de la filière du numérique. Elle permettra par ailleurs de bâtir les fondements nécessaires pour généraliser l’usage du numérique dans les différents secteurs et permettre l’essor d’une société de l’information et d’une économie de la connaissance. A travers cette stratégie, GAAN envisage une approche holistique et d’encadrer, le maximum des mesures et d’actions entreprises dans le pays en vue de créer des synergies et améliorer l’efficacité et l’efficience de ses efforts dans ce domaine. Ainsi GAAN résume dans ce document les principaux axes sur lesquels devrait s’appuyer cette stratégie ainsi que les mesures prioritaires à considérer dans le proche avenir.
GAAN qui a proposé à cet effet, de développer l’accès à l’Internet très haut débit en mettant à profit les différentes technologies et réseaux existants (fixe, mobile, satellite), de dynamiser le marché des Providers Internet par la mise en œuvre des textes d’application découlant de la dernière loi sur les télécommunications, notamment sur le volet ouverture de la boucle locale. Il a conseillé en outre le renforcement de la bande passante internationale et l’optimisation de son rendement grâce notamment à la mise en œuvre d’un Peering local (GIX). Le groupement algérien des acteurs du numérique a suggéré par ailleurs d’accélérer la mise en service de la certification électronique pour les administrations et structures publiques, mais également pour le secteur économique et privé.
Les rédacteurs de ce travail ont appelé à favoriser la disponibilité de Centres de Données sur le territoire national répondant aux standards internationaux afin de diminuer la sollicitation de la bande passante internationale, améliorer la performance des services en ligne par la réduction des temps de latence, consacrer la souveraineté nationale sur les données, améliorer l’attractivité du pays vis-à-vis des Investissements Directs Etrangers dans le domaine numérique et augmenter la contribution du numérique dans le PIB. Pour cela, a-t-on ajouté, il y a lieu de lever les obstacles techniques (ex : disponibilité, qualité et coût de la bande passante, énergie), et prendre des mesures pour rassurer les investisseurs et inciter les investissements conséquents requis par les projets de Data Centers. Il est question, a-t-on précisé, d’engager pro-activement la préparation pour la 5G, notamment pour assurer la disponibilité du spectre des fréquences requis, éliminer les obstacles potentiels au déploiement (ex : pour généraliser la 5G, il sera utile d’avoir des sites cellulaires supplémentaires équipés de la 5G. Les autorités en charge doivent disposer de ressources et d’un cadre réglementaire pour équilibrer entre les préoccupations des consommateurs et la planification urbaine avec des exigences en matière de construction d’infrastructures).

E-Gouvernement pour offrir un service public efficace, transparent et inclusif, centré sur le citoyen et l’entreprise
Pour le comité de rédaction de cette contribution, il est attendu du gouvernement de donner l’exemple en matière d’adoption et d’usage des TIC et du numérique afin de de rallier les citoyens, les entreprises et d’autres acteurs nationaux pour édifier une société de l’information. Pour cela, a-t-on indiqué, il y a lieu d’assurer les éléments clés et facilitateurs. Il s’agit de capitaliser sur la numérisation de l’état civil et le Numéro d’Identification National, pour mettre en œuvre une Identité Numérique unique pour chaque citoyen, permanente, disponible et authentifiable en ligne et pas seulement par le moyen de la carte nationale biométrique physique. Cette identité numérique devrait convenir aux transactions institutionnelles mais aussi commerciales (ex : Banques).
Mettre en place un Système d’Echange Sécurisé de données assurant l’interopérabilité entre les différents systèmes d’information des administrations, structures gouvernementales, et services publics (ex : CNR/Etat Civil). Mettre en service le Portail Gouvernemental de Services Intégrés et accessibles depuis des plateformes en ligne et mobiles. Même si les services en question seront développés par les structures concernées, il est important de simplifier l’accès aux citoyens en intégrant les services les plus courants au sein d’un portail (guichet) unique, a-t-on précisé. Le groupe de réflexion au sein du GAAN a, par ailleurs, appelé à renforcer la Cybersécurité pour établir la confiance entre Gouvernement, Citoyens, et Entreprises. A Favoriser l’Open Data afin de rendre disponibles, pour les administrations centrales, les collectivités locales et les investisseurs – les données pour les systèmes d’aide à la décision et au développement.
Le groupe a tenu à rappeler, dans l’optique, que les retombées et bénéfices du e-Gouvernement sont multiples : Amélioration de l’efficacité et de la productivité des services de l’administration. Amélioration des services aux citoyens et un meilleur engagement des citoyens avec le gouvernement. Accélération de la réalisation des Objectifs de Développement Durable (ODD) et des politiques sociales ; le numérique étant un catalyseur clé des secteurs sociaux tels que l’éducation et la santé. Economie des coûts : des économies substantielles peuvent être réalisées en numérisant et en automatisant les processus. Promotion de la transparence, la responsabilité, la bonne gouvernance et la réduction des opportunités et possibilités de corruption. Amélioration de la compétitivité et l’attractivité économique du pays, en favorisant un environnement propice aux affaires, comme en témoigne le classement «Doing Business» pour l’Algérie en 2020 qui peine à améliorer son classement à la 157ème place depuis deux ans.
Les rédacteurs de cette contribution ont énuméré quelques points qualifiants la population à l’ère du numérique. Il consiste a-t-on souligné, de développer la «Littéracie Digitale» au sein des différents segments de la population. Alors que le taux de pénétration des Smartphones/Tablettes a évolué significativement en Algérie, ils demeurent des appareils adaptés d’abord pour un usage de consommation de contenu a-t-on indiqué. La crise du Covid-19 a mis en exergue le faible taux de pénétration des ordinateurs chez les Etudiants, Employés, Ménages…etc. (la base installée des ordinateurs personnels ne dépasse pas les 3 Millions d’ordinateurs pour une population qui dépasse les 40 Millions, dont 40% environ au sein des administrations et entreprises), ce qui a réduit significativement l’éventail des solutions envisageables pour assurer une flexibilité dans le lieu de travail ou d’apprentissage, a-t-on précisé.
Dans ce cadre, il y a lieu, de revoir à la baisse, selon GAAN, les taux de taxation actuels en droits et taxes appliqués aux ordinateurs personnels et d’autres équipements informatiques essentiels (switch et routeurs, serveurs…etc.) qui se trouvent actuellement à un niveau excessif, rendant ainsi l’accès à un outil aussi essentiel que l’ordinateur impossible pour la plus grande frange de la population. GAAN a plaidé à l’engagement, dans les plus brefs délais, des programmes et initiatives à caractère national à travers un partenariat public-privé et visant à offrir des solutions (Ordinateur + Contenu + Services) adaptées par segment de la population (ex : Etudiants/Elèves/Enseignants, Fonctionnaires, Ménages, PME…etc). GAAN a appelé dans ce sens à favoriser la formation par le e-Learning pour les différentes franges de la population : A l’ère de la digitalisation, la formation à distance est aujourd’hui utilisée officiellement au même titre que les formations et enseignements prodigués en présentiel (Universités, grandes écoles, centres de formation, entreprises etc..). Car a-t-on développé, cette dernière a permis aux cadres, salariés, apprenants de travailler ensemble et de se former en dehors de leurs horaires de travail. C’est désormais une volonté affichée des pouvoirs publics d’insuffler l’économie du savoir.
Les rédacteurs de cette contribution ont suggéré, de préparer la future génération et main d’œuvre à l’ère de l’industrie 4.0 pour ce comité, la 4ème révolution industrielle est en train de définir un bon nombre des compétences et aptitudes requises pour réussir dans le monde du travail. Au-delà des défis nés avec la crise du Covid-19 comme l’enseignement/apprentissage à distance, les responsables de l’éducation sont confrontés au défi supplémentaire de combler l’écart de compétences créé par l’industrie 4.0 et les exigences d’une société mondialement compétitive, dans laquelle certains emplois existants sont en déclin tandis que de nouveaux emplois faisant plus appel à des compétences en technologie et des compétences cognitives émergent. Il est donc primordial, a-t-on appuyé, d’engager une réflexion sur une intégration efficace des Technologies dans les programmes d’enseignement au niveau de l’éducation nationale mais aussi au niveau de la formation professionnelle en vue de développer les compétences requises à l’ère de l’intelligence artificielle et de l’industrie 4.0 et préparer ainsi notre future génération d’innovateurs, a-t-on souligné. GAAN a proposé, en outre, la formation de compétences hautement qualifiées dans les technologies phares, comme l’intelligence artificielle ou la cybersécurité, afin de soutenir la transformation économique et sociale du pays par des compétences locales. Il soulevé dans ce sens, de mettre à profit les compétences algériennes résidant à l’étranger pour bénéficier de l’expérience et de l’expertise des expatriés algériens, exerçant dans de grandes entreprises internationales, notamment dans le domaine des Technologies de l’Information et de la Communication.
L’équipe rédactrice de cette contribution, a mis l’accent sur la nécessité de renforcer la transparence et l’équité dans l’accès à la commande publique et aux opportunités d’affaires d’une manière générale, à travers notamment, la dématérialisation des procédures de participation aux marchés publics, notamment par la mise en place d’un portail des appels d’offres du secteur public. La mise en œuvre de SLA (contrat de niveau de service) au niveau des structures et administrations en charge de délivrer des autorisations ou agréments spécifiques aux activités du numérique. La consécration de la préférence nationale par les entreprises et organismes publics dans l’octroi des marchés.
Selon GAAN, le paiement électronique et inclusion financière permet la disponibilité et l’utilisation de tous les services financiers par les différents segments de la société dont les institutions et les particuliers. Toutefois, a-t-on précisé, le e-commerce en Algérie peine à se développer, en raison du retard dans la promulgation des textes réglementaires et l’absence d’une culture digitale auprès des consommateurs.
Pour ce qui est des contraintes Banques/ Commerce international/ Change, l’équipe de GAAN énumère certaines réglementations dépassées qui limitent le développement du secteur et la digitalisation de l’économie. Le contrôle des changes et les problématiques liées à la détention de devises (i.e. rapatriement de fonds de l’étranger, convertibilité du dinar, manque de cadre légal nécessaire aux paiements électroniques). Elle a suggéré, en guise de solutions d’accompagner les porteurs de projets dans le digital par des mesures incitatives et d’encouragement : exonération fiscale, accès aux crédits bancaires, etc. La nécessité d’instaurer un climat de confiance et créer des passerelles de partenariat entre les entreprises du secteur public et celles du privé. Le but étant identique : créer de la richesse et développer l’économie nationale. Enfin, simplifier les procédures de création de startups et instaurer un fonds d’aide financière et un accompagnement technologique (incubateurs).
La transversalité du numérique engendre la nécessité d’impliquer tous les secteurs afin de réussir l’atteinte des objectifs ciblés. L’absence de coordination est souvent la raison derrière l’échec des expériences de transformation numérique. Dans ce contexte, aspirent ces mêmes acteurs, de mettre en place une Structure centrale responsable de la mise en œuvre de la stratégie nationale du numérique qui transcende les différents départements ministériels et administrations afin justement d’assurer la coordination entre eux.
Assurer la pérennité du financement des projets par la mise en œuvre de modèles de financement adaptés, notamment par la diversification des sources de financement. Favoriser le Partenariat Public-Privé. Mettre en place un tableau de bord ou observatoire du numérique en collaboration avec toutes les parties prenantes afin d’assurer le suivi et le pilotage de la feuille de route. Conduire le changement, notamment par des actions de sensibilisation et une communication efficace afin d’obtenir l’adhésion de toutes les parties prenantes qui s’approprieront et porteront la stratégie et feuille de route de développement du numérique. Pour conclure, l’équipe rédactrice de cette contribution a mis l’accent sur l’éducation financière. Selon elle, il est nécessaire d’instaurer des mécanismes d’éducation et de sensibilisation financière à travers l’élaboration d’une stratégie nationale visant à promouvoir l’enseignement et la culture financière, encourageant l’usage des moyens de paiement dématérialisés. Le développement de cette stratégie par des organismes gouvernementaux et le secteur privé, afin d’améliorer les connaissances financières des citoyens, en particulier les catégories vulnérables tels que les petites et moyennes entreprises, les jeunes et les femmes.
L. M.

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